Tout le monde en voiture, un petit tour de machine vers Compton, ma table était réservée depuis deux semaines (ici, on fonctionne sur réservations uniquement) et j'avais très hâte de découvrir l'univers Bocage!
L'endroit m'a été vanté par plusieurs amis. Dès que les pneus ont touché le sol du stationnement, le chien de la maison est venu nous dire bonjour. En guise de salut officiel, il nous a guidé le chemin vers l'entrée principale. Le restaurant est aussi une auberge. J'entre dans la résidence de campagne 1825 avec les yeux ronds comme des billes. J'ai vraiment l'impression d'entrer chez quelqu'un, mais moi et mon chum on ne se sent pas intrusifs, au contraire. Nous passons au boudoir avec une bouteille d'eau minérale. Les ornements qui tapissent ma périphérie sont stratégiquement placés. Un piano, une guitare, des cadres familiaux en noir et blanc, des bougies...
Nous traversons dans la salle à manger, un feu dans la cheminée, une tapisserie antique, j'ai la nette impression de m'abreuver à même l'arbre généalogique de la maison. On apporte un pain maison, cuit la journée même! Le confort food à son meilleur! C'est un resto apportez votre vin, alors que votre meilleure bouteille gagne! Au début, je chuchotais, comme en guise de respect pour la maisonnée! François Dubois chef propriétaire me rassure « c'est normal, tout le monde le fait »! Par contre ça dure un temps seulement!
Dès que mon chèvre chaud compoté aux cerises est arrivé, j'ai saisi que je pouvais parler et m'amuser! À côté de moi, un groupe du Vermont batifolait à leur table. Quelques minutes de plus, ça vaut le déplacement vers cette auberge qui affiche la mention table aux saveurs du terroir certifiée.
La musique est aussi un accessoire rustique! Du Dalida me permet d'enchainer mon potage à la betterave anis et courge butternut. C'est presque gênant de la manger. Car un dessin parfait de soleil est dessiné dans mon bol! En parlant de dessins, une cliente amoureuse de l'endroit a même confectionné un « scrapbook » pour faire la promotion de l'endroit. Comme quoi Le Bocage devient rapidement un tatouage indélébile sur notre cœur. La chambre au grenier semble un véritable coup de cœur.
Sur la route vers le restaurant, nous avons croisé beaucoup de chevreuils. La viande sauvage se devait donc d'atterrir dans notre assiette. La viande de cerf était juste parfaite! Une cuisson parfaite. Et assaisonnée parfaitement! Ma ballotine de lapin aux pommes rentrait au poste aussi! Mmmmmmm! J'ai dévoré ma julienne de légumes de saison.
Mon estomac semblait être à pleine capacité. Comme j'ai mangé mon assiettée de légumes, j'ai droit à un, euh oups, deux desserts. Une crème brûlée à la lavande et au miel se pose dans le milieu de la table. J'écris mon nom dessus rapidement. Le message est clair, ça, c'est à moi. Pas touche! Je pourrais nager dans une piscine hors terre de crème brûlée. C'est mon dada. Je suis ébahie, la teneur florale est pas trop présente. C'est doux et crémeux. Je vole des bouchées chocolatées dans l'assiette de mon chum. Tout de même, je ne pouvais quand même pas, ne pas y goûter.
Durant mon séjour, le serveur ajoutait des bûches dans le foyer et j'avais l'impression d'être dans une retraite gustative de trois heures. Malgré le fait que le Wi-Fi est disponible, j'ai tout de même choisi de NE PAS me brancher sur le réseau. Au Bocage, on mange, on déguste des produits du terroir, et on décroche.