L'Association du
Marais-de-la-Rivière-aux-Cerises (LAMRAC) se dit préoccupée par le nombre
croissant de touristes sur le plan d'eau depuis le début de la saison estivale.
Selon leurs observations, la rivière aux Cerises est en train de « suffoquer ».
Végétation aquatique arrachée, berges érodées et dénudées
ainsi que des déchets retrouvés, notamment des masques, correspondent aux
signes de fatigue observés par l'équipe de l'organisme. Il est également plus
difficile d'observer la faune du marais puisqu'elle serait stressée par les
visiteurs. De plus, l'association constate la présence de plusieurs poissons
morts.
Cette dégradation s'explique par la prise d'assaut des
amateurs de sports nautiques de du plan d'eau. Selon l'organisme, la « rivière
se transforme littéralement en autoroute » lors de belles journées et les
conséquences s'en suivent puisque son écosystème sensible n'est pas habitué à
recevoir autant de gens.
L'association qui protège de plan d'eau depuis près de 25 ans
déplore également le non-respect de la réglementation en vigueur, notamment
l'omission de porter une veste de flottaison ainsi que l'interdiction de boire
de l'alcool sur leur embarcation. Certains en profitent pour projeter de la
musique excessivement forte via leurs haut-parleurs, dont quelques-uns qui sont
à bord d'une embarcation à moteur, ce qui est interdit à cet emplacement.
D'ailleurs, le président de LAMRAC, Claude Boucher, tient à
« rappeler aux utilisateurs l'importance d'adopter des comportements
responsables en respectant la réglementation en vigueur. »
Pour ce faire, les plaisanciers doivent rester dans le
chenal principal afin d'éviter de circuler dans la végétation aquatique,
demeurer dans leur embarcation, ne pas s'approcher de la faune de trop près, ne
pas utiliser d'embarcation à hélices ou à pédalier et l'organisme leur demande
de rapporter leurs déchets.
Ce que ce milieu apporte
« Il est important de comprendre l'importance de maintenir
ce milieu en santé. C'est une question d'équilibre entre notre relation face à
la nature. Le coût de la protection du milieu naturel est souvent beaucoup plus
faible que le coût de sa reconstitution. De par ses multiples fonctions, il
faut protéger ce milieu essentiel au bien-être et au maintien de notre qualité
de vie. De le respecter, d'en prendre soin avec humilité et compassion. Ceci
est notre responsabilité à tous », explique Josiane K. Pouliot, coordonnatrice
à la division environnement de la Ville de Magog, par voie de communiqué.
Elle ajoute d'ailleurs les bienfaits dont ce milieu humide
apporte aux différents écosystèmes. Celui-ci est notamment en mesure de capter
les surplus des eaux des terres avoisinantes et régularise le régime
hydrologique, de diminuer les possibilités d'inondations, d'absorber les
polluants, de réduire la baisse des niveaux des eaux de surface en période de
sécheresse et d'améliorer la qualité de l'eau.
Pour continuer à le protéger, l'organisation travaille avec
ses partenaires pour trouver des pistes de solutions en prévision de l'été
prochain. Des discussions sont entamées avec la Ville de Magog afin de mettre
sur pied une patrouille de sensibilisation qui se déplacerait en kayak. De
plus, des bouées de renseignements et des panneaux de signalisation pourraient
être érigés pour conscientiser la population pour ainsi aider ce milieu naturel
à mieux respirer.
Déchets abandonnés
En avril dernier, une résidente du Canton d'Orford a fait
parvenir des photos à la municipalité afin de dénoncer une situation peu
enviable au sein de la rivière aux Cerises. Des déchets abandonnés peuvent être
aperçus aux abords de la rivière.
Cette problématique était inconnue de la part de l'organisme
qui soutient de cela est « une source de pollution et de pression additionnelle
sur le marais de la rivière aux Cerises qui est déjà aux prises avec
différentes formes de pressions anthropiques. »
« C'est particulièrement inquiétant lorsque l'on sait que
tout ce qui se passe en amont du marais de la rivière aux Cerises à l'échelle
du bassin versant a des impacts sur la qualité de l'eau non seulement du
Marais, mais également du lac Memphrémagog qui alimente en eau potable des
milliers de personnes. Nous avons un immense travail de sensibilisation et
d'éducation à réaliser afin de conscientiser les utilisateurs à la fragilité du
milieu », mentionne Laura Dénommée Patriganni, directrice générale LAMRAC.
Cette dernière remercie la dame de sa vigilance qui
permettra vraisemblablement à améliorer la situation. L'organisation suivra
d'ailleurs le dossier avec grand intérêt.