La fête des Mères derrière nous, déjà la fête des Pères se pointe à l'horizon.
Dans mon travail de guérison, je ne compte plus le pourcentage de blessures dues aux relations interfamiliales. Combien vivent une véritable ambivalence à savoir s'ils participeront à la fête qui suivra, au prochain mariage ou rassemblement dans la fratrie! Rester chez soi ou risquer de raviver une panoplie de blessures est le pivot central de ces incertitudes. Car s'il est vrai que les membres de notre famille sont la ligne continue la plus durable sur le fil de notre séjour ici, nul besoin de mentionner qu'il se passe à l'intérieur de ces liens des choses, qui seraient tout simplement impensables, irrecevables exposé au vu et au su extérieur.
Dans les événements qui ont façonné nos parcours, se sont mélangé complicités et amour, mais aussi colères et rancœurs, ceux-ci étant parfois inqualifiables. Si nous avons emprunté les mêmes véhicules d'incarnations, cela ne nous a fourni aucune assurance quant à la qualité des liens. Parfois, nous devons recréer une famille à notre choix, car rien de commun ne nous unit.
Aussi, les méchancetés qui peuvent s'échanger dans la clandestinité de cette micro-tribu n'ont de contrepoids que l'amour extraordinaire qui peut souder ses membres à la vie à la mort. Nous n'avons qu'à regarder l'émotivité des protagonistes quand ils parlent de leurs liens des années, voire des décennies plus tard. L'intensité demeure sans amortissement de temps.
Certes, tout n'a pas à passer sous un coup d'éponge ou de lessive; certaines trahisons se terminent dans les silences éternels ou des indifférences plus ou moins réelles, et pour cause!
Mais ce qui est une certitude, c'est que peu importe la forme qu'emprunte l'amour, elle se doit d'être méritée et entretenue par la sécurité du lien ainsi qu'un langage mutuellement compréhensible et compatissant. Y parvenir est vraiment ce qu'il y a de plus cicatrisant face à nos histoires d'enfance. Car qui mieux que nos frères et sœurs peuvent comprendre les choix, les silences, non-dits de la culture, du terreau de notre enfance.
Aussi, il faut savoir que si nos parents sont en cause dans la plupart des récits, c'est qu'ils nous ont transmis intergénérationnellement leurs limites et blessures inachevées. Ferons-nous de même?
Nous avons le devoir d'élargir notre conscience cessant ces cycles de douloureuses passations. Les tensions familiales sont lourdes à porter, autant que les conflits qui se terminent soit en explosions détruisant tout, ou dans de profondes déceptions, silences qui n'ont pu, ou su se dire, mais qui hurlent toujours en soi et dans la filiation.
Si nous choisissons de poursuivre avec ceux qui sont nos témoins de toujours, nous devons prendre la responsabilité de ces relations ou accepter leurs pertes, avec l'aide nécessaire pour comprendre du moins ce que nous portons dans ces retraits. Si notre choix est de maintenir les liens, il se peut qu'il y ait un travail d'accueil et surtout d'acceptation réaliste face à l'idéal relationnel que nous envisageons.
Parfois, consentir à une certaine distance peut être l'espace le plus respectueux de notre être profond.
En terminant, sachez que ce que les autres disent de vous parle d'eux. Aussi, dans ce qu'on cherche à vous faire porter, vous avez un choix personnel à faire, d'accepter de trimballer dans votre baluchon ce qui ne vous ressemble pas.
Sur ce... je vous souhaite de merveilleux rassemblements, car il n'y pas de liens plus forts que ceux qui peuvent être dans la continuité, marchant ensemble harmonieusement et se supportant dans cette route d'incarnation!
MyrIam