La motoneige connaît un regain assez
impressionnant de popularité depuis l'arrivée dans nos vies du virus covid. En
ce moment, il y a 666,000 motoneiges d'immatriculées au Canada, 1,5 million
de familles font de la motoneige, 250 000 droits
d'accès/passes/adhésion/utilisateurs-payeurs sont vendues, alors que cette
année, 50,752 nouvelles motoneiges ont été vendues au Canada. Aucun doute, le
sport est en pleine effervescence. Rien qu'ici en Estrie, ce sont des centaines
d'adeptes qui roulent dans les sentiers des Clubs de motoneiges comme ceux du
Club de l'Étoile de L'Est de Coaticook qui regroupe 320 membres. Il faut savoir
que présentement, il y a 112,000 km de sentiers à parcourir au Canada, donc
cela prend des gens pour les entretenir tous ses sentiers qui sillonnent des
routes secondaires, des bois, des prairies et des terres agricoles. Du côté de
Coaticook, le Club de l'Étoile de L'Est a pour faire l'entretien de ses
sentiers, une brigade de trois surfaceurs qui tour à tour entretiennent les 200
km de sentiers du club chaque semaine et souvent même plusieurs fois par
semaine.
Il faut savoir qu'un conducteur de surfaceuse
se doit d'être patient, donc, ne doit pas être trop pressé de finir, car la
surfaceuse ne roule qu'à 10 km heure et dois parcourir environ 200 km de
sentiers, donc pour faire le tour de tous les sentiers il faut compter environ
20 heures de travail. Tu pars avec ton lunch ! Selon le calcul théorique de la
FCMQ, un surfaceur est nécessaire par 80 km cependant il y a des exceptions
comme pour un club qui serait coupé par un lac ou une rivière, un club sur une
île, donc de nombreuses heures à passer à bord de son engin.
Julie
Moreau tient le phare depuis 20 ans du club de l'Étoile de L'Est fondé en 1975,
c'est elle qui donne le signal de départ et qui est responsable de la
répartition des tâches au club. Son conjoint lui, est un des surfaceurs, il se
tape les km de sentiers à chaque tempête ou encore (lorsque nécessaire) quand
la météo l'oblige. Il faut savoir que le métier de surfaceur ce n'est pas un
emploi avec un horaire régulier loin de là. Julie Moreau raconte "La
plupart du temps, et même presque tout le temps, l'entretien des pistes se fait
de nuit pour la bonne raison qu'il n'y a
personne qui roule (au Québec, il est interdit de circuler entre minuit et 6
heures du matin dans les sentiers), alors c'est le temps pour nos équipes de
sortir". Certains sentiers doivent aussi parfois être faits tous les jours
Cependant c'est la météo le grand boss
pour les surfaceurs et leurs machines, des surfaceuses comme Bombardier, Husky
ou autres engins dont le prix oscillent autour de 300,000 $ chaque, elles qui
sont conçues spécialement pour travailler les pistes, faire des trappes à
neige, niveler les sentiers, réparer les trous et donc s'assurer d'obtenir des
conditions maximales tout le temps. À l'heure actuelle, le Québec compte plus
de 500 surfaceurs ou "dogers" dans le jargon des motoneigistes. Au
club de l'Étoile de L'Est il y en a 3 "On regarde la météo et quand c'est le
temps, les gars préparent leurs machines. Les gars (l'opérateur de la
surfaceuse) doivent d'abord s'assurer que la machine soit en bon état de
fonctionnement avant de partir, donc avoir de bonne connaissance en mécanique
ne nuit pas du tout. "Tu ne veux pas tomber en panne à 100 km dans le bois à
moins 35 en pleine tempête, et si jamais cela arrive, il faut idéalement que tu
puisses te débrouiller un peu, si tu veux repartir. Des fois, il n'y plus de
signal en plein bois, donc aucun moyen d'appeler à l'aide. Mais les gars
connaissent leurs surfaceuses, ils ont de l'oreille et quand ils l'écoutent
rouler et qu'ils perçoivent le moindre petit son inhabituel, ils savent qu'il y
a quelque chose qui ne tourne pas rond et immédiatement ils corrigent le tir
".
En plus de connaissance mécanique, l'opérateur
doit avoir un bon sens de l'observation afin de s'assurer que les pistes ne
soient pas obstruées par un arbre ou encore qu'un pont se soit fragilisé.
"Il faut que tu sois attentif, les sentiers sont à plusieurs endroits très
étroits et en plus, tu ne peux pas te permettre qu'un motoneigiste risque un
accident parce que tu n'as pas vu un trou ou une lame de neige qui s'est formé en
plein milieu de la piste, ou même un arbre ou une branche qui dépasse du bord
de la piste, assez pour qu'il existe un danger d'impact. Tu es responsable de
l'état de tes sentiers, affirme Julie Moreau.
Il faut souligner aussi la grande
collaboration des propriétaires de terres agricoles qui permettent gratuitement
aux adeptes du sport (aux clubs) de pouvoir circuler sur leur terre, d'année en
année, tout comme il faut aussi mentionner le travail colossal des opérateurs
bénévoles qui donnent de leur temps afin de faire l'entretien des sentiers de
motoneiges, et cela, en dehors de leurs heures de travail régulier. Julie
Moreau: "Sans eux la tâche serait impossible et il n'y aurait tout
simplement pas de pistes pour circuler de façon sécuritaire, et la sécurité de
nos membres et des adeptes est très importante pour nous. Selon la fédération
des clubs motoneigistes du Québec, la motoneige est une activité de plein air
qui permet aux gens d'être en contact avec la nature et qui favorise la vie
sociale. C'est un sport stimulant qui aide à libérer le stress et qui favorise
un bon équilibre psychologique. De plus, la motoneige est une activité qui peut
se pratiquer en famille et qui favorise les relations parents-enfants.
Historiquement, les gens qui font de la motoneige dès leur jeune âge continuent
à en faire avec leurs parents durant toute leur vie, partageant ainsi de
merveilleuses expériences avec leurs proches. D'ailleurs encore de nos jours et
dans plusieurs régions nordiques, la motoneige constitue encore la principale
forme de récréation en plein air et, dans certains cas, le principal moyen de
transport disponible.
Il est donc
primordial que les usagers puissent circuler en toute quiétude et sécurité dans
les milliers de km de sentiers que compte le Québec avec ses 197 clubs de
motoneiges, tous entretenus par de surfaceurs bénévoles qui année après année
sont au rendez-vous pour faire en sorte que les adeptes s'amusent de façon
sécuritaire.