Le mindfulness ou la pleine conscience est utilisé depuis 2500 ans dans le bouddhisme où il est affirmé et est essentiel à la libération et à l'éveil spirituel. En Occident, c'est en 1979 que le professeur Jon Kabat-Zinn de l'Université du Massachusetts à Boston a laïcisé la méditation et depuis, plusieurs études ont démontré les bienfaits de la pleine conscience sur la réduction du stress et la prévention de rechutes dépressives.
La pleine conscience est définie par Kabat-Zinn comme étant le fait de « porter une attention d'une manière particulière, délibérément, au moment présent et sans jugement de valeur »
Ce concept s'applique également en nutrition. Pour la plupart, nous vivons à un rythme de vie effréné et, comme le reste de nos habitudes, se nourrir est souvent un acte machinal. Nous mangeons au même rythme que nous vivons sans nous poser de questions.
Manger est tellement fait sur le pilote automatique que nous ne mangeons pas tout le temps pour les bonnes raisons en plus de manger trop vite. Ce simple fait peut être une cause de surpoids chez certaines personnes. Nous n'écoutons même plus les signes physiologiques de la faim et les signes de satiété.
Le mindfulness veut nous apprendre à devenir un observateur neutre (donc sans jugement) de nos émotions, de nos pensées et de nos sensations. En nous centrant sur ces ressentiments, nous nous mettons dans des conditions propices à une prise alimentaire raisonnée. Nous sommes alors à l'écoute des signes physiologiques de la faim, des signes de satiété, et sommes disposés à être à l'écoute de nos émotions, de nos pensées et de nos sensations.
Petit exercice de pleine conscience axé sur l'alimentation
Lors du prochain repas :
- Concentrez votre attention sur ce qu'il y a dans votre assiette (regardez, décrivez dans votre tête les aliments, identifiez ce qu'ils vous inspirent...)
- Sentez vos aliments avant de les mettre en bouche
- Mettez l'aliment en bouche : concentrez-vous sur les parties de la langue stimulées, sur les saveurs, la texture, n'hésitez pas à les comparer avec d'autres préparations, si certains souvenirs vous viennent à l'esprit laissez-les vous pénétrer...
- Faites tourner les aliments dans votre bouche, mâchez-le. Concentrez-vous sur le plaisir (ou l'absence de plaisir), mais aussi sur les sensations de votre bouche, de votre langue...
- Avalez l'aliment. Prenez conscience que votre bouche est vide.
- Concentrez-vous sur votre estomac.
Savourer chaque bouchée
Certains de nos aliments préférés, souvent plus calorifiques que d'autres nous titillent l'esprit. Il ne s'agit pas de s'en priver, mais au contraire de s'en délecter littéralement : en effet, aucun aliment n'est mauvais ou ne fait grossir en lui-même, c'est la façon dont on le consomme qui pose problème. Vous aimez le chocolat? Savourez-en un carré, en prenant votre temps, chaque fois que vous en avez réellement envie. Vous verrez que vous n'en mangerez pas un deuxième, et encore moins toute la tablette!
Dégustez chaque aliment, avec vos cinq sens comme décrit dans l'exercice du mindfulness un peu plus haut. C'est ainsi que vous arriverez à avoir un rapport sain avec la nourriture pour en faire une source de satisfaction et non de compensation affective.