L'été est chaud et humide. La pandémie continue de nous
rappeler sa présence et le nombre de cas augmente encore malgré la progression
du taux de vaccination et les athlètes du Canada nous ont fait honneur lors de la
tenue des 339 épreuves. Les Jeux de Tokyo sont désormais chose du passé.
Les regards se tourneront vers Paris où doivent se tenir les prochains jeux en
2024. Les vacances de la construction sont terminées et l'actualité commence à
reprendre de la vigueur. Nous revenons à la quasi-normalité si ce n'est de
cette menace qui pèse au-dessus de nos têtes avec la progression fulgurante du
variant Delta de la COVID qui risque de nous faire déraper dans d'interminables
débats sur les certificats de vaccination. Pourtant, l'automne qui vient sera
très différent de celui qui l'a précédé, car nous vivrons un temps fort de
notre vie démocratique avec la tenue du scrutin électoral municipal dans 1107 municipalités
et villes et la tenue fort probable d'une élection fédérale qui sera déclenchée
dans quelques jours par le premier ministre Justin Trudeau. Pérégrinations en
pays électoral.
Élections municipales
L'année 2021 sera marquée par des courses électorales
fort palpitantes dans les municipalités et villes du Québec. Dans les plus
grandes villes, il y aura de nombreux changements et des courses palpitantes. À
Gatineau, le maire sortant ne se représente pas, cela fera place à de la
relève. À Longueuil, la course à la mairie sera âprement disputée avec le
retour de Josée Latendresse qui avait mené une chaude lutte à la mairesse
sortante, Sylvie Parent, et l'arrivée de Catherine Fournier et du syndicaliste
Jacques Létourneau. À Laval, le maire sortant, Marc Demers ne sollicite pas de
nouveau mandat, là aussi on assistera à une relève. À Saguenay, Josée Néron
veut un second mandat alors que des conseillers pensent à lui livrer bataille.
Il y a aura aussi des luttes à Terrebonne, Lévis, Drummondville et Granby. La
ville de Sherbrooke connaîtra quant à elle une course opposant le conseiller
Vincent Boutin et la conseillère Évelyne Beaudin au maire actuel Steve Lussier
qui sollicitera un second mandat.
À Québec et à Montréal, les courses risquent d'être
palpitantes. À Québec, le retrait du maire Labeaume rendra la campagne
intéressante. Le projet de troisième lien risque d'occuper l'avant-scène d'une
campagne qui sera chaudement disputée. C'est cependant à Montréal où la
mairesse sortante Valérie Plante aura un combat revanche avec celui qu'elle a
défait en 2017, Denis Coderre. Ce dernier a bien essayé de nous faire croire
que nous aurions droit à un nouveau Denis Coderre, mais les faits laissent
croire qu'il n'en est rien. Nous aurons droit au même vieux Denis Coderre
contre une Valérie Plante plus expérimentée et surtout plus en phase avec les
vrais besoins de la communauté montréalaise. Il n'est pas certain qu'en ce
temps de COVID, le financement d'un stade de baseball au centre-ville de
Montréal soit une priorité pour les habitants de Montréal. La campagne à la
mairie de Montréal et celle de Québec seront les plus palpitantes de l'automne
sur la scène municipale. À Sherbrooke aussi cela sera intéressant, mais
attendons de voir les stratégies déployées par les candidates et les candidats
en présence avant de commenter cette campagne qui tarde à être lancée si ce
n'est des efforts d'Évelyne Beaudin et de son parti qui ont été les plus
présents dans l'actualité jusqu'à maintenant. Chose certaine, il y a aura de
quoi à boire et à manger pour les gens qui aiment commenter l'actualité
politique municipale dans les prochains mois.
Annonce des élections fédérales le 15 août ?
Déjà, la politique municipale offrait un sujet de choix pour
les commentateurs et les analystes de la scène politique, mais il risque aussi d'y
avoir aussi à boire et à manger pour les férus de politique fédérale avec le
déclenchement probable d'élections fédérales dimanche prochain, le 15 août.
S'il s'avère que des élections fédérales se tiendront au Canada, cela tracera la
voie à plusieurs de mes chroniques à venir, car il y aura beaucoup à dire sur
les enjeux et les débats liés à cette éventuelle campagne électorale. Pour le
moment, contentons-nos de discuter l'un des aspects de cette question soit
celui de la pertinence d'aller aux urnes.
Les opinions sont partagées quant à la pertinence de tenir
des élections fédérales à ce moment-ci. Parmi celles et ceux qui jugent que
cela est prématuré, on invoque la plupart du temps la pandémie comme frein ou
encore le fait que le gouvernement a pu gouverner à sa guise durant les deux
dernières années. Ces arguments sont très convaincants. Par ailleurs, les
opposants à un scrutin évoquent aussi le caractère partisan de la décision de
Justin Trudeau de lancer le pays en élection. C'est vrai, mais depuis quand le
chef d'un parti politique qui souhaite former un gouvernement n'est-il pas
partisan, dites-moi ? Pour ma part, je suis favorable à ce que les Canadiennes
et les Canadiens soient appelés aux urnes afin de donner notre bulletin de notes
au gouvernement Trudeau pour sa gestion du pays au cours des six dernières
années.
L'environnement, l'enjeu crucial de
la prochaine élection ?
Après de nombreux mois à parler de pandémie, de vaccins, de
mesures anti-libertés, il est temps que nous apprenions à vivre avec ce virus
et que nous puissions poursuivre notre chemin. D'autres enjeux fondamentaux
requièrent notre attention. Parmi ces enjeux, il y a le plus important, le plus
crucial, celui de la lutte aux changements climatiques. À cet égard, nous serons
devant un faux choix lors de la prochaine campagne électorale, nous serons
placés devant le choix du moins pire. Le gouvernement Trudeau a beau se pavaner
dans les belles paroles, mais sous son gouvernement on a augmenté les
subventions aux entreprises pétrolières et on a acheté un gazoduc pour
faciliter l'exploitation des sables bitumineux. Les conservateurs nient
l'existence des changements climatiques, le Parti vert se désagrège sous nos
yeux dans des querelles sur Israël et la Palestine, le Bloc se drape dans un
discours écologiste de l'impuissance puisqu'il ne pourra pas gouverner et le
NPD se fait le champion de l'environnement, mais sans solutions pérennes pour
l'avenir économique de l'Ouest canadien. D'où le fait que l'électorat soit
devant de faux choix.
Ce qui est vrai en matière de luttes aux changements
climatiques l'est aussi pour d'autres enjeux cruciaux comme l'avenir de la
langue française, la réconciliation avec les peuples autochtones et la relance
de l'économie canadienne.
Une campagne électorale permettra aux électrices et aux
électeurs de toutes les régions du Canada de faire connaître leur volonté quant
à l'avenir. Malheureusement, je doute fort que la prochaine campagne électorale
ne soit autre chose que la répétition du même où les médias feront une place
démesurée à l'anecdotique et au spectaculaire au détriment des véritables
enjeux. Ce qui fera l'affaire des différents protagonistes politiques parce
qu'ils n'ont pas de véritables solutions à proposer aux multiples problèmes qui
confrontent l'avenir du Canada. On risque de se retrouver encore une fois avec
de belles paroles et un gouvernement minoritaire libéral. Le retour du même et
de l'identique...