Le marais de la Rivière aux Cerises fait partie des 12 organisations
qui reçoivent une aide financière de la part du gouvernement du Québec. Avec
cet argent, l'organisme interviendra au niveau de trois axes, soit la
protection d'habitats sensibles, la sensibilisation du public et l'acquisition
de connaissances.
Le montant remis à l'Association du marais de la Rivière aux
Cerises (LAMRAC) est de 25 594 $. Il provient du Programme de soutien
régional aux enjeux de l'eau (PSREE) du ministère de l'Environnement et de la
Lutte aux changements climatiques (MELCC). Par le biais de ce programme, le
gouvernement du Québec accorde près de 600 000 $ pour protéger les milieux
hydriques et les écosystèmes aquatiques.
Afin de s'assurer une gestion durable du territoire, les
professionnels de LAMRAC procéderont à la caractérisation des herbiers aquatiques
de la rivière et à l'installation de bouées riveraines. Celles-ci informeront
les personnes qui utilisent la Rivière aux Cerises de la fragilité et de
l'importance des herbiers aquatiques en tant qu'habitats et lieux de
reproduction pour deux espèces à statut du Marais, le méné d'herbe et le
brochet maillé.
« Depuis le début de la pandémie, tous les plans d'eau et
les milieux naturels sont pris d'assaut par une population ayant besoin de
sortir de la maison, et la rivière aux Cerises n'y échappe pas. L'acquisition
de connaissances sur la faune et la flore ainsi que la sensibilisation des
visiteurs sont des éléments clés afin d'assurer une gestion durable et pérenne
des milieux naturels, particulièrement ceux qui sont accessibles au public »,
indique l'organisme.
Pour parvenir à informer le plus de gens possible sur les
bonnes pratiques de nautisme dans les milieux naturels protégés, des panneaux
de signalisation seront également installés aux deux rampes de mise à l'eau
donnant accès à la Rivière aux Cerises. De plus, pour permettre aux
utilisateurs annuels du marais d'en apprendre davantage sur ces habitats
sensibles et les espèces à statut qui en dépendent, un panneau d'interprétation
sur les herbiers aquatiques, le méné d'herbe et le brochet maillé sera créé et
installé sur le pont du sentier du Pionnier.
Depuis quelques années, notamment l'année dernière,
l'achalandage a augmenté sur ce plan d'eau. Cette situation préoccupe
l'organisation et, selon la directrice générale, Laura Dénommée Patriganni, cette
étude financée par le PSREE tombe à point.
Un laboratoire depuis 2019
Cette initiative pour protéger ce milieu naturel n'est pas
le seul à être organisé sur celui-ci. Depuis 2019, un projet de recherche
piloté par le chercheur Ali Nazemi, de l'université Concordia, est en cours.
Cette initiative porte sur les effets des changements climatiques et les
interactions entre les plans d'eau comme le lac Memphrémagog, le milieu humide
qu'est le Marais de la Rivière aux Cerises, l'atmosphère et les territoires
adjacents.
« Cette recherche scientifique, en place pour plusieurs
années, fournira des données cruciales pour développer des solutions locales
afin de gérer les eaux et les terres et ainsi se préparer à affronter des
conditions météorologiques extrêmes qui deviennent de plus en plus fréquentes
dans la région », explique LAMRAC.
Selon l'association, cette étude aidera à démontrer
l'importance d'intégrer la protection des milieux naturels comme le Marais dans
l'aménagement du territoire puisqu'ils constituent des éléments clés dans la
résilience des communautés face aux changements climatiques.
En plus de cette étude, LAMRAC, entourée de ses partenaires,
le ministère de la Faune, des Forêts et des Parcs (MFFP) et le Conseil de
gouvernance de l'eau des bassins versants de la rivière Saint-François
(COGESAF), réalise depuis le mois de mai une série d'inventaires ichtyologiques
qui offrira davantage de données sur les poissons qui vivent dans la rivière
aux Cerises.