Le titre rappelle Dupont et Dupond. Deux policiers siamois en apparence, mais avec cette contradiction dans le nom de famille, qui devrait, me semble, être pareil!
La liberté et la libârté, même combat que Dupond et Dupont (ou l'inverse!) en ce qui a trait à l'apparence et la contradiction!
On pourrait croire, à priori, qu'il ne s'agit que d'une différence de prononciation. Que la différence entre liberté et libârté est essentiellement à l'oral.
Que non!
Il y a bien des manières de définir la liberté. Dans le contexte qui prévaut (celui de la différence entre liberté et libârté), j'irais pour celle-ci : faculté d'agir selon sa volonté, suivant les moyens dont on dispose, sans être entravé par le pouvoir d'autrui. (Réf : histophilo.com)
La difficulté est dans l'application de cette notion en société. Parler de liberté dans un contexte d'esclavage rallie tout le monde. Du moins, je l'espère! Agir de façon libre, sans être sous la tutelle d'un maître.
Dans le contexte d'une société, c'est moins simple.
L'affaire, là-dedans, c'est qu'on ne peut pas isoler une seule valeur ou un seul principe et faire comme si les autres valeurs et principes n'existaient pas. Donc, faire un combat au nom de la liberté ne tient pas la route. Il faut considérer un ensemble de principes et de valeurs. Parfois, deux principes ou deux valeurs peuvent entrer en contradiction alors que, pris séparément, ils sont nobles et dignes d'être défendus.
Un exemple.
Je suis un épicier. Je vends mes tomates au kilo. Le prix est indiqué. Un client me dit que ça ne va pas dans sa vie. Qu'il ne peut pas payer ce prix-là pour un kilo. C'est mon épicerie, alors je lui offre les tomates. J'agis au nom de la noblesse de la solidarité. Deux clients attendent en ligne à la caisse derrière celui que je viens d'aider. Le premier me dit qu'il ne trouve pas ça équitable. L'équité est une valeur qui m'interpelle aussi. Je luis fais donc un rabais en me disant qu'il est moins dans le trouble que le premier, mais qu'il vit plus serré, économiquement, que le riche client qui suit. Ce client, justement, est commerçant et a fait pas mal d'argent. Il pointe non pas une valeur, mais un principe : le coût d'une tomate devrait être lié aux frais d'exploitation du commerce, incluant l'achat de la dite tomate et devrait, ultimement, réagir à l'offre et à la demande. Il trouve injuste qu'on marchande au nom d'un jugement de valeur de la part du commerçant.
Qui a tort, qui a raison? Ultimement, chacun pourrait manifester au nom d'une valeur ou d'un principe.
Ce n'est pas parce qu'une valeur est noble qu'elle peut s'appliquer sans tenir compte de la noblesse de l'autre valeur, juste à côté.
Et en société, la liberté vient avec une part de responsabilité. Avant de dénoncer haut et fort le kidnapping de notre liberté fondamentale, il faut voir s'il y a kidnapping...
La libârté
Sans faire de généralités et me basant sur les vidéos vues sur Internet, je n'ai pas senti de réflexion très profonde chez les revendicateurs de libârté par rapport au port du masque dans les lieux publics.
J'ai plutôt senti un courant de haine par rapport à la structure décisionnelle. J'ai vu des visages de hargne, de colère. Le masque n'est qu'un prétexte. Comme le port de la ceinture de sécurité obligatoire dans les voitures à l'époque.
Est-ce que le port du masque est exagéré en fonction de la situation actuelle? La question est valable.
Mais pour qu'une question soit valable, il faut d'abord accepter d'en jaser et d'écouter les autres et bâtir un argumentaire autre que de jeter des coups de gueule haineux à gauche et à droite.
« Bon, tu voé ben! Y a dit que c'était une question valable! Faque j'ai raison! Libârté !!!! »
Clin d'œil de la semaine
Le problème avec la liberté, c'est les autres...