Durant mes trois années de baccalauréat en communication à l'Université de Sherbrooke, j'ai eu bien des cours de grammaire, de rédaction et quelques-uns en multimédia. Mais celui dont je me souviendrai le plus, c'est certainement mon cours en cinéma (plus précisément nommé Langage de l'image animée). J'ai beaucoup aimé l'expérience. La formation était consacrée à l'analyse de la structure de films. Moi et ma collègue avions choisi le premier long métrage de Xavier Dolan : J'ai tué ma mère. Toutes les séquences ont été décomposées, jusqu'à en avoir assez de l'écouter! (rires) À la suite de ces nombreuses heures passées à scruter les images, les plans, les personnages, la réalisation, l'histoire... mon intérêt pour le septième art s'est intensifié. Mais pour ce qui de la volonté de réaliser un film... je la laisse évidemment aux plus ambitieux et talentueux que moi!
La course des courts métrages en Estrie
Mme Denise Provencher (sur la photo), directrice générale et fondatrice de la Course Estrie, a d'abord porté plusieurs chapeaux dans le domaine des arts avant de mettre sur pied la Course Haut-Saint-François. Étant donné que le projet a eu un vif succès, cette philosophe de formation a alors décidé de lancer la Course Estrie. Les Cantons-de-l'Est furent un véritable laboratoire de création cinématographique au cours des étés 2007, 2008 et 2009 pour la jeune relève. Par le biais de multiples formations et d'encadrement professionnel, les cinéastes ont vécu une première expérience de haut niveau tout en ayant un rayonnement incroyable.
D'ailleurs, la fiction Pastiche de Charles Muzard, participant à la Course Estrie en 2007, a été diffusée dans plusieurs festivals, comme le Festival du film du Laval et au Carolina film and Video Festival. Sa maison de production Boo Ya Pictures, qui réalise bon nombre de courts métrages, a notamment remporté le concours organisé par Doritos en 2009. Et 2010 fut tout aussi importante pour le créateur, car la série de vidéos humoristiques Grandma Reads voit le jour, en plus d'une autre mettant en vedette la chanteuse québécoise Nikki Yanofsky. L'expérience du concours lui a apporté un bagage énorme : « des rencontres avec d'autres cinéastes, des discussions avec des professionnels et j'ai été entouré de gens très talentueux. Grâce à la Course Estrie, j'ai travaillé sur une multitude de plateaux professionnels, en plus de me faire plusieurs contacts dans le milieu », a lancé Charles lors du dévoilement de la première édition de la Course des régions en avril dernier.
Dès 2008, les régions se sont montrées très intéressées par le projet de Mme Provencher. Puisque l'Estrie ne compte que sept municipalités régionales de comté (MRC) avec la ville de Sherbrooke, « le bassin des cinéastes allait s'épuiser à moyen terme », a-t-elle souligné. C'est à la suite de ces deux observations que la Course des régions est née!
La course des courts métrages à l'échelle nationale
Non seulement l'Estrie reste dans la course, mais les Laurentides, la Montérégie-Est et Laval se sont jointes au concours. Bien sûr, Mme Provencher voit plus grand. « On aimerait rallier les 17 régions du Québec dans un avenir probable, je l'espère! » Et elle a tout de suite ajouté : « On n'imagine pas à quel point il y a du talent chez les jeunes. Nous offrons un tremplin pour faire connaître et reconnaître ce talent. Si à l'échelle de l'Estrie le projet a donné des joyaux, nous aurons alors la crème de la crème à l'échelle de la province! »
Pour cette première Course des régions, les inscriptions ont lieu jusqu'au 6 juin sur le site http://www.coursedesregions.com/. La sélection des cinéastes sera effectuée un peu plus tard en juin. En juillet, les jeunes réalisateurs dans la course seront à l'étape de la scénarisation et de la préproduction. En août, ce sera le moment de tourner le documentaire et en septembre, la fiction. Ils auront chacun un budget total de 4 000 $ et recevront un perfectionnement de l'Institut national de l'image et du son (INIS), en plus de collaborer avec des acteurs professionnels et des conseillers en montage. « L'événement contribuera ainsi à tisser un réseau de jeunes réalisateurs québécois et permettra également de mettre sur pied une véritable filmographie sur les régions du Québec », a indiqué Denise Provencher. La date à retenir est le 30 septembre, car ce sera la remise finale des deux courts métrages.
Pour couronner cette course, une soirée de première sera présentée à Sherbrooke en octobre prochain. Et l'aventure ne se termine pas là, parce que les courts métrages seront distribués dans les festivals québécois et étrangers dans le but de faire rayonner le talent des jeunes cinéastes participants.
Alors, qu'est-ce que vous attendez pour vous inscrire!? Regardez la vidéo du témoignage de Charles Muzard à propos de son passage à la Course Estrie si vous n'êtes toujours pas convaincu.