Pourquoi
le 2? Pour référer à mai 2005, alors que je signais une chronique coiffée du
même titre. C'était dans le défunt hebdomadaire La Nouvelle.
Et là,
subitement, et parce que vraiment coincés par le manque flagrant de ressources
humaines pour opérer les commerces, voilà que le sujet revient sur la
table : pourquoi ne les fermerait-on pas le dimanche?
Dans la
chronique de 2005, je réagissais d'abord à une initiative citoyenne de mon
quartier qui demandait aux gens du secteur de prendre soin de diminuer le bruit
le dimanche. Et je me disais que tout cela était juste et bon!
Pourquoi
choisir nommément le dimanche pour couper son gazon et faire du bruit avec tout
ce qui a un moteur, électrique ou à essence?
Oui,
oui, je sais, des fois, on n'a pas le choix. Des travaux de rénovation à finir
et tout. J'en suis.
Mais une
fois n'est pas coutume, non?
Et je
bifurquais, toujours en 2005, sur la quiétude que nous procurerait une journée
sans magasinage le dimanche.
Oui,
mais non! On n'a tellement pas le choix!
Ouin, je
sais bien, on n'a pas le choix. D'ailleurs, visiblement, on ne l'a jamais. C'est
toujours notre principal argument pour ne rien changer.
Pas le
choix d'ouvrir le dimanche parce qu'on travaille la semaine. Parce qu'il serait
impossible pour moi d'y aller à un autre temps.
Aussi
parce que si ça ferme le dimanche, je n'aurai pas d'autres choix que de me
tourner vers le commerce en ligne.
Pas le
choix parce que ça me brimerait dans ma liberté citoyenne de magasiner quand je
veux. Ma liberté de combler mes besoins primaires!
Oups, je
deviens ironique... Oui, oui, je sais, ça dérangerait.
Mais
j'insiste pareil.
Au-delà
de la rareté de la main-d'œuvre, il y a la qualité de la vie autour. J'aime
croire que tout n'est pas que consommation. Même si tout, dans notre société,
est axé là-dessus.
Je suis
nostalgique de l'avant 1990? Du doux temps où les commerces étaient fermés
le dimanche? Peut-être. Je ne suis qu'un de ces pas fins de boomers? Pas tant... selon
les chiffres, j'appartiens aux X... allez savoir...
Nostalgique? Oui, peut-être un peu. Mais s'il
faut savoir d'où on vient pour savoir où on va, la nostalgie peut m'aider à
qualifier ce moment que j'ai vécu. En tenant compte des distorsions du
rétroviseur, je sais bien : tout n'est-il pas plus beau quand c'est conjugué
au passé?
La pandémie
et son enseignement ?
J'ai entendu
(de moi et de tant d'autres!) la phrase : « non,
mais, il y a des choses qu'on ne fera plus de la même façon, quand la normalité
reviendra! »
C'était
dit, souvent, dans un contexte où on appréciait cette réduction de vitesse de
nos vies quotidiennes que nous imposait la pandémie.
Je
persiste et signe : la fermeture des commerces, le dimanche, pourrait
aider à rebâtir un équilibre dans notre tissu social essoufflé.
Si on
fermait les commerces et qu'on s'astreignait à ne pas faire de bruit avec nos outils
et engins, on en viendrait peut-être à se dire : « bon,
ben, pas le choix, on va "slaquer" la poulie un brin! »
Subitement,
l'argument serait valable, puisqu'il commencerait par : « pas
le choix ».
Clin
d'oeil de la semaine
« Consomme-moi
un dimanche! »
Signé :
Le Petit Prince des bas prix...