Grâce à une subvention récurrente de 250 000 $, une nouvelle équipe permanente chargée pourra dès 2016-2017 offrir des services de proximité à la communauté de Lac-Mégantic.
L'équipe
Composée d'un organisateur communautaire, d'un intervenant de proximité et d'un travail social, cette équipe sera mandatée pour aller à la rencontre des gens dans leur milieu de vie.
L'organisateur communautaire sera en charge de mobiliser les partenaires, les commerçants, les élus et les gens de la MRC pour développer des projets qui animeront la communauté et qui favoriseront la santé et le bien-être des citoyens.
L'intervenant de proximité sera quant à lui dédié aux relations d'aide. Il ou elle se promènera dans les lieux publics pour établir un premier contact avec des gens que l'on voit moins mais qui pourraient éprouver des besoins. Éventuellement, un local sera loué pour permettre à l'intervenant de rencontrer les citoyens, de jaser avec eux.
Finalement, le travail social devra quant à lui effectuer les suivis à plus long terme avec les gens.
Situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle
Aux yeux de la directrice de santé publique en Estrie, Dre Mélissa Généreux, cette allocation budgétaire supplémentaire exprime clairement que le ministère de la Santé et des Services Sociaux (MSSS) a compris que pour faire face à une situation aussi exceptionnelle que celle vécue par les gens de Lac-Mégantic, il fallait déployer les moyens adéquats.
« L'annonce d'aujourd'hui marque une nouvelle étape dans l'histoire du rétablissement de cette communauté et on sent que l'on assiste à un moment fort. Au-delà de l'argent, il y a un engagement et une mobilisation de la communauté qui y sont complémentaires », affirme-t-elle.
Selon Dre Généreux, la publication de statistiques alarmantes issues de la dernière enquête populationnelle aura porté un coup dur à la communauté. Cependant, elle croit qu'au moment de la publication de ces résultats, les gens ont relevé leurs manches, occasionnant une mobilisation citoyenne appréciable. Cette mobilisation a notamment pu être constatée à l'occasion de la journée de réflexion collective du 18 mars dernier.
« Les gens ne sont plus des victimes, ils sont en mode solution. Les constats de cette journée du 18 mars exprimaient clairement que l'on devait rapprocher les services des gens. C'est ce qu'on pourra faire », souligne-t-elle.
Un plan en quatre actions
Au-delà encore une fois des sous qui sont versés par le MSSS, Dre Généreux est d'avis que la participation citoyenne doit être encouragée et soutenue. C'est pour cette raison qu'un plan comportant quatre actions sera déployé au cours des prochaines semaines. Le plan sera soutenu par une enveloppe spéciale (non-récurrente) de 100 000 $, aussi déboursée par le ministère.
« Un nouvel « espace de la parole » sera aménagé à la marina où les gens de Lac-Mégantic veulent construire la capitainerie Le Colibri, souligne Dre Généreux. Cet espace appartiendra aux citoyens et sera une occasion pour eux de créer des liens. Un jardin collectif y sera aménagé dès cet été. »
50 000 $ seront investis dans ce projet auquel pourraient éventuellement s'ajouter d'autres idées.
Une campagne d'information sur les actions positives est également en cours d'élaboration, annonce Mélissa Généreux.
« Beaucoup d'actions ont été mises sur pied pour ce qui ne va pas bien, explique-t-elle. Cette fois, on veut miser sur les forces et les atouts de la communauté et trouver une stratégie de communication pour mettre en valeur ces choses qui vont bien. C'est dans ce contexte que s'inscrit le projet « Photo Voice », élaboré de concert avec l'Université d'Ottawa. »
Le Photo Voice implique directement les citoyens qui joueront le rôle des chercheurs pendant quelques mois. Ils devront notamment capter les images de ce qu'ils trouvent beau chez eux et exposer un angle positif de leur communauté. À la fin du projet, une exposition permettra d'illustrer la beauté de Lac-Mégantic, vue de ses citoyens.
La troisième action du plan veut être une analyse approfondie des besoins, des enjeux et des réalités vécues par les jeunes de la communauté de Lac-Mégantic, plus spécifiquement.
« Notre enquête populationnelle donnait beaucoup d'information sur la communauté en général, mais pas sur les jeunes. En collaboration avec la professeure Danielle Maltais de l'Université du Québec à Chicoutimi, on veut dresser le portrait des jeunes pour ensuite, adapter nos façons de faire. On veut également identifier quels sont les facteurs de résilience qui ont fait que les jeunes ont réussi à passer au travers de la tragédie », affirme Dre Généreux.
L'action 4 du plan englobe les précédentes puisqu'elle affirme vouloir conduire des interventions de proximité auprès des gens de Lac-Mégantic.
Ces sommes s'ajoutent à l'enveloppe dédiée à couvrir les coûts supplémentaires liés à la tragédie du 6 juillet 2013, qui représentent 435 000 $ annuellement.