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Égypte : Au fil du Nil (Louxor et la Vallée des Rois)


Partie 2
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David Beaulieu Par David Beaulieu
Lundi le 25 janvier 2016

L'environnement de Louxor est vraiment exotique! Outre le fait que le tourisme soit l'industrie la plus présente ici, l'endroit offre un décor enchanteur sur les rives du Nil, avec une pléiade de sites historiques majeurs. Dans la littérature antique, nous connaissons cette ville sous le nom de Thèbes, qui fut la capitale de l'Empire égyptien. Ce n'est donc pas surprenant d'y retrouver des temples majestueux comme ceux de Louxor et du complexe religieux de Karnak, ainsi que d'impressionnantes nécropoles comme la Vallée des Rois, la Vallée des Reines et le temple funéraire d'Hatchepsout.

En arrivant, je me suis trouvé une petite chambre dans un hôtel une étoile : une aubaine à 10 $ pour un « back-packer ». Louxor était tellement attrayante pour moi, que je me suis fait un petit plan de visite pour être sûr de ne rien manquer d'essentiel. Donc, après m'être organisé, j'ai commencé à marcher la ville : c'est la meilleure façon de sentir le pouls d'un lieu et... de rencontrer la population locale. En fait, à Louxor, il y a beaucoup de vendeurs et de gens qui offrent toutes sortes de services. Pour certains, cela peut être énervant à la longue, mais il faut garder en tête que ces gens doivent ramener du pain sur la table le soir venu. « Mon ami! Viens voir ma boutique! Viens prendre le thé avec moi en regardant mes tissus! Come on my friend, buy from me! » J'aime bien m'arrêter parfois et prendre le temps de voir ce qu'ils offrent; peu importe si j'achète ou non, ils sont toujours contents d'avoir un échange respectueux et amusant avec quelqu'un qui les considère d'égal à égal. Trop de touristes ont des mines renfrognées et passent rapidement en ne les regardant jamais ou en roulant les yeux, quand ce n'est pas un « Non! » hargneux. Un simple « non, merci... » avec un sourire est tellement plus gratifiant pour tout le monde.

Je suis demeuré 3 nuits et 4 jours dans les environs et au début, je marchais toujours pour me rendre aux lieux d'attraits, mais il faisait régulièrement 50 degrés celcius et plus. Ce n'est pas exagéré, les Égyptiens eux-mêmes me disaient qu'ils avaient rarement eu aussi chaud durant une canicule d'été... OK! Je pouvais bien détremper mes vêtements : on était dans le désert et c'était la canicule! J'ai donc décidé à deux reprises de me laisser tenter par un trajet de charrette tirée par un cheval pour revenir à mon hébergement. Cependant, dans le but de ne pas me ruiner en traction animale, je me suis loué un vélo pour me rendre aux sites les plus éloignés du centre. Les points saillants de mon passage ici furent les complexes templiers thébains de Louxor et de Karnak, qui étaient reliés par une allée de sphinx s'étendant sur plus de deux kilomètres! Puisqu'un vélo confère énormément plus d'autonomie et d'indépendance que les autres moyens de transport disponibles, j'ai pu m'attarder à des endroits plus ou moins accessibles aux groupes de visiteurs motorisés. Lors de mon passage, je suis allé rencontrer l'archéologue responsable de l'excavation de cette voie de communication nouvellement découverte, et il a pris un bon 20 minutes pour m'expliquer qu'ils en étaient à plus du tiers de l'allée de dégagé et qu'ils étaient vraiment impressionnés des capacités de leurs ancêtres à construire des ouvrages d'aussi longue haleine. Qu'il y a quelques années, tout le monde était encore convaincu que cette allée n'était que l'entrée du temple d'Amon de Louxor, et ce n'est que récemment que l'hypothèse d'une voie de communication entre les deux complexes fut acceptée. C'est en grosse partie grâce au budget fourni par l'UNESCO (tout est patrimoine mondial autour de Louxor!) qu'ils peuvent maintenant excaver.

Le temple de Louxor est situé sur les rives du Nil, au cœur du centre-ville. Les artères principales en font le tour et on peut même apercevoir une enseigne McDo qui nous rappelle que nous sommes au XXIe siècle APRÈS Jésus-Christ! Parlant d'époques différentes se superposant, après avoir passé le fameux obélisque de Ramsès II, dont le jumeau est à la place de la Concorde à Paris, on entre dans le temple d'Amon par une porte située entre deux pylônes massifs. Puis, on aperçoit une mosquée, qui fut construite au cœur même du lieu sacré, afin, selon les adeptes de l'époque, de donner un « vrai » sens religieux au lieu qui imposait déjà le respect par son immuabilité.

