Qu'est-ce
qu'ont en commun le transport en voiture, l'ordinateur, la télévision, l'école,
le travail et parfois même les loisirs? La passivité et la sédentarité y
siègent.
Être
assis. Avez-vous déjà calculé le nombre d'heures que vous passez dans cette
position au quotidien ? Plusieurs s'abdiqueront à faire cet exercice en se
disant : « beaucoup trop! ». L'omniprésence de ce comportement s'explique
entre autres par l'automatisation croissante des activités domestiques et
professionnelles (OMS, 2020). Difficile d'y échapper.
Au
Québec comme dans tous les pays à revenu élevé, les données épidémiologiques
sont préoccupantes en matière de sédentarité. Selon l'Enquête québécoise sur la
santé de la population (ISQ, 2016), 40 % des Québécois de quinze ans et
plus sont sédentaires en ce qui concerne les activités de loisir et près de 63 %
le sont par rapport à leur mode de transport. De plus, près de la moitié de la
population ne respecte pas les recommandations en lien avec la pratique
d'activité physique. C'est 3,2 millions de décès par an à travers le monde
qui y sont attribués (OMS, 2020).
Même
les étudiants universitaires, portion de la population qui est statistiquement
plus active, ne s'en sauvent pas (ISQ, 2016). Pensez-y : quatre heures de
cours cloîtré à sa chaise, une demi-heure de transport en autobus, parfois deux
à trois heures de travaux à l'ordinateur en arrivant à la maison et un (souvent
deux) épisode de la nouvelle série populaire sur Netflix en étant calé
dans son fauteuil. Sans compter les heures de sommeil, c'est déjà plus de la
moitié de la journée qui est passée en position assise. Vous direz que le
travail ou l'école vous oblige à adopter des comportements sédentaires pendant
une longue période. C'est vrai qu'il peut être difficile de marcher en
rédigeant un travail sur les théories de Newton ou en faisant son rapport
d'impôts. Voilà pourquoi il faudrait d'autant plus que vous soyez actif à
l'extérieur de vos obligations passives.
Selon
une méta-analyse portant sur plus d'un million de participants (Ekelund et al.,
2016), il semblerait que la position assise de façon prolongée est un facteur
de risque pour toutes les causes de mortalités parce qu'elle est associée à une
diminution des fonctions vasculaires et métaboliques. Une personne ayant une
routine semblable à celle énoncée ci-haut et qui n'est pas active physiquement,
voit son risque de mortalité précoce s'accroître à près de 60 % par
rapport à celle qui reste assise moins de quatre heures et qui fait au moins 1 heure
d'activité physique par jour. Pour vous donner une meilleure idée, les risques
sont comparables à ceux du tabagisme et de l'obésité. Oui, ça se compare
vraiment à la cigarette! La solution?
Levez-vous le plus souvent possible et augmenter votre pratique d'activité
physique afin d'atténuer les effets délétères associés à la position assise
prolongée.
L'Organisation
mondiale de la santé recommande aux adultes âgés de 18 à 64 ans de faire
150 minutes d'activité physique d'intensité modérée à élevée par semaine,
par des séances d'activités d'au moins 10 minutes.
Si
vous êtes du genre : « Oui, mais je n'aime pas ça faire du sport », il
existe d'autres alternatives accessibles pour vous. Contrairement à ce que l'on
peut penser, l'activité physique englobe tous les mouvements qui augmentent la
dépense énergétique ; elle n'est pas nécessairement associée à la pratique d'un
sport. Après tout, le simple fait d'être debout et de marcher est toujours
mieux que de rester assis. Dansez dans votre salon, faites des exercices en
regardant vos émissions préférées, optez pour les escaliers ou sortez votre
bout du nez à l'extérieur. Les tâches domestiques du quotidien peuvent aussi
contribuer à l'atteinte du volume recommandé. Par exemple, faire le jardinage,
passer la balayeuse, ou encore pelleter la bordée de neige sont des activités
physiques d'intensité modérée qui peuvent être considérées.
D'ailleurs,
plusieurs entraînements virtuels sont disponibles sur le site internet de Humain 360
(www.humain360.com).
Autrice : Sandrine
Labrecque, cand. B. Sc. Kinésiologie
Révision :
Pierre-Olivier Pinard B.Sc. CFMP cand. DESS
Références :
Ekelund, U., Steene-Johannessen, J., J Brown, W., Wang Fagerland, M.,
Owen, N., E
Powell, K.,
Bauman, A., Lee, I. (2016). Does physical activity attenuate, or even
eliminate, the detrimental association of sitting time with mortality? A
harmonised meta-analysis of data from more than 1 million men and women. The Lancet, 388(10051), 1302-1310. doi:10.1016/s0140-6736(16)30370-1
Institut de la statistique
du Québec. (2016). L'Enquête québécoise sur la santé de la population, 2014-2015 : pour en
savoir plus sur la santé des Québécois
(p. 37 à 42). Québec : Gouvernement du Québec.
Organisation mondiale de
la santé (2021, 11 février). La sédentarité : un problème de santé publique mondial. Récupéré le 11 février 2021 de https://www.who.int/mediacentre/news/releases/release23/fr/
Organisation mondiale de
la santé (2021, 11 février). Activité physique pour les adultes. Récupéré le 11 février 2021 de https://www.who.int/dietphysicalactivity/factsheet_adults/fr/?fbclid=IwAR1jsRP_2EjjjX3dT-_4qd_eTdmi3SvDgzCC_eyE1PzSDI-7dzVxr__uRHI
Smith, L. P., Ng, S. W., &
Popkin, B. M. (2014). No time for the gym? Housework and other non-labor market time use patterns are associated with meeting
physical activity recommendations among adults in full-time, sedentary jobs. Social
Science & Medicine, 120, 126-134. doi:10.1016/j.socscimed.2014.09.010
Van der Ploeg, H. P. (2012). Sitting Time and All-Cause Mortality
Risk in 222 497 Australian
Adults. Archives of Internal Medicine, 172(6), 494.
doi:10.1001/archinternmed.2011.2174