La
période estivale ouvre la porte à toutes sortes de sorties, escapades et autres.
Parmi celles-ci, une toute simple. Un cadeau de moi à moi. Une petite balade
sur le site des Voitures anciennes de Granby.
Ceci
n'est pas une infopublicité. L'événement est terminé depuis deux semaines!
Ceci est
un voyage dans le temps.
Pour une
raison que j'ignore, j'ai toujours remarqué, identifié et aimé (pas de façon
égale, cela dit!) les voitures de mon entourage. J'ai acheté au moins une trentaine
d'éditions du Guide de l'auto au fil des ans!
Pourtant,
je n'ai jamais été un gars de char.
Ou si.
Au sens
où avoir une voiture était important pour moi. Mais pas tant la marque ou ce
qu'elle représente. J'en ai eu des pas mal belles, des vieilles, des
« passées de mode », des pratiques... Bref, je n'étais pas un gars de
char au sens généralement reconnu du terme.
Et là, sur
ce site, je me retrouvais avec des gens qui adorent les chars! Les
propriétaires de vieilles voitures forment une confrérie. Remonter une voiture,
comme ils le disent, prend du temps, du talent et implique beaucoup de solitude.
Ou de travail à quelques-uns seulement. Je sentais une forme de célébration de
se retrouver entre eux!
Ils étaient des centaines de propriétaires
bien fiers de rendre disponible leur véhicule pour le bon plaisir des yeux des
visiteurs.
Je les
écoutais se parler : « Tu sais que les freins avants de ma Monza sont
les mêmes que les freins arrières d'un vieux modèle Nissan? » « Tu
peux prendre un tel carburateur pour ta Pacer, c'est le même! »
Ils
savent tout ça. Les alliances entre les constructeurs pour bâtir conjointement
tel modèle, en telle année, ce qui rend certaines pièces interchangeables; les
numéros de morceaux très précis; les endroits où un passionné a changé sa
grange en véritable entrepôt de petites pièces...
Je
marche doucement d'une voiture à l'autre. Mais seulement dans la section des
voitures originales. Les voitures modifiées, ce n'est pas pour moi! Une marche
à travers ces voitures me fait du bien. Elles me ramènent dans un passé
réconfortant. Du temps où on n'avait pas cette conscience que des enjeux
importants sont omniprésents dans notre environnement.
Elles viennent
me rappeler ces temps où tout était possible. Les trente ans de l'après 2e
Guerre mondiale où on fabriquait encore nos trucs en Amérique du Nord, où on
s'arrêtait de travailler le dimanche et où on allait faire un tour de machine,
comme le disaient les plus vieux!
Cet hier-là,
je l'idéalise probablement, quand j'y pense bien. Notre mémoire est équipée (de
série!) d'un filtre qui retouche les images, ne gardant que le meilleur.
De la
nostalgie, je crois bien.
J'aime
croire que ces gens, qui viennent montrer leur voiture et fraterniser avec les autres
propriétaires et les milliers de visiteurs, veulent d'abord rappeler de bons
souvenirs. Je crois aussi qu'ils veulent s'extirper du présent, espérant faire
continuer cette vague de nostalgie qui fait du bien. Je crois finalement qu'ils
aiment profondément ce qu'a représenté la voiture dans la modernité : un
outil d'émancipation, de liberté, de possibles.
Elles
ont fière allure, ces voitures.
Mais
elles viennent aussi me rappeler qu'elles sont le symbole du chacun-pour-soi.
Là où il y avait jadis une voiture par famille, il y en a une pour chaque
membre en âge de conduire.
Elles me
rappellent aussi l'extraordinaire contradiction qui fait que plus on fait des
voitures économes en énergie, plus on grossit leur format. L'idée était de
réduire la consommation d'essence, alors qu'on se contente de consommer la même
chose qu'avant, mais avec un plus gros VUS.
Mais en
ce dimanche matin, je navigue sur la vague douce de ce passé qui est mien. Je
revois les voitures semblables à celles de mon père, de mes oncles, de mes
amis. Je revois mes propres voitures, ma première était quand même une 1976!
Ce qui
est réconfortant du passé, c'est qu'on ne s'inquiète pas trop : on sait
comment l'histoire va évoluer jusqu'à ce jour!
C'est la
suite qui est plus engageante...
Clin
d'œil de la semaine
Une
voiture n'est nécessaire que quand on en a eu une première...