Avez-vous déjà
couru un marathon ? Cette distance mythique de 42.2km si convoitée par la
plupart des coureurs sur route n'est toutefois pas le défi ultime pour certains
d'entre eux. C'est ici que l'univers des ultra-marathons entre en jeu. Les
ultra-marathons regroupent toutes les courses à pied ayant une distance plus
grande que les 42.2km du marathon classique. Les distances les plus populaires
sont, entre autres, le 50km, le 80km, le 100km et l'ultime 160km.
Ces courses durent
plusieurs heures et même parfois, plusieurs jours. Pour pouvoir conquérir ces
distances, il faut une préparation sérieuse incluant une planification de sa
nutrition et de son matériel utilisé durant l'épreuve. Toutefois, bien que cet
accomplissement paraisse titanesque, il est accessible à beaucoup de gens,
moyennant une préparation adéquate en termes de temps et d'effort physique.
La plupart des
ultra-marathons s'effectuent en sentier, dans la montagne et dans la forêt,
bien que certains d'entre eux soient courus sur route et donc sur l'asphalte.
Un aspect intéressant des ultras est que chaque parcours sera très différent en
termes de terrain, de dénivelé positif et de difficulté. Tous ces aspects sont
à prendre en considération lorsque l'on choisit son événement afin de se
préparer adéquatement en entraînement.
Au sujet de
l'entraînement, celui-ci demande une quantité significative d'heures par
semaine sur une période de six mois à un an minimum. La préparation commence
avec une quantité conservatrice de kilomètres, établie en fonction de
l'expérience et du niveau de forme au moment du début de la préparation. Le
volume d'entraînement sera augmenté de 5 à 10% par semaine. Par la suite, les
semaines suivantes seront constituées majoritairement de sorties ayant pour but
de développer les capacités aérobiques. Ces semaines ont comme objectif
d'amener le coureur à courir « confortablement » pour une durée
d'environ 3 à 4 heures. Trois ou quatre mois précédents l'événement, des
entraînements comportant davantage d'intensité seront ajoutés à la semaine
d'entraînement d'environ 15 à 20 heures à ce point de la préparation. Pour
l'ensemble des entraînements, ceux-ci seront préférablement fait sur un terrain
ayant des caractéristiques semblables à ceux de la course convoitée.
Bien que
l'entraînement soit très important, d'autres aspects des ultra-marathons le
sont potentiellement encore plus. Parmi ceux-ci, on compte la nutrition, le
matériel utilisé et la mise en place de son « crew » ou équipe
d'accompagnement. La nutrition est « ultra » importante. Même les
professionnels ne sont pas toujours en mesure de réussir à ce niveau. Échouer
dans l'élaboration de sa stratégie nutritionnelle ou dans son suivi durant
l'épreuve peut mener à de gros problèmes digestifs et potentiellement, un DNF
(Did Not Finish) à côté de son nom dans les résultats. Durant l'entraînement,
il est important de tester sa nutrition et d'habituer graduellement le corps à performer
et digérer en même temps. Il est évidemment possible d'aller puiser de
l'énergie dans ses propres réserves de lipides mais cette option ne sera pas
optimale à long terme.
Par la suite, le matériel utilisé est aussi à ne pas
négliger. Un coureur d'ultra sera en mouvement pendant une durée de 4 à
potentiellement 35 heures selon les courses. Il est donc primordial de demeurer
confortable avec des vêtements adéquats et du matériel léger préalablement
testé en entraînement. Le matériel à transporter par le coureur varie en
fonction de la distance et de la course choisie. Celui-ci comprend
habituellement la veste d'hydratation munie de poches pouvant accueillir la
nutrition du coureur, une lampe frontale pour la nuit, des vêtements plus chaud
et d'autres objets que l'on souhaite ne pas utiliser comme la couverture de
survie, un sifflet ou une cloche à ours. Les différents événements ont une
liste de matériels obligatoires à respecter à défaut de ne pas pouvoir débuter
la course. Finalement, pour les événements plus longs, le coureur peut avoir
droit à une équipe qu'il forme lui-même pouvant lui apporter du soutien durant
la course avec une station de ravitaillement personnalisée contenant la
nourriture préférée du coureur, ainsi que des vêtements secs et des
encouragements. Vous pouvez maintenant constater que le monde de l'ultra est
tout à fait particulier et demande une grande préparation.
Pour ma part,
j'ai découvert ce sport dans les dernières années avec ma passion grandissante
pour les sports d'endurance. Il y a 4 ans, j'ai commencé la course à pied et je
me suis rapidement dirigé vers les plus longues distances de course à pied sur
route. J'ai fait beaucoup de demi-marathons et un marathon durant mes deux
premières années dans le sport. Par la suite, je me suis mis au triathlon et
j'ai effectué le Ironman de Mont-Tremblant en 2018. Toutefois, bien que j'étais
fier de mon accomplissement, je savais que mon corps pouvait aller encore plus
loin. J'avais le goût de voir où je pouvais me rendre avec seulement mes jambes
et ma tête. C'est à ce moment que j'ai découvert le monde de l'ultra. C'était
pour moi un moyen de me fixer des objectifs à la hauteur de ce que je voulais
accomplir dans le sport. De plus, cela représentait une opportunité en or de
joindre trois de mes passions, soit la course à pied, le sport d'endurance et
la nature. J'ai toujours été fasciné par la force du mental et j'ai toujours
voulu mettre la mienne à l'épreuve et voir ou est ma réelle limite, si elle
existe.
Courir pendant
plusieurs heures peut sembler presque impossible et c'est ce qui est attirant
pour moi dans les ultras. Rassurez-vous, la marche ou
« power-hiking » est commune dans ces événements pour préserver
l'énergie, surtout dans les montées. Toutefois, je vous assure que la force du
mental est grandement mise à l'épreuve et ce, à de multiples reprises, durant
un tel effort. Si ce sport pique votre curiosité et que vous vous sentez
capable d'accomplir un tel défi, un kinésiologue peut vous aider dans votre
progression vers cette ligne d'arrivée. Il est très important de ne pas
augmenter drastiquement son volume de course, car des blessures seront au
rendez-vous. Une évolution saine dans la course à pied est de mise, avec un
marathon pour débuter, et ensuite les plus petites distances d'ultras. Pour ma
part, j'ai débuté en 2019 avec un 55km et j'ai couru en 2020 un 80km. Je suis
présentement en préparation pour le mythique 160km au Bromont Ultra.
Une chose
est certaine, ce sport demande un investissement de temps et de volonté
important. Par contre, les aventures vécues, les amitiés créées dans le petit monde
de l'ultra et les paysages incroyables sont aussi agréables que le fait de
traverser le fil d'arrivée. C'est un sport où la progression est beaucoup plus
mise de l'avant que le but final, une progression dans laquelle l'on devient
non seulement un meilleur coureur, mais une meilleure version de nous-même. Il
faut apprendre à être patient et à écouter son corps ainsi qu'à respecter la
nature qui nous entoure, car la montagne ne pardonne pas.
Envi d'en
apprendre plus ou même de tenter votre chance ? Venez me rencontrer chez Kin
Impact pour une évaluation. https://kinimpact.com/
Auteur : Vincent Auger cand.
B.Sc. kinésiologie et athlète d'ultra marathon