La soupape de sûreté... et la coopération d'autrui essentielle
La
plupart des gens, dont moi, quand ils essaient de convaincre un interlocuteur,
parlent trop. Il faut donc laisser l'autre « vider son sac ». C'est
ça la soupape de sûreté. Pas facile, mais pas facile du tout à exécuter!
Surtout si vous avez une grande bouche (gueule)...comme moi. HA! HA! HA!
Tout
comme, le principe de la semaine dernière suggérant des questions qui font dire
OUI, il faut cette semaine apprendre que notre interlocuteur connaît mieux que
nous son affaire et ses problèmes. Alors, posons-lui des questions et LAISSONS-LE,
oui laissons-le, tout simplement s'exprimer.
Si
vous n'êtes pas d'accord avec lui, vous serez tenté de l'interrompre. Mais n'en
faites rien. C'est dangereux. Un désastre quoi!
Il
ne vous écoutera pas tant qu'il ne sera pas libéré de toutes les idées qu'il
brûle d'exprimer. Écoutez-le patiemment avec impartialité. Donnez-lui votre
attention pleine et entière. Encouragez-le, même, à donner le fond de sa
pensée.
Cette
stratégie donne toujours de bons résultats. Croyez-moi!
ET
CE SURTOUT DANS LES RELATIONS FAMILIALES
Laisser
parler les autres, donne d'aussi bons résultats dans les relations familiales
que dans les relations professionnelles. Prenons un cas fictif. Les
relations de Nadia et de sa fille Laurie se détérioraient rapidement. Laurie,
qui avait été une enfant calme et conciliante, était devenue une adolescente
fermée et même agressive. Les sermons, les menaces et les punitions n'y
faisaient rien.
« Un
jour, raconte Nadia, Laurie a quitté la maison sans ma permission pour rendre
visite à une amie. De plus, elle était
partie
sans avoir terminé son travail scolaire. À son retour, j'étais prête à hurler,
mais ne me sentant plus la force, je me contente de la regarder et de lui dire
tristement : ‘'Pourquoi, Laurie, pourquoi?''»
Laurie
remarque alors l'état dans lequel je suis et d'une voix calme me répond :
‘'Tu veux vraiment le savoir?'' Je hoche la tête et Laurie de s'expliquer. Un
peu hésitante au début, elle finit par me dire tout ce qu'elle a sur le
cœur : je ne l'ai jamais écouté; je passe mon temps à lui dire de faire ci
ou ça ; chaque fois qu'elle veut se confier à moi, je l'interromps en lui
donnant des ordres.
Je
comprends alors qu'elle a besoin de moi, non pas d'une mère autoritaire, mais
d'une confidente, de quelqu'un capable de l'aider à passer le cap difficile de
l'adolescence. Et au lieu de l'écouter, tout ce que j'avais su faire, c'était
de parler. Je ne l'avais pas comprise.
« Depuis
ce jour-là, je la laisser s'exprimer tout à son aise. Elle se confie à moi et
nos relations se sont nettement améliorées. Elle est redevenue la jeune fille
ouverte et heureuse qu'elle avait été. »
N'est-ce-pas
la même chose avec les gars? Et parfois ils sont plus violents. À aborder avec
des gants blancs évidemment.
Alors,
laissez l'autre vider son sac, en affaire ou en famille, une sacrée bonne idée,
n'est-ce pas?
QUANT
À LA COOPÉRATION D'AUTRUI?
Les
idées que vous découvrez tout seul ne vous inspirent-elles pas plus confiance
que celles qu'on vous présente toutes prêtes sur un plateau d'argent? Si vous
répondez affirmativement, ne serait-il pas maladroit d'essayer d'imposer à tout
prix vos opinions à ceux qui vous entourent? Ne serait-il pas plus sage de
fournir simplement quelques suggestions adroites, en laissant l'autre tirer ses
propres conclusions?
C'est-à-dire
laisser l'autre avoir le plancher tout comme si tout venait de lui? Pour un
orgueilleux, et nous le sommes tous un peu...pas beaucoup, ce n'est
pas facile de jouer à ce jeu-là. Mais il en vaut la chandelle.
Il est
vrai que nous n'aimons pas qu'on nous impose quoi que ce soit. Nous aimons
mieux agir de notre propre initiative. Il nous est agréable d'être consulté sur
nos goûts et désirs. Mais à quel prix?
Tout
ce blablabla pour vous inviter, adroitement, à laisser à son
interlocuteur le plaisir de croire que l'idée vient de lui. Sachez que mon
expérience personnelle en cette matière m'a donné des succès mirobolants.
LAO-TSEU
C'est
qui lui? Il y a vingt siècles, ce sage chinois disait que la raison pour
laquelle les rivières et les mers reçoivent les hommages de centaines de
ruisseaux des montagnes, c'est qu'elles restent plus bas qu'eux. Elles
peuvent alors régner sur tous les ruisseaux de montagne. Le sage, voulant
être au-dessus des autres, se place lui-même en dessous; voulant être
devant, il se place derrière. Ainsi, bien que sa place soit au-dessus des
autres, ceux-ci ne sentent pas son poids, bien que sa place soit devant, ils
n'en sont pas blessés.
OUF!
Bien relire toute la pensée de Lao-Tseu. C'est la vraie leçon de toute une vie.
À éviter cependant pour ceux qui pensent que la FORCE est ROI ET MAÎTRE.
Applicable?
Avec conviction et effort évidemment.
À la
semaine prochaine!
P.S.
Encore et encore je le répète et le répéterai : mon guide est Dale
Carnegie. Son livre : Comment se faire des amis et influencer les autres
est disponible en librairie ou à la bibliothèque municipale. Ici, je vous donne
l'essentiel. La base quoi!