Renaissance, une friperie qui détient 16 points de
vente dans le Grand Montréal, débarque à Sherbrooke en ouvrant une 17e succursale
d'une superficie de 15 000 pieds carrés qui se situera au 2293 rue King
Ouest. Elle s'associe notamment avec Récupex afin de récupérer les vêtements et
différents accessoires.
Ainsi, les produits retrouvés sur leurs tablettes
proviendront de l'organisme de Sherbrooke et des différents dons qui leur
seront apportés. Le tout sera trié par les employés puisqu'ils reçoivent de
tout : des vêtements, de petits animaux à des objets plus intimes.
Ensuite, le matériel sera vendu à prix modique.
« L'objectif est d'utiliser les flux trésoriers de l'organisation
et les réinvestir. [...] Les biens récoltés par Récupex vont être capable, en
plus d'aider l'environnement localement, à aider aussi les citoyens à racheter
à plus grand volume », explique Éric St-Arnaud, directeur général de
Renaissance.
De plus, ce qui distingue cette organisation à but non
lucratif est son programme d'insertion sociale et professionnelle de personnes
éprouvant de la difficulté à intégrer ou réintégrer le marché du travail, tout
en suscitant l'engagement de chacun à poser des gestes pour préserver
l'environnement. Celui-ci aide ces individus durant une période de 26 semaines
à 35 heures par semaine. À Sherbrooke, il s'agit de 50 emplois qui
seront créés dès la première année. Ce nombre doublera selon les dires de M. St-Arnaud
au cours des années à venir.
En ce qui concerne la récupération de matière, Renaissance
réemploi 20 000 tonnes par année avec une croissance de 20 % à
Montréal. Sur le territoire estrien, il évalue de trois à quatre millions de
livres la première année. Leur objectif est de doubler ce volume de détournement
des sites d'enfouissement avec Récupex.
De plus, M. St-Arnaud estime une clientèle de 500 personnes
par journée. Cet achalandage s'explique par des prix plus bas que leurs
compétiteurs au privé et qu'il n'y a pas de taxes. Il affirme également que
Renaissance fait bien attention aux produits qu'ils mettent sur les tablettes.
Association
Cela fait un peu plus de deux ans que Récupex et Renaissance
travaillent ensemble, et selon le directeur général de la friperie, il valait
de soi qu'une boutique ouvre ses portes sur le territoire sherbrookois. Avant
de s'associer avec Renaissance, il y avait entre 12 et 20 % de rejet de
matière chez Récupex. Avec eux, le rejet a diminué de 8 % à 10 %. Récupex
apportera donc un à deux camions remplis par jour à l'organisation à but non
lucratif.
« De façon synergique, on va être capable de faire une
mission ensemble. On va pouvoir offrir plus de plateaux de travail pour les Sherbrookois
et Sherbrookoise et travailler de concert. Pour nous, c'est magique puisque ça
se fait pour les Sherbrookois avec les Sherbrookois dans le territoire »,
explique M. St-Arnaud.
« Quand on parlait de synergie tout à l'heure, nous sommes
des collecteurs de surplus de comptoirs vestimentaires et on le valorise dans
le niveau local dans les magasins d'ici. On fait de l'insertion aussi avec nos
participants. Les valeurs étaient très naturelles avec Renaissance par leur
façon de faire », indique pour sa part Danny Roy, directeur général adjoint de
Récupex.
Présent lors de la visite, le directeur général de Commerce
Sherbrooke, Charles-Olivier Mercier semblait également enthousiaste à la venue
de cette nouvelle entreprise. Il espère même soutenir Renaissance afin qu'elle
réponde mieux aux besoins des consommateurs du milieu.
« Je le répète, on est peut-être une goutte d'eau, mais si
on peut participer à l'effort de représentation pour ce modèle, Commerce
Sherbrooke sera présent », mentionne-t-il.
Développement durable
Avec la pandémie, la population a pris conscience de
l'aspect environnemental, en plus de la consommation locale. Deux aspects qui
répondent à la mission de Renaissance puisque chaque article usagé est récupéré
et les dons reçus sont réinvestis dans la communauté. C'est notamment pour
cette raison que le directeur général de l'organisation a décidé d'ouvrir un
magasin en région.
En raison du volume important accumulé, une deuxième
possibilité de revente existe à Montréal. Lorsque le matériel n'est pas utilisé
dans le magasin principal, il est envoyé à un endroit qui recycle le tout et
est vendu à prix encore moindre.
« On n'est pas dans un modèle centralisé. Chaque magasin a
sa culture et chacun d'eux va s'adapter selon la consommation du territoire »,
nuance M. St-Arnaud.
Alors que l'ouverture de Renaissance à Sherbrooke est prévue
le 5 avril prochain, le directeur général de l'organisation affirme que d'autres
projets sont en branle afin de se retrouver au sein d'autres villes du Québec.