Depuis ma rencontre avec Daniel Charbonneau, Mélanie Alain et André Plante, je comprends un peu mieux la gastronomie. Ultimement, la cuisine définit qui nous sommes. Dis-moi ce que tu manges et je te dirai qui tu es. Cet adage est vieux comme la terre, et pourtant. Pour le trio, la réflexion va bien au-delà de « est-ce que c'est bon? »
Au début du mois de juillet, c'était la réouverture du jeune restaurant au 292 rue King Ouest. En si peu de mois, malgré l'incendie qui a secoué l'équipe en février dernier, le resto avait déjà laissé une marque indélébile dans le cœur des Sherbrookois. (C'est pas pour me vanter, mais je l'avais prédit dans ma précédente chronique.) Des murs nouveaux pour héberger 1875 pieds carrés, une adresse civique différente, mais toujours la même mentalité qui tournoie autour des assiettes. La volonté de damer le pion avec une carte de jeu écologique. On retrousse nos manches et on travaille jour et nuit à remettre le restaurant l'Empreinte sur les rails le plus vite possible.
Durant les semaines qui ont suivi l'incendie, j'ai senti une réelle fraternité entre les chefs de la région. L'Entraide était en trame de fond. Des élans d'empathie arrivaient de tous bords tous côtés. Plusieurs se portaient volontaires pour aider en cas de besoin immédiat. Honnêtement dans un domaine si compétitif, j'ai trouvé ça super beau comme attitude. D'ailleurs, lors du 5 @ 7 d'ouverture, plusieurs chefs amis étaient présents pour festoyer avec eux
L'espace salle à manger est beaucoup plus grand. Inutile de sortir mon galon à mesurer pour apprécier la hauteur des plafonds. Une différence flagrante par rapport au premier établissement. RuDesign s'est occupé de donner une identité au restaurant. Il exécute, avec les idées du team l'Empreinte. Même si les chaises et les tables sont les mêmes que sur la rue Marquette, on offre complètement autre chose ici sur la King.
La cuisine comptoir à aire ouverte demeure l'attraction centrale. Un mélange de boiseries, de vieilles briques récupérées, d'inox, de taule rouillée rescapée et de faux finis. Mention spéciale au brochet empaillé accroché au mur auquel le chef Daniel tenait énormément. Oui oui, il a fait des recherches sur Kijiji pour ça. Un travail acharné finit toujours par payer, le vertébré aquatique attire tous les regards vers lui. Un travail de maître si bien exécuté que je pense que le restaurant vient de s'élever d'un autre cran.
Mon œil scrute les tableaux de l'artiste Catherine Landry fixés aux différents points cardinaux. C'est joli et ça bonifie l'effet wow du gigantesque cellier du sommelier André Plante. L'espace est si bien garni, on jurerait entrer dans la route des vins.
La perle du resto? La section serre directement dans l'œil du client. Garni de pousses fraîches, cet espace vert sera encore plus sollicité dès cet automne. La culture de champignons directement sur place est évoquée, des légumes, des herbes.
On commence par augmenter le nombre de places (autour de 38 places), 4 employés supplémentaires sont maintenant greffés à l'endroit. Ici, on gagne en équipe, on perd en équipe, on reconstruit en équipe. Soyons plus verts que jamais. Déjà ils sont adeptes de la pêche responsable, déjà ils entretiennent avec les producteurs locaux des relations qui vont au-delà d'une simple transaction. Tout ce qui effleure la conception d'un plat provient du cœur et de la région le plus possible.
Avec la configuration de L'Empreinte, on converse maintenant avec le chef directement de l'autre côté du comptoir. Des échanges vraiment riches qui apportent une tout autre dimension au restaurant.
Actuellement, Daniel Charbonneau participe à l'émission Le Combat des villes à Radio-Canada, lundi 20 h. Avec Jonathan Cabana, lui aussi chef dans la région (Antidote FoodLab), ils se donnent la mission de faire rayonner Sherbrooke sur la mappemonde gastronome. Peu importe l'issue de ce combat télévisé, ce resto se moulera à vos besoins. Un souper rapide, pas trop cher entre amis. Un 5 @ 7 dynamique avec la gang du bureau ou un repas slow food avec plusieurs services, L'Empreinte étampera sa couleur partout sur la King Ouest.
Pstttttttt dès la semaine prochaine, on ouvre les midis. Oh yeah!
Je vous propose une relecture de ma chronique précédente. Tout y est pour être hypnotisé par l'endroit. Bon appétit!