Par Caroline Vaillancourt, sexologue
Vendredi le 26 juin 2015. Cette date marque un tournant dans la lutte
pour l'égalité des êtres humains et la défense des droits de la personne. La
cour suprême des États-Unis a rendu légal le mariage entre les personnes de
même sexe, dans tout le pays.
Une vague d'émotions déferle sur le monde entier, mais surtout ici en
Amérique du nord, où des milliers d'activistes ont combattu pour que ce jour
vienne. Rappelons-nous de Harvey Milk, Matthew Shepard, et tous les autres qui ont
subit la violence autour de la crise du VIH et du Sida, en plus de la
discrimination envers les personnes homosexuelles qui régnait déjà.
La question qui se pose : est-ce que nous sommes si loin de cette
réalité ?
L'année dernière, les manifestations et les groupes extrémistes contre
le mariage gai en France montraient un tout autre visage sur le niveau
d'acceptation de la population occidentale. Pendant les jeux olympiques à Sotchi,
des crimes haineux se multipliaient contre les personnes homosexuelles ainsi
que celles à l'identité de genre alternative. Meurtre, torture et agression,
font encore partie de la réalité de ces personnes.
Aujourd'hui, seulement 20 pays autorisent le mariage homosexuel, soit
12% de la population mondiale.
Ici au Québec, il n'est pas non plus rare d'entendre ce genre de
phrase : « Moi les gais, ils me dérangent pas, mais tant que je ne
les vois pas s'embrasser dans la rue. »
Nous sommes encore loin de l'acceptation. Nous en sommes encore à la
tolérance. Car malgré toute la bonne volonté derrière cette phrase, le «mais»
annule tout ce qui le précède. Dans ce cas, tolérer c'est prendre le pouvoir
sur une personne, en jugeant la légitimité de ses sentiments, de ses
attirances, de son identité.
Qui sommes-nous pour prendre ce pouvoir ?
Les États-Unis ont fait preuve d'acceptation la semaine dernière et
donneront peut-être le ton à la population ainsi que la voix à ceux qui
souffrent encore en silence.
Une partie de la solution à l'oppression se trouve justement dans les
étiquettes sociales, et ultimement dans leur dissolution. Car sans les
catégorie homme/femme/trans*, hétéro/homo/bi/a/pan-sexuel, la seule case qui
nous resterait à cocher pour s'identifier serait celle-ci : humain.
Et vous, croyez-vous à l'amour, le vrai ? Celui qui transcende le
sexe, le genre, l'âge, la maladie, les étiquettes sociales ?
Ensemble apprenons à cultiver l'amour plutôt que la haine.