Le complexe religieux de Karnak est, quant à lui, situé en périphérie de la ville, au nord de celle-ci. C'est vraiment géant! Juste la salle hypostyle est aussi vaste que la Basilique Notre-Dame-de-Paris. Sur place, on intègre bien le fait qu'il s'agisse du plus grand ouvrage de ce genre de toute l'Antiquité. Les piliers sont tous sculptés de bas-reliefs qui représentent des événements historiques marquants ainsi que des rites et des offrandes à faire pour les divinités égyptiennes. Et il y en a des éléments à inscrire, étant donné que sa construction s'échelonne sur plus de 2000 ans! J'y ai passé presque une journée complète tellement il y a de choses à découvrir... Ce n'est que la faim et la soif qui ont eu raison de moi!

Le lendemain, je suis parti pour une plus longue randonnée à vélo avec mon turban (ça fonctionne vraiment pour isoler la tête de la chaleur extrême du désert), de l'eau et une volonté à toute épreuve. Les gens, en me voyant pédaler à cette chaleur, m'invitaient à prendre le thé avec eux ou à venir me rafraichir à l'ombre de leur maison. Je me suis arrêté quelques fois pour faire connaissance, mais aussi pour boire des litres d'eau. Du centre-ville de Louxor, j'ai pris un petit traversier qui m'a mené sur la rive ouest, là où les morts vivent (ce n'est plus la norme aujourd'hui, mais la grande majorité des gens habitent tout de même à l'est du Nil), puis j'ai pédalé jusqu'à la Vallée des Reines pour y observer les tombeaux. 

Cependant, en chemin, j'ai pu admirer les Colosses de Memnon, et surtout, une de mes plus belles surprises en Égypte : le Temple de Medinet Habu, connu sous le nom de Temple des Millions d'Années de Ramsès III. 

Il a été construit si solidement (Ramsès craignait des attaques dans ce coin) qu'aujourd'hui, il figure parmi les mieux conservés de l'Empire. Les plafonds et les colonnades sont demeurés intacts, malgré l'abandon de l'endroit pendant des siècles, et c'est l'ombre qu'ils apportent qui permit le fait que nous puissions voir les couleurs plurimillénaires toujours éclatantes! Il y a des scènes assez spéciales de victoires sur les murs, dont une qui m'a marqué : des files de serviteurs apportant des paniers et déversant leur contenu aux pieds du pharaon vainqueur afin d'en former des monticules. Ce dernier est considéré comme miséricordieux puisqu'il n'a pas fait exécuter le peuple ennemi... 

Au lieu de cela, il leur a tous fait couper la main gauche, et c'est l'offrande que lui font lesdits serviteurs! À mon retour, la chaleur a fait fendre mon pneu et j'ai dû prendre la charrette pour rentrer en ville... Ça fait partie des plaisirs du voyage!

Le jour suivant, j'ai pris part à un tour guidé à la Vallée des Rois et au temple funéraire d'Hatchepsout. Il s'agit de la façon la plus abordable d'y accéder. Immédiatement à l'entrée de cette vallée aride, qui abrite plus de 65 tombeaux de pharaons, de nobles, de serviteurs qui se sont démarqués et même d'animaux, on nous demande de laisser tous nos effets (caméras, cellulaires, etc.) dans des casiers... C'est décevant puisque ces tombeaux renferment des merveilles archéologiques qui méritent des centaines de photos, mais en même temps, leur conservation est directement liée à cette règle. Certains tombeaux ont été pillés dès l'Antiquité, mais heureusement que certains des plus importants sont demeurés cachés jusqu'à leur découverte par des égyptologues contemporains. C'est le cas, entre autres, de celle de Toutankhamon, ouverte en 1922, et dont les plus beaux artéfacts, comme son masque funéraire en or, sont conservés au Musée du Caire. L'accès à ce tombeau valait environ 5000 $ lors de mon passage! Nul besoin de vous dire que je me suis contenté d'admirer son mobilier au musée... Après avoir visité quelques tombeaux, notre guide nous a ensuite amenés voir le temple funéraire d'Hatchepsout, construit au pied d'une falaise, ce qui ajoute à son caractère imposant. Seule femme pharaon, elle constitue toujours une source de mystères pour les chercheurs. Malgré la chaleur et une bonne présence touristique (ça se comprend, vu la richesse historique), Louxor demeurera gravée en moi comme l'une des régions les plus attrayantes au monde!

Bon voyage!


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