Même s'il subit des traitements de chimiothérapie, l'auteur-compositeur et interprète Dan Bigras renouera avec la scène estrienne alors qu'il déposera sa voix et son piano au Vieux Clocher de Magog ainsi qu'au Théâtre Granada. « Ce ne sera pas un gars fatigué qui va donner le spectacle, mais bien un bon vivant », assure-t-il.
Les récentes épreuves de l'artiste Dan Bigras lui auront permis de voir la vie autrement et de profiter du moment présent. Même si le cancer a été retiré dès l'opération, des métastases sont encore présentes dans les ganglions lymphatiques, d'où la nécessité de la chimiothérapie jusqu'à la fin mai. Malgré cela, Dan Bigras remontrera sur la scène estrienne avec sa voix, son piano et ses musiciens.
« J'ai présentement une intelligence de colonel, confie le principal intéressé. La chimio, ce n'est pas un verre d'eau, il faut l'affronter. Je m'en vais donc au combat et je suis en plein dans l'action et c'est pour ça que je veux monter un spectacle. Je veux vivre de belles émotions et réaliser mes fantasmes musicaux. Sur la scène, ce ne sera pas un gars fatigué qui performera, mais un bon vivant. »
C'est donc le 9 février au Vieux Clocher de Magog et le 9 mars au Théâtre Granada de Sherbrooke que Dan Bigras replongera son public dans ses meilleurs succès et ses styles de musique favoris : blues, classique, rock, tous y seront. « J'ai toujours adoré jouer en Estrie, remarque l'auteur-compositeur-interprète. J'ai joué au Vieux Clocher en 1980-81. Dans les premières années de la salle. Je crois même qu'à l'époque c'était davantage un endroit pour le théâtre. En bas, où sont maintenant les loges, il y avait un bar, et c'est là que je jouais. »
Voir la vie autrement
Après avoir appris qu'il avait un cancer, Dan Bigras s'est préparé à toute éventualité. Il voulait entre autres montrer à son fils que tout peut se faire dans la dignité. « Pendant un bout, je ne savais pas, tu te prépares à toute éventualité, confie-t-il. Je m'étais dit que si je devais partir, je voulais montrer à mon fils que tout peut se faire dans la dignité. Ce n'était par contre pas de la vraie préparation. Je me préparais aussi à ce que ça se passe bien. C'était dans les possibilités. On a eu de bonnes nouvelles. »
Même si quelques projets virevoltent dans l'esprit de Dan Bigras, il se concentre sur le moment présent pour traverser sa chimiothérapie. « J'écris quelques affaires, mais de la fesse gauche, admet-il. Je vais devoir attendre que la chimio soit passée. Mes idées vont ensuite revenir pour des projets que j'avais déjà entamés. Je vais replonger là-dedans plus tard. »
Toute cette aventure aura permis à Dan Bigras de voir la vie autrement. « Je suis rendu plus heureux, remarque-t-il. Tu profites beaucoup plus de tout. Je me sens privilégié de pouvoir m'en sortir. Je suis au repos, donc je ne fais plus cinq affaires en même temps. Je me repose vraiment. »
Pour l'instant, l'artiste se sent extrêmement vivant et se tourne vers son prochain spectacle. «Tout le monde est content et les musiciens ont du fun, note-t-il. Ils ont quelques gouttes de sueur, car ils doivent travailler fort, mais ils ont du fun. On est dans l'univers de la répétition et du montage de spectacle. Ça me fait profondément triper.»
Lorsqu'il répète chez lui dans son studio, Dan Bigras a vraiment l'impression de se reposer. « J'habite dans le bois et il y a toujours une douzaine de chevreuils qui me regardent quand j'écris ou je pratique. Pour se reposer, c'est ce que je recommande fortement. Mon petit univers seul ici me permet de rêver à ce que je veux amener. »