C'est avec sérieux et enthousiasme que l'haltérophile, Pascal Plamondon, 23 ans, originaire d'Ascot Corner, se prépare pour les Jeux olympiques qui se tiendront à Rio au Brésil, en août prochain. En haltérophilie, il est le seul représentant au Canada, de cette catégorie, à avoir obtenu sa participation. C'est au secondaire que l'athlète a découvert ce sport. Gilles Poirier, entraîneur et encore à ce jour, faisait des démonstrations et c'est grâce à celui-ci que Pascal s'est intéressé à cette discipline.
C'est à l'école Le Ber, à l'époque, à l'heure du midi, que Gilles Poirier attirait les jeunes lors de ses démos. Cela n'a pas manqué à l'attention de Pascal et de ses amis. « On voulait voir qui benchait le plus lourd dans les chums », s'exclame-t-il en riant. À l'adolescence, les concours de forces entre jeunes garçons sont assez populaires. Depuis, Pascal n'a cessé de s'entraîner ainsi que son alter ego, Jérôme Boisclair. Ils se sont livré bataille dernièrement pour la place aux Jeux olympiques. Le jeune homme a fait ses débuts au Club de Le Ber et suite à un changement de direction, ils ont dû s'installer à l'École internationale du Phare, qui est devenue le Club Atlas, encore du même nom aujourd'hui. Depuis qu'il a treize ans, Gilles Poirier est son coach. Pascal ne se voit pas avec un autre: « ça va bien avec lui, c'est un des meilleurs entraîneurs du Canada, il prépare tout en compétition. » Il explique qu'avec lui, il n'a pas besoin de se soucier de rien, il n'a qu'à penser à soulever la fonte.
Voici une journée dans la vie de celui-ci: 7 h 30 - 8 h lever, 9 h 30 à 11 h 30 musculation à l'usine Crossfit Sherbrooke, vers midi traitement avec Dr Mathieu Gagnon-Rompré du Centre chiropratique Re.Flex. En après-midi, un peu de repos et vers 17 h, retour au gym, où Pascal se rend au Club Atlas pour son entraînement spécialisé, et ce 5 à 6 fois semaine. Ce sont ses journées normales lorsqu'il se prépare pour une compétition.
Il est donc difficile de travailler afin de recevoir, du coup, un revenu. Si l'athlète veut vraiment être sérieux et ainsi espérer être au meilleur de sa forme, il ne peut se permettre un emploi à temps plein. Pascal quitte le 3 et revient le 23 août, ce qui fait 20 jours. Pour lui, c'est le comité olympique qui défraie la facture, « au moins chu pas obligé de me casser la tête », s'exclame-t-il. Pour les membres de sa famille, ses parents, ses deux sœurs et sa conjointe, c'est 800 $ par nuit là-bas et 1600 $ le billet d'avion que cela en coûte, explique Pascal.
Ce jeune homme très humble qui ne veut pas aucunement quémander, mentionne qu'il est bien entouré de commandites, mais que d'autres seraient bienvenues. Les besoins sont surtout au niveau du financement et en tenues vestimentaires. « J'manque de linge », lance-t-il avec son sourire charmeur et timide. « Je cherche toujours des commanditaires pour m'aider au financement pour que je puisse me concentrer à 100 % dans mon sport », souligne-t-il. Pascal mentionne également : « J'ai déjà travaillé des 50 heures semaine à la grosse chaleur, c'est possible de le faire, mais pas pour s'entraîner sérieusement pour une compétition. » Les principaux commanditaires de Pascal Plamondon sont Hallex, Forging Heroes et le Lunch Box de Montréal.
Pompier à La Régie intermunicipale de la région d'East Angus, le jeune homme est aussi impliqué dans l'entreprise familiale d'excavation. Également propriétaire d'une terre à bois, il aimerait aussi dans un avenir proche, acquérir une érablière. Pour l'instant, il se concentre sur Rio et après, il vise les Jeux du Commonwealth en 2018 et pour la suite, il aimerait reprendre l'entreprise familiale. Une chose est sûre, il n'arrêtera pas de s'entraîner, mentionne-t-il en entrevue. Pascal demeure fidèle à sa maxime « si tu y crois, tu as déjà 50 % du chemin de fait ! »