Dans la faune du milieu culturel en général, il
est plutôt rare de voir un ou une artiste remettre le fruit de son action
(philanthropique). C'est ce que la
photographe Arlette Vittecoq a réalisé lors d'un dîner de la
Saint-Valentin plus tôt cette semaine.
En présence des dirigeants et des bénéficiaires
de la Chaudronnée, en présence aussi des gens de Cultures du coeur - Estrie et
de quelques alliées du cœur, la photographe, bien connue en Estrie, a remis la
somme de 5 000 $ à la Chaudronne et de 2 000 $ à Cultures du coeur -
Estrie, deux organismes qui, par leur mission respective, viennent en aide aux
plus démunis.
Rappelons que La Chaudronnée offre notamment un
service de repas aux personnes en situation de pauvreté. Comme organisme d'aide
alimentaire de quelque 40 ans d'existence, l'organisme à but non lucratif
orchestre avec efficacité une banque alimentaire, des services d'aide à la
famille et une soupe populaire, lesquels desservent plusieurs personnes dans le
besoin.
En ce qui concerne Cultures du cœur - Estrie, en
considérant les principes du libre choix et de la gratuité, il vise par la
médiation culturelle à contrer l'exclusion sociale. En faveur des gens et des familles prmi les moins bien nanties, il
favorise l'accès aux arts par le biais de sorties culturelles. De façon unique en Estrie, voire au Québec,
il entend soulager la pauvreté, encourager l'éducation, promouvoir la santé
globale, mais surtout diminuer les différences pour permettre l'accès et la
juste appréciation des arts et de la culture.
L'idée de distribuer les profits de la vente du
livre Fenêtres sur ma ville a germé
dès le début du projet en 2020. De
concert avec l'artiste-illustratrice Isabelle Renaud, la principale intéressée
a mis en œuvre ce qui est devenu un
livre d'art que les librairies de
Sherbrooke ont rapidement mis en vitrine.
Ce titre est le troisième de la photographe en
carrière, un parcours long de plus de 50 ans, qui aura été parsemé de
recherche, de découvertes, de rencontres, d'amitiés et d'anecdotes. Il est paru à la fin de l'année 2021, après Lumières de saisons (1998), une collaboration fructueuse de Stéphane Lemire; et
De Ktinéketolekwac à Sherbrooke, ville
nouvelle (2003), auquel j'ai participé avec froce complicité, en plus de
suivre de près les étapes de réalisation de Fenêtres
sur ma ville.
Il s'agit ici d'un album de photos,
d'illustrations et de textes, amorcé tout juste avant la pandémie de la
COVID-19. Les photos illustrent de
grands pans de la ville de Sherbrooke : des endroits pittoresques,
d'autres plus singuliers ou insolites; des gros plans comme des détails, aussi
croustillants qu'inusités...
Pour ponctuer davantage ce tour d'horizon, d'un
pont à l'autre, les instigatrices ont sollicité la plume de quelques auteurs et
autrices de Sherbrooke. Au nombre de 18,
ceux-ci ont rapidement répondu à l'appel.
En évoquant soit des souvenirs, soit des lieux, des réflexions ou des
réminescences, les textes ajoutent un point de vue poétique aux images déjà
évocatrices de la Ville Reine.
Aujourd'hui,
fortes de plusieurs mois de sollicitation et de promotion, voici le fruit d'un travail collaboratif. En toute connaissance de cause, applaudissons
donc tous ceux et celles qui, par leur généreuse contribution, permettent ce
partage créatif, tout à la fois de circonstances et de cœur. Et, enfin, remercions chaudement la mécène
dont je tairai le nom, mais qui, dans l'ombre, a permis à la photographe de
parfaire son art, puis de remettre aux suivants... C'est en définitive un
modèle à suivre dans le milieu philanthropique culturel.