À la suite de la nouvelle concernant la problématique de moules zébrées dans le lac Memphrémagog, le président de l'Association des pêcheurs sportifs du Québec a tenu à réagir et à rectifier certains faits concernant les demandes faites aux utilisateurs.
Stéphan Bourgeois, président de l'Association des pêcheurs sportifs du Québec, a tenu à faire une mise au point concernant la nouvelle qui fait état de colonies de moules zébrées observées dans le lac Memphrémagog et de la demande faite aux utilisateurs de laver leur embarcation avant et après l'utilisation pour éviter la propagation de ce mollusque.
« Il y a été mentionné que les utilisateurs du plan d'eau devront faire leur part en lavant leur embarcation avant de mettre celle-ci à l'eau et possiblement la laver obligatoirement au moment de la sortie afin d'éviter de propager la moule zébrée dans les autres plans d'eau de l'Estrie, indique M. Bourgeois. J'aimerais préciser que les plaisanciers et pêcheurs ont déjà l'obligation de faire laver leurs embarcations depuis déjà plusieurs années à peu près partout autour du lac Memphrémagog. Par contre, la qualité du lavage n'est pas égale. »
M. Bourgeois souligne que plusieurs personnes lui ont fait part des nombreuses problématiques concernant le lavage des embarcations.
« Plusieurs observateurs m'ont dit qu'à certains endroits, l'eau issue du lavage s'écoule directement dans le lac. Ils ont également observé que lorsque la machine à pression est en panne, ce qui semble se produire fréquemment, le préposé empoche le paiement et laisse passer le client sans avoir à laver l'embarcation. En plus, tôt en saison et à l'automne, il n'y a plus de préposé et l'accès se fait directement sans avoir à laver l'embarcation. »
Le président de l'Association questionne aussi l'utilité du lavage.
« Le lac Memphrémagog est également infesté par le myriophylle à épi. Une plante envahissante qui se retrouve dans plus de 180 lacs au Québec. Comme le but du lavage est d'empêcher le plan d'eau d'être infesté par des espèces envahissantes, et que le lac Memphrémagog est infesté par la moule zébrée et le myriophylle à épi, tout comme le fleuve Saint-Laurent, il n'y a donc plus de raison d'exiger de faire laver les embarcations avant de les mettre à l'eau. En ce qui concerne le lavage à la sortie du plan d'eau afin de protéger les autres plans d'eau, un programme de sensibilisation et des stations de lavage avec bassin de rétention mises à la disposition des plaisanciers seraient appropriés. »
M. Bourgeois ajoute que sur le lac du côté des États-Unis, la loi est différente et qu'il n'y a pas d'obligation concernant le lavage d'embarcation.
« Nombre de Québécois se rendent de l'autre côté de la frontière afin d'éviter les frais élevés de lavage et de stationnement au Québec. Ils ont accès à des rampes gratuites sans avoir l'obligation de faire laver leur embarcation. »
La MRC Memphrémagog réagit à son tour
Le préfet de la MRC Memphrémagog, Jacques Demers ne remet pas en doute les propos de l'Association des pêcheurs sportifs du Québec, mais souligne que les efforts sont mis de leur côté pour que les employés soient sensibilisés à cette problématique et qu'ils soient bien formés.
« C'est dommage si ce genre de choses se produit. À la MRC, on forme nos employés chaque année pour qu'ils comprennent bien le travail qu'ils ont à effectuer et la responsabilité qu'ils ont. On fait le lavage des bateaux depuis plus de vingt ans, mais on s'aperçoit maintenant avec la moule zébrée qu'i y a toujours une possibilité d'entrer diverses espèces envahissantes dans le lac. Si au moins on a pu retarder la problématique de quelques années, alors c'est tant mieux. Mais il est important de continuer les lavages, et ainsi éviter de transporter d'autres espèces envahissantes. »