L'amour des pâtes se développe très rapidement dans notre
courte de vie. C'est souvent le premier mets qui nous plaît vraiment. C'est
étrangement le dernier que l'on aimerait manger également. Avec du beurre, avec de la sauce tomate,
spaghetti, penne, linguine, tout le monde succombe pour un plat de pâtes à
entortiller dans son bol.
J'accoste ma faim au restaurant Italien le Lupa sur la rue
Marquette au centre-ville de Sherbrooke. L'endroit est en activité depuis
bientôt cinq ans. Cinq ans, c'est la réflexion parfaite des cinq sœurs
propriétaires de la place. Fabiola, Isabella, Erica, Carina et Sophia Beltrano.
Cinq tenancières qui apportent leurs idées et jumellent leurs talents pour
poursuivre l'amour familial de la nourriture.
Lupa? Mais ça signifie quoi au juste. Lupa, représente le
mot louve. Une louve ça se tient en meute pour exacerber sa force. Donc les
restauratrices italiennes auront le temps d'un souper pour me montrer leur
univers.
C'est un restaurant apportez votre vin. C'est donc votre
cellier qui devra se livrer bataille pour trouver le rouge ou le blanc qui
s'harmonisera à votre repas.
Je choisis mon entrée, une salade César à partager avec
l'amoureux, des calmars frits et de petites pieuvres frites et des boules de
riz et mozzarella dans une sauce tomatée maison. C'est d'ailleurs Isabella qui
se charge de faire la sauce tomate et la sauce à la viande depuis 15 ans. Sa recette
secrète ? Elle ne l'a pas cherché bien loin. L'inspiration directe de son papa
qui a tenu plusieurs restaurants connus à Sherbrooke. Le Carzo Pizza et la Caza
Cherico. Aujourd'hui retraité, il garde la main en réalisant encore le pesto du
Lupa et la mythique vinaigrette césar.
Je commande des Medgliani de champignons avec mon choix de
sauce, Gogonzola. Pour les amateurs de fromage bleu comme moi, c'est un must.
Mon complice opte pour un risotto frutti
di mare aux fruits de mer. Il est crémeux à souhait et il est rempli de
crevettes et de pétoncles. J'aimerais pouvoir faire à la maison un risotto
aussi onctueux.
Entre deux bouchées, j'observe le décor. Les nappes noires,
le vieux piano et l'énorme porte de garage en guise de d'ouverture de fenêtres
donne un look très moderne et à la fois familier. Le restaurant est divisé en
deux. Une section plus feutrée en été, et un espace hyper lumineux en entrant.
J'ai adoré le confort des chaises, « coussinées » à souhait. C'était
hyper confo pour étirer mon repas jusqu'à 21 h.
Dans la salle à manger, une famille fait son entrée. Sophia
m'annonce que la famille vient manger ici, chaque semaine avec leur fillette.
Car oui, le resto est l'ami des enfants. Enfants + pâtes égal forcément un
franc succès. La fillette donne même un coup de main dans l'espace cuisine.
Elle apporte les barquettes de pains avec un grand dévouement. Comme quoi, le
Lupa c'est vraiment une affaire de famille. Ici, on sent l'énergie d'une vraie famiglia italienne. Quand tu entres dans
la famille, tu y entres pour toujours. Pendant que j'ajoute une autre cuillère
de parmesan à mon plat, je commande un Pepsi. Le soleil entre à travers les
vitres : moment idéal pour des discussions autour d'une bonne table.
La clientèle du midi est assez fidèle aussi. Huit choix de
plats pour un prix dérisoire, il faut vraiment l'ajouter à notre liste.
Pourquoi pas ? Avec un rabais supplémentaire pour sortir,
l'idée de manger un veau parmigiana
sur mon divan me fait soudainement sourire. Une envie de pâtes dans le menu
pour emporter? Pas de problème, sur demande une version sans gluten est même
disponible. Est-ce que le menu est figé dans le temps? Les classiques y
demeurent, mais on s'amuse avec un aliment toujours bien incrusté dans la
mentalité de la famille. Le poisson est en perpétuel changement, et la table
d'hôte aussi à ses heures.
Osons parler dessert. Même avec le pain chaud, mes diverses
entrées et mon repas principal, j'ai encore une fringale pour le dessert. Un
classique tiramisu ? Certainement, je ne peux juste pas passer à côté de ce
classique italien. Même si ce plaisir sucré est gorgé de café, je choisis tout
de même consciemment de l'accompagner d'un bon café réconfortant. Ben quoi
?!?!?!? C'est samedi soir. Il est servi dans un pot en vitre avec beaucoup de
crème fouettée sur le dessus.
C'est presque gênant d'y plonger ma longue cuillère de
dégustation tellement l'étagé est parfait. Chez les Italiens, le plaisir se
retrouve souvent autour de la table, et le souper est réputé pour être en mode
prolongation souvent. La clientèle entre comme à la maison. La plupart des
clients semblent familiers et plusieurs se font accueillir avec un bonjour
personnalisé. C'est papa Salvatore qui doit être fier de ses filles.
On jase, on papote, le temps s'arrête. Le plateau Marquette
est vraiment un détour qui en vaut la peine. Et si votre souper du mardi soir
avec vos deux grands ados avait trouvé une nouvelle destination ?