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  CHRONIQUEURS / L'Agora

Fête au palet

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Daniel Nadeau Par Daniel Nadeau
Mercredi le 30 juin 2021

D'accord, le palet c'est une façon un peu recherchée pour décrire une rondelle, une vulgaire puck de hockey. Quoi qu'il en soit, je crois bien avoir réussi à attirer votre attention pour vous parler de la victoire des Canadiens de Montréal lors du sixième match de la demi-finale de la coupe Stanley contre les puissants Golden Knights de Las Vegas. Une victoire en période de prolongation sur un but savamment préparé par le seul joueur francophone dans l'uniforme du Canadien. Une victoire inespérée le soir de la fête nationale du Québec. Une victoire le 24 juin, préparé par le joueur arborant le 24 dans l'uniforme des Canadiens de Montréal, Philippe Danault. Un vrai scénario de film. Un conte des temps modernes de Disney. L'inflation verbale est à son comble. Pourtant, ce n'est qu'un jeu, un spectacle c'est du hockey. Réflexions sur nous-mêmes, à l'ombre d'une victoire improbable des Canadiens de Montréal.

Vivre l'enfer sur terre...

Les dix-huit derniers mois ont été pénibles. La pandémie qui a frappé le Québec et l'ensemble de la planète nous a privés de tout. Fondamentalement, les humains que nous sommes sont des animaux sociaux. Nous avons besoin de faire lien avec les autres, de créer un vivre-ensemble pour être heureux. La pandémie a broyé toutes nos relations sociales sur son passage. Les consignes sanitaires nous ont obligés à l'isolement. Cela a créé de graves dissensions parmi nous entre ceux qui trouvaient que cela était trop et ceux et celles qui trouvaient que c'était la chose à faire. Nous avons eu droit à toute sorte de débordements, à des crises se rapprochant à de l'hystérie parfois. Nous avons identifié des coupables, dénoncé nos voisins et plusieurs d'entre nous se sont transformés en petits caporaux sanitaires. Les jeunes contre les vieux, les moutons contre les complotistes, les prudents contre les téméraires, les liberticides contre les libertaires. La santé mentale de toutes et tous a été fortement mise en péril.

Et jaillit la lumière...

Puis, il y eut dans cet incroyable calvaire les vaccins et les Canadiens. Les deux plus puissants antidotes à la morosité ambiante. Comme rien n'est jamais parfait au monde des malheurs du quotidien, il y a eu des ratés dans l'approvisionnement en vaccins au début. On craignait le pire. Le pire s'est aussi montré à nous sous la forme de vaccins causant des séquelles comme l'a démontré le triste périple du vaccin AstraZeneca. Puis, les commandes ont afflué et nous avons pu nous faire vacciner. Le retour à la normale est devenu non plus un espoir, mais un projet auquel tous nous pouvons contribuer. La lumière au bout du tunnel ce n'était pas un autre train, mais un véritable puits de lumière ouvert sur l'horizon.

Avec les Canadiens, ce fut un peu la même chose. L'équipe du Bleu-Blanc-Rouge a vu elle aussi jaillir la lumière après une saison de misère. Après un départ canon, les problèmes se sont accumulés. Les blessures ont causé de nombreux maux de tête aux entraîneurs et à la direction. Le directeur général Marc Bergevin a pris le taureau par les cornes, il a congédié des entraîneurs, il a ajouté quelques vétérans à la date limite des échanges et surtout il a gardé le cap sur son objectif qui était non seulement de participer aux dérives d'après saison de la Ligue nationale de hockey, mais de faire du dommage au sens où son club irait loin et causerait des surprises. Au début de la série contre les puissants Maple Leafs de Toronto, l'ennemi juré de Montréal, on ne donnait pas cher de la peau des Canadiens ni de son directeur général et de son entraîneur Dominique Ducharme. Les loustics étaient unanimes pour décrire la saison de leurs glorieux comme un échec. On réclamait en chœur du changement. L'embauche de Patrick Roy à la place de Bergevin, le congédiement de Ducharme et un grand ménage dans le club en se débarrassant de Price, Weber, Drouin et tutti quanti. Même l'auteur de cette chronique était pessimiste en prédisant dans cette même chronique le 19 mai dernier une victoire de Toronto en cinq parties. Eh bien, nous devons ravaler nos paroles et nos écrits. Les Canadiens de Montréal ont confondu les sceptiques et les gérants d'estrade parce qu'ils ont cru en eux et en leur équipe.

Rassembler

Les Canadiens de Montréal nous ont tous servi une grande leçon de vie. Persévérer est la seule voie à suivre pour obtenir du succès. Croire en ses moyens, travailler en équipe pour atteindre ses objectifs communs et surtout fuir les bruits de la ville, les rumeurs et les commérages. Par cette leçon de vie servie par notre club de hockey, le Canadien a réussi à merveille ce que les gouvernements de messieurs Trudeau et Legault n'ont réussi qu'imparfaitement durant la dernière année. Rassembler les gens autour d'une cause commune. Dans le sillon de la victoire du Canadien de jeudi soir dernier, pas d'anglos, de francos, de woke, de racistes, de suprémacistes blancs, d'immigrants, de Premières Nations. Non, tous sont soudés ensemble, sauf quelques partisans des Bruins de Boston encore égarés chez nous, tous sont derrière leur équipe.

En prime, le spectacle du hockey ne prête pas aux fake news. Tous s'entendent pour reconnaître qu'un lancer qui traverse la ligne rouge c'est un but sauf si les règles ne sont pas respectées. Nous sommes tous d'accord pour reconnaître le talent d'un jeune joueur comme Cole Caufield que certains ont rebaptisé Goal Caufiled. Bref, nous vivons un moment d'allégresse et de joie à la sortie ce cette longue marche dans le désert de l'isolement. Il ne faut surtout pas bouder notre plaisir. Profitons-en !

Les fêtes nationales

C'est dans un contexte où les Canadiens de Montréal occupent tout l'espace médiatique que nous avons célébré la semaine dernière la fête nationale du Québec et que nous fêterons demain la fête du Canada. On se plait à rêver d'un pays moins schizophrène qui pourrait permettre à toutes et tous de célébrer le solstice des Premières Nations, la fête nationale du Québec et celle du Canada dans une même énergie. La pandémie nous a appris et plus encore l'exemple des Canadiens que c'est ensemble que nous pouvons avancer et connaître du succès. Je rêve du jour où nous serons capables de passer outre nos particularités et nos différences pour célébrer ensemble notre universalité d'humain. Je sais, ce n'est pas demain la veille. On peut toujours espérer que comme les Canadiens de Montréal de vivre la fête au palet...

Bonne fête Québec et bonne fête Canada !



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