« Il n'y a aucun adulte qui est en mesure de rester assis pendant une longue période de temps, alors on ne peut pas demander ça aux enfants. Il faut que ça bouge », lance Karine Bélanger, enseignante en deuxième année, à l'école du Jardin-des-Lacs à Saint-Denis-de-Brompton.
« En plus de faire de l'exercice physique chaque jour, le Programme Santé globale forme les élèves à connaître et bien vivre avec leur corps. En classe, on tente de comprendre tout ce qui se passe dans notre organisme et les bienfaits de l'exercice physique », explique Karine Bélanger.
Elle enseigne le programme depuis une dizaine d'années. Selon l'enseignante, les bienfaits du programme sur les enfants sont éloquents : « Il y a une grande différence dans le quotidien. Les enfants qui bougent plus ont une énergie plus équilibrée. Tu le remarques quand tu enseignes, les jeunes sont plus alertes aux apprentissages. Ils sont moins passifs. » Selon Mme Bélanger, il y a une routine qui s'installe chez les jeunes et le besoin de bouger devient de plus en plus viscéral chez eux.
L'intégration d'une philosophie
L'enseignante de deuxième année explique que le programme s'arrime bien avec le développement et l'intérêt de l'enfant. Au premier cycle, l'alimentation, le secourisme, les dangers des produits toxiques, sont quelques-uns des sujets qui sont traités lors des cours théoriques : « On augmente leurs connaissances d'année en année pour que l'enfant ait un certain bagage à la fin de son séjour scolaire », a-t-elle ajouté.
Le rôle de la Fondation Santé globale est entre autres de former les enseignants pour qu'ils aient une formation de base sur les différents thèmes du programme d'éducation à la santé, soit l'alimentation, la gestion du stress, la connaissance du corps humain ainsi les premiers soins », explique Jean Péloquin, président de la Fondation Santé globale. Après la formation d'une journée, les enseignants choisissent de quelles manières ils appliquent le programme au quotidien. Le président de la fondation précise que des mises à jour du programme sont fréquemment présentées aux enseignants pour assurer la pertinence et l'évolution du programme.
Une approche holistique
Au primaire, ce sont les titulaires de classe ainsi que les éducateurs physiques qui pilotent le programme. L'enseignant intègre, dans les cours réguliers, les concepts du programme : « on peut exploiter un thème de différentes manières dans les cours de français ou de mathématique par exemple. Tout est intégré à l'intérieur même du programme pédagogique de base », raconte Mme Bélanger.
Au secondaire, ce sont les éducateurs physiques qui sont responsables du programme. Les enseignants en éducation physique présentent des activités physiques qui permettent aux enfants de développer leur motricité, leur posture, leur équilibre, leur agilité ainsi que leur coordination. Karine Bélanger énumère quelques-unes de ces activités : « Les jeunes construisent en hiver des queenzy (abri sous neige qui ressemble à un igloo), ils font du ski, du vélo, du golf, de la randonnée pédestre. » Chaque année, toutes les classes de l'école du Jardin-des-Lacs gravissent une montagne. « En première année, nous allons au mont Orford et en sixième année au mont Washington. L'objectif est que les étudiants une fois en sixième année soient capables de gravir le mont Washington. » Un défi qui est toujours relevé par les étudiants, ajoute-t-elle.
Sensibiliser les parents
Alors que les jeunes adoptent de nouvelles habitudes de vie dans le cadre du Programme Santé globale, certains de ceux-ci sensibilisent, une fois à la maison, leurs parents : « Il y a des parents qui me disent qu'ils ont dû changer leur menu et leur épicerie », se réjouit Karine Bélanger. L'intérêt des jeunes au programme est palpable, indique-t-elle. « Les jeunes sont contents de faire quotidiennement du sport et ils souhaitent toujours en savoir davantage sur le fonctionnement de leur corps ». Elle croit que le succès du Programme Santé globale est en partie dû au fait que l'objectif est principalement de bouger et de se dépasser personnellement : « Peu importe les difficultés des élèves, on accomplit des défis qui sont ciblés à chaque élève », conclut-elle.