On
définit souvent l'évolution d'une société par ses mouvements.
Si c'est
le cas, on évolue vite! Pour le meilleur et/ou le pire, c'est selon!
Il y a
des mouvements pour tout. Des mouvements identitaires, sociaux, alimentaires, culturels...
« Toi,
tu es de gauche, de droite? Tu es Woke? Libertarien? Inclusif? Exclusif?
Pro-vie? Pro-choix? Queer? Pansexuel? Flexitarien? Végétalien? Vaccin? Antivaccin?
Religieux? Athée? »
Bref,
avant de m'intéresser à toi, j'ai besoin de savoir où tu loges. De me faire une
tête sur toi et vérifier à l'avance si tu mérites mon attention.
Parfois,
ça va tellement loin que quiconque n'adhère pas à une mouvance, un mouvement,
est un peu comme quelqu'un sans domicile fixe en société.
Et pas
de domicile, pas de reconnaissance.
Nécessaires
étiquettes
Certaines
étiquettes sont nécessaires pour briser des plafonds de verre. Ainsi, on dit du
nouveau groupe de députés élus à Ottawa qu'ils n'ont jamais été aussi
représentatifs de la communauté LGBTQ+ (ou autre appellation plus inclusive).
De plus, certains sont issus des Premières Nations, d'autres de communautés
culturelles moins traditionnelles, disons-le ainsi (je ne sais plus trop
comment il faut dire les choses sans devenir une cible!).
J'espère
que ces façons de nommer les choses seront transitoires et qu'on pourra arrêter
d'étiqueter les gens, un bon jour, sur la base de leur orientation sexuelle ou
la couleur de leur peau, par exemple.
D'ici
là, il faut probablement accepter de porter fièrement une étiquette pour
favoriser l'insertion de toutes et tous. Ça demeure étrange que pour être
inclus, il faille porter une étiquette. Mais au nom d'une transition vers une nouvelle
normalité, disons-le ainsi, ça se défend bien.
Je me
méfie des mouvements, cela dit!
Je m'en
méfie comme je me méfie des drapeaux. J'en ai parlé souvent.
C'est la
notion de pureté qui vient trop souvent avec qui me répugne! Je suis
végétalien, alors, j'ai compris quelque chose que toi, tu n'as pas compris. Et
ça fait de moi quelqu'un de supérieurement différent.
Je suis
pur, alors que toi...
Je sais,
trace la chose à gros traits peut-être trop gras, mais je cherche à illustrer
la chose.
C'est
comme ça pour les Woke, les libertariens et bien d'autres.
Depuis
l'après 2e guerre mondiale, on a travaillé très fort sur le
culte de l'individu. Celui (ou celle, mon celui se veut inclusif!) qui réussit
se développe une individualité forte.
On
dirait qu'on cherche à reproduire ça avec les mouvements et groupes qui n'ont
jamais, je pense, été aussi nombreux.
Autant
de « je »
qui exigent qu'on respecte leurs choix, ça vous brasse le « nous »
collectif pas à peu près!
Clin
d'œil de la semaine
« La
tolérance qui n'est pas la même pour tous a un nom, elle s'appelle la
partialité »
-Émile de Girardin
(1867)