On
préfère le contraire de ce titre, généralement! Une tâche est à faire. Elle
nous rebute un brin. On prend quelques minutes pour sélectionner une liste de
musique ou un balado qui nous tente, on installe le tout, et on accomplit la
tâche. L'air de rien, on vient plutôt de joindre l'utile à l'agréable.
Un
accord tâches/qualité de vie qui se défend plus que bien!
Mais la
vie n'est pas toujours ainsi faite. Deux situations m'interpellent
particulièrement.
Les
élections...
On vient
d'assister à la conclusion d'une élection fédérale qui a réussi, et de
formidable façon, à joindre l'inutile au désagréable.
La seule
motivation à convier la population aux urnes tenait dans le fait d'une
stratégie pour obtenir un mandat comme gouvernement majoritaire. Le
gouvernement fonctionnait, selon le mandat de répartition des députés dessinée
par les électeurs. Pourtant, par souci d'opportunisme, on a décidé que ce
n'était plus gouvernable, que les trop nombreux bâtons dans les roues
empêchaient la bonne marche du système.
Au
lendemain des élections, face à un « copier-coller »
de la répartition de la députation, j'avais en bouche toute l'amertume que fait
vivre un moment désagréable et, par-dessus tout, inutile.
Désagréable
parce que, plus que jamais, on a entendu la cassette électorale jouer et
rejouer. Rien, mais là, absolument rien, ne laisse voir que la classe politique
souhaite incarner un changement pourtant nécessaire en rapport avec les défis
qui nous guettent.
Désagréable
aussi pour l'ensemble des discours de lendemain de veille. Celles et ceux qui
prétendaient ne plus pouvoir gouverner la veille sont subitement tout sourire
en disant que, maintenant, ils le peuvent. Ce qui a changé en 24 heures?
Rien, sauf la date...
C'est
d'un ridicule consommé et ça vient nourrir le cynisme dans une population déjà
démobilisée. Et c'est là que le désagréable démontre que l'exercice était
inutile.
Comme je
ne veux pas que dénoncer la chose, j'y vais d'une proposition simple, en deux
volets :
1) accomplissez le mandat reçu pour
les 4 prochaines années. Point. Entendez-vous ;
gouvernez en tenant compte des points de vue de celles et ceux qui peuvent vous
renverser ; agissez en coalition. À mon
point de vue, c'est le mandat que vous avez reçu, bien accomplissez-le.
2) Revoyez la loi sur les élections
à date fixe et évaluez la possibilité que seuls les partis d'opposition puissent
renverser un gouvernement minoritaire. Le gouvernement minoritaire élu devrait
avoir le mandat de gouverner pour 4 ans, comme s'il était majoritaire.
...et
les médias sociaux...
Je
m'éloigne de plus en plus des médias sociaux. Pas une coupure complète, mais
plutôt une réappropriation de ce j'en fais. Parce qu'ils deviennent de plus en
plus désagréables. Et trop souvent inutiles.
Dans les
médias sociaux, un vaste principe s'applique : si c'est gratuit à
l'utilisation, c'est que nous sommes le produit. Être le produit, c'est
accepter que tous nos gestes (un clic, une réponse ou une demande via les moteurs
de recherche) soient analysés par des algorithmes qui soumettent, en quelques
secondes, des publicités, des textes ou vidéos sur ce à quoi nous sommes en
train de penser.
Facebook
particulièrement, en multipliant les annonces et propositions, rend
l'expérience de navigation franchement désagréable.
Et
l'inutile revient à celles et ceux qui publient, avec véhémence, des statuts
pour planter un commerçant qui aurait commis une erreur ou une faute dans son
service à la clientèle.
« Je
me sens floué, j'ai un clavier et un public sur les médias sociaux, alors je
fesse fort! »
La seule
manière d'être utile au rétablissement d'une transaction qui ne tourne pas
comme on le voudrait, c'est de contacter l'entreprise elle-même. Tout
commerçant vous dira qu'il préfère savoir ce qui ne va pas de la bouche du
client. C'est sa manière d'ajuster le tir.
Non
seulement ces statuts sont désagréables, mais ils sont inutiles, du moins de
mon point de vue : les plus virulentes montées de lait instantanées ont la
même crédibilité que ce client qui se présente au comptoir d'un commerce en gueulant,
pour que tout le monde entende bien : « tu
vas voir, moé, je connais plein de monde! M'en vas en parler de ton service
pourri! M'as te faire fermer! »
Ma
réaction, quand je suis face à une situation comme celle-là, dans un commerce, est
toujours la même : je regarde ailleurs en marmonnant « ferme-la
donc toi-même, pis va donner ton show ailleurs! »
Conclusion?
Et si on
se concentrait sur l'utile et l'agréable?
« Come
on », on le fait!
Clin
d'œil de la semaine
Discussion
entre deux personnes :
-Je
passe en cour!
-Ah!
Oui? Quand, ça?
-Tous
les jours! Mon commerce est sur les médias sociaux!