Bonjour chers lecteurs.
Aujourd'hui, je vous écris d'un merveilleux pays de l'Est africain, qui fit
couler beaucoup d'encre dans la section internationale dû au passage du
président Obama il y a quelques jours à peine.
Le Kenya, cette terre
de tous les rêves d'exotisme que nous chérissons lorsque nous pensons aux
grandes savanes où fourmillent zèbres, girafes, gazelles, gnous, et où le lion
est roi. Jusqu'à maintenant, le rêve paraît bien réel! Voilà un court récit de
la première semaine que j'ai passé, en compagnie de ma conjointe,
Marie-Christine, dans la vallée du Rift : berceau de l'humanité...
Après avoir passé deux
jours dans la capitale Nairobi, une vaste agglomération au centre-ville très
moderne parsemé de gratte-ciel et où se trouve l'un des plus gros bidonville de
la planète, nous avons quitté avec joie la lourdeur de l'air saturé de diesel
pour nous rendre au Parc National du lac Nakuru. Outre la réserve du Masai
Mara, où nous nous dirigeons avec enthousiasme, ce parc est l'un des plus
complets en termes de diversité faunique.
Cependant, on nous
avait averti que nous ne verrions sûrement pas de lion ni de rhinocéros noir,
puisqu'ils ne se montrent que très rarement ici. Quelle ne fut pas notre
surprise lorsqu'après 15 minutes à l'intérieur de ce sanctuaire, notre
chauffeur nous a regardé avec un grand sourire en nous disant à quel point nous
étions chanceux... Un lion et une lionne étaient côte-à-côte en pleine lune de
miel! Nous étions en période de reproduction qui dure de quatre jours à une
semaine. Je me suis même senti un peu voyeur de filmer leur ébats... Ha! Ha!
Mais quelle chance quand même!
Cela dit, en passant,
il n'est pas commun de voyager sans faire partie d'un tour organisé ici, mais
c'est très possible et c'est ce que nous faisons en ce moment. Cela nous permet
d'avoir un contact plus authentique avec la population kényane, mais nécessite
de connaître un peu le pays en lisant quelques forums et en regardant des
cartes, d'être prêt à négocier avec le sourire et d'être patient.
C'est ainsi qu'après
avoir atteint la ville de Nakuru et avoir rencontré quelques personnes qui nous
proposaient des safaris, nous avons opté pour aller avec Gibson, un homme
épatant d'une bonne humeur contagieuse et très expérimenté comme pisteur. Nous
avons demandé à dormir à l'intérieur même du parc et après avoir vu ce couple
de lions, nous nous sommes rendus au campement à deux cent mètres de là.
Nous y avons dormi
dans un banda, sorte de hutte de forme circulaire, et du terrain clôturé (pour
éviter de se faire assaillir par les babouins et autres animaux), nous pouvions
voir des zèbres, plusieurs babouins, des impalas et même, à la surprise
générale, un imposant rhinocéros noir!
Le jour suivant, nous
avons fait le tour du parc/lac en voiture (pour des raisons de sécurité, à part
à deux ou trois endroits, il est interdit de sortir des véhicules) avec notre
super guide. Un émerveillement constant! Un autre rhino noir, des centaines de
flamants roses, des "waterbucks", des antilopes de toutes les sortes,
des chacals, des girafes et des zèbres à profusion, plusieurs types singes dont
les charmants colobes ainsi que des sangliers sauvages se déplaçant en
famille... C'est avec ces images plein la tête que nous avons quitté le lac de
Nakuru pour aller digérer tout ça avec une petite bière "Tusker" dans
un café bien réputé de la ville du même nom.
Puis ce fut le trajet
en "matatu", un van surchargé de passagers, pour se rendre jusqu'au
lac Naivasha. Même si cela peut paraître moins intéressant d'être collé les uns
sur les autres durant quelques heures, c'est à ce moment que nous pouvons
rencontrer une belle variété de gens... du fermier à l'artisan en passant par
l'homme d'affaire et l'enseignante,
chacun est bien content de partager, pour quelques instants, sa vision de la
vie et de connaître la nôtre. C'est une belle façon de contribuer au
rapprochement des peuples et de se faire une idée socio-culturelle un peu plus
objective. Nous avons passé trois jours autour du lac Naivasha, qui fut jadis
le premier aéroport du pays, puisque les hydravions y atterrissaient pour
ensuite gagner les contrées plus reculées à l'intérieur des terres. Splendide
lac qui accueille une grande population d'hippopotames qui, une fois la nuit
venue, sortent pour manger sur les rives...
Le vaste campement où
nous avions notre banda doit même se prémunir contre ces dangereux visiteurs en
installant des clôtures électriques qu'ils activent vers 19h! Se lever au
milieu de la nuit est presque le seul moyen de les voir actifs hors de l'eau;
sinon un court tour de bateau nous a permis d'en observer plusieurs beaux
spécimens dans leur milieu aquatique... et ce d'encore plus près qu'au Ghana
(pour ceux qui ont lu mes chroniques précédentes).
Ici, nous avons passé
nos journées dans des sanctuaires et des parcs nationaux bien différents de
ceux que l'on peut trouver dans le reste du pays. Dû au fait qu'il n'y a que
très peu de grands prédateurs, nous avons la chance de pouvoir nous promener à
pieds ou à vélo parmi les grands herbivores. En visitant le sanctuaire du lac
Cratère, je me suis retrouvé seul durant trois heures et demie marchant au
travers des centaines de zèbres, girafes, antilopes et sangliers sauvages!
Aujourd'hui, nous
sommes allés visiter un site extraordinaire à vélo, et pour certaines parties à
pieds, lorsque nous sommes descendus dans des canyons : les Hell's Gates, qui
furent immortalisées sur pellicules dans plusieurs films dont "Tombs
Raiders" ainsi que le film d'animation "Le Roi Lion", qui y tira
l'inspiration pour ses paysages. Malgré
une crevaison à quelques kilomètres de la sortie du parc, nous avons vraiment
apprécié notre excursion. C'est autour d'une bonne pizza, sur le bord du lac,
que nous concluons cette journée mémorable mais brûlante, et je ne parle pas
que du soleil!
Dans ma prochaine
chronique, je vous entretiendrai sur son attrayante voisine: la Tanzanie. Bon voyage à tout le monde!
David Beaulieu