Toby Lafrance n'a jamais pensé qu'un jour il deviendrait l'entraîneur adjoint à Félix Potvin derrière le banc des Cantonniers de Magog. Depuis qu'il a accroché ses patins comme hockeyeur, il se plait maintenant à enseigner aux jeunes. Il estime d'ailleurs être à la bonne école pour parfaire son approche.
« Honnêtement, j'aime vraiment ça, confirme le principal intéressé. C'est ce que je veux vraiment faire depuis que j'ai arrêté de jouer. Ça se passe super bien et je veux rester dans le hockey. »
Lorsqu'il s'est amené avec les Cantonniers de Magog comme entraîneur adjoint dans la Ligue de hockey midget AAA du Québec (LHMAAAQ) au début de la saison, Toby Lafrance a dû s'adapter quelque peu puisque le calibre de jeu était différent de celui des Carnicas de l'école secondaire La Ruche, organisation avec laquelle il est toujours impliqué.
« Je suis habitué de travailler avec les plus jeunes, c'est sûr qu'il y a une différence entre les joueurs, admet-il. [Dans la LHMAAAQ], les gars sont là pour une raison et ils savent pourquoi. Ils ont envie d'apprendre et de devenir meilleurs. C'est leur carrière et ils veulent avancer. Il faut être prêt et se donner à 100 % pour eux. Il y a des trucs à faire et je suis à la bonne école avec Félix [Potvin] pour apprendre. Je prends ça comme expérience et j'apprends tous les jours. »
À sa première année derrière le banc avec les Carnicas, Toby Lafrance a eu de la difficulté à faire la transition du joueur à l'entraîneur puisqu'il ne pouvait pas faire la différence sur la glace. « Quand tu joues, tu as l'impression que ça va durer toute la vie, mais un moment donné, il y a des choses qui font en sorte que tu dois arrêter, explique l'ancien porte-couleurs des Tigres de Victoriaville et des Cantonniers de Magog. Ç'a été difficile la première année de me dire que les gars étaient sur la glace alors que j'aurais aimé faire une différence. Un moment donné, tu dois accepter que ce soit le tour des autres. »
L'adaptation se passe bien pour Toby Lafrance à sa première expérience derrière le banc des Cantonniers dans la LHMAAAQ. « Je prends un peu plus de recul, raconte-t-il. J'essaie d'aller chercher le meilleur de tous les entraîneurs que j'ai eu durant ma carrière tout en gardant mon style à moi. »
Félix Potvin, un mentor
Au cours de sa carrière professionnelle, Toby Lafrance a été dirigé par bon nombre d'entraîneurs qui pensaient d'abord et avant tout à la victoire. À son arrivée chez les Cantonniers avec Félix Potvin, il a été agréablement surpris de l'énergie qui était mise sur le développement des jeunes.
« C'est un gars qui pense à ses joueurs en premier et qui regarde comment on peut avancer en tant que groupe, explique Toby Lafrance. J'apprends beaucoup de ce côté-là. C'est la première fois que je travaille avec des gars qui veulent avoir une carrière. Ils veulent être repêchés et espèrent de jouer dans la Ligue nationale. Notre travail, c'est de leur donner les outils nécessaires. »
Les Cantonniers de Magog ont vécu une saison de rêve en 2017-2018 en remportant la Coupe Jimmy-Ferrari. Cette année, l'équipe a connu son meilleur départ avec une récolte de 9 victoires consécutives. Est-ce que l'organisation s'attendait à un tel début de saison? « Non, affirme Toby Lafrance. Est-ce qu'on l'espérait? Oui, précise-t-il. Les gars ont fait un travail exceptionnel. Il y a un bon noyau de joueurs qui est revenu. Dans les Cantonniers, tu es toujours compétitif. J'ai joué à l'époque, il fallait être compétitif. On vise toujours le top et surtout dans le développement des jeunes. »
Toby Lafrance s'occupe des défenseurs et du désavantage numérique avec les Cantonniers. Parce qu'il n'a jamais joué à la défense, enseigner les rudiments de cette position représentait un défi pour lui en début de saison. « Je pense par contre qu'en étant un attaquant, tu peux voir ce qui te dérange chez les défenseurs adverses, souligne l'entraîneur adjoint de la formation magogoise. Je dois surtout les encadrer, les aider à jouer dans une structure pour qu'ils grimpent au prochain niveau. On a un bon groupe de défenseurs et on est chanceux. Je veux aussi leur montrer que bloquer un lancer peut être aussi important que marquer un but à un certain moment dans un match. »
Bien que le jeune complice de Félix Potvin souligne que l'objectif ultime dans une équipe de hockey est de toujours remporter les grands honneurs, il affirme qu'il veut juste que «les gars grandissent, qu'ils soient à leur place et qu'ils passent une belle année ensemble».
Crédit photo dans le texte: La Gangs des Multis
Crédit photo dans le texte: Patrick Mahony, Cantonniers de Magog