Depuis sa fondation en 1968, le Cégep de Sherbrooke s'est métamorphosé en s'adaptant aux changements de sa communauté et du monde qui l'entoure. Il se donne aujourd'hui pour mission de former des élèves engagés, compétents et prêts à relever les défis de demain. À l'occasion de son 50e anniversaire, nous commémorons son histoire, son évolution, et partageons quelques anecdotes...
C'était le mardi 8 février 1977. Un mardi d'hiver comme tous les autres mardis sur le campus. Il devait certainement faire froid. Les activités du Cégep suivaient leur cours quand, vers 15 h 15, l’alarme d’incendie s'est fait entendre.
À cet instant, une cinquantaine d'élèves se trouvaient dans leur chambre. Au son de l'alarme, ils crurent d'abord en une mauvaise blague, une fausse alerte ou un nouvel exercice de simulation. Par conséquent, l'évacuation ne s'est pas faite dans l'immédiat. Il a fallu que les résidentes et résidents soient submergés par l'odeur de la fumée pour qu'ils se rendent finalement compte qu'ils devaient évacuer. Rapidement!
(Photo : La résidence du Cégep de Sherbrooke lors de l'incendie survenu le 8 février 1977.)
L'évacuation
À l'arrivée des pompiers, une fumée intense et épaisse qui rappelait l'odeur du caoutchouc brûlé avait envahi les lieux. La fumée était si aveuglante qu'il était impossible de localiser la provenance des flammes. Malgré le manque de visibilité, munis de masques respiratoires et armés de lances, les pompiers se sont tout de même plongés dans le bain de fumée à la recherche de la source de l'incendie. Finalement, ils ont découvert que le feu avait pris naissance dans un entrepôt du dernier sous-sol de la résidence; un local servant à l'entreposage des matelas, des chaises et des bureaux. Par contre, très vite, les flammes s'étaient propagées dans le sous-sol, le rez-de-chaussée et les trois premiers étages de l'immeuble.
Pendant ce temps, les élèves se débattaient tant bien que mal pour évacuer la bâtisse envahie par la boucane. Les plus alertes empruntèrent les sorties d'urgence. D'autres moins chanceux, notamment celles et ceux qui se trouvaient au huitième et neuvième étages de la résidence, ont dû débouler les escaliers jusqu'au rez-de-chaussée; ils sont ressortis à bout de souffle, le visage complètement noirci. Heureusement, toutes celles et tous ceux qui se trouvaient dans l'immeuble au moment des flammes sont sortis sains et saufs... il y a eu plus de peur que de mal.
Les dommages
Au terme de cet incendie, il n'y aurait eu aucun blessé grave; seulement quelques élèves sous le choc ou incommodés par la fumée. Les dommages matériaux plus sérieux se trouvaient dans le sous-sol de la bâtisse, plus précisément dans le local d'entreposage où le feu semblait avoir éclaté. Toutefois, la fumée avait emprunté le tunnel menant au pavillon 2 et l'eau envoyée par les pompiers s'était écoulée jusqu'au pavillon 3. Il avait donc fallu laver toutes les traces de fumée dans la résidence - la fumée avait réussi à s'infiltrer sur tous les étages; derrière les portes et les armoires, dans les tiroirs de bureau, etc. En somme, les pertes matérielles s'élevaient à plus de 100 000 $ et les travaux de nettoyage et de restauration auraient duré près de quinze jours.
Pour leur part, les quelque 150 résidentes et résidents qui ne pouvaient regagner leur chambre ont été déménagés chez des familles proches, dans les résidences de l'Université de Sherbrooke, et aux hôtels New Wellington et King George; ces derniers auraient offert des chambres gratuitement aux sinistrés.
Saviez-vous...
L'incendie s'est produit alors que monsieur José Leroux, directeur général, occupait ses nouvelles fonctions que depuis une journée... De quoi bien commencer une carrière!
Un deuxième incendie s'est produit en 1988, mais celui-ci causa très peu de dommages.