« Non,
mais, y s'en passe-tu des affaires? »
Exactement
le genre d'amorce qu'un humoriste utiliserait pour créer un lien avec le
public!
Ce
dimanche après-midi, je n'ai eu besoin d'aucun médium d'information ou d'une
quelconque alerte pour savoir que le Canada était plongé en période
électorale : j'ai croisé, au gré de ma route à travers la ville, plusieurs
équipes qui s'affairaient à installer des affiches électorales.
Ça se
passait dimanche. Le 15 août. Une belle journée beaucoup moins chargée en
humidité et, enfin, plus fraîche au mercure. On dit cependant que ce n'est
qu'une accalmie : les nuits à plus de 20 degrés Celsius reprendront
mardi. Et les journées seront accablantes pour ce qui est de la chaleur
ambiante.
Au
moment d'entendre cette dépêche à la radio, je traverse le pont Joffre, à
Sherbrooke et constate encore une fois cet été le manque d'eau dans la rivière
St-François. Du jamais vu pour moi.
Dans ma
tête, deux voix se font entendre (à deux voix dans la tête, est-ce qu'on doit
consulter? 😉) : la première me rappelle
l'écho des réponses que je reçois souvent quand je parle de changements
climatiques. Du genre : « oui, mais, tu t'en fais trop, là!
Des canicules, il y en a toujours eu. Des hivers avec moins de neige suivis de
printemps chauds et d'étés secs aussi. Faut pas capoter! Pis si tu veux parler
des feux de forêt, il y en a déjà eu aussi dans l'histoire! Faque, on se calme un peu. Semer la panique n'est
pas sain! »
Au même
moment, une autre voix se fait entendre : « des
élections s'en viennent, tant au niveau fédéral que municipal. Voilà une
occasion d'influencer le cours des choses! »
Et la
première voix revient en disant : « oui, mais, les politiciens, ils
ne sont là que pour être réélus. Puis, le plaidoyer des changements
climatiques, c'est un outil de manipulation du peuple! »
À ce
moment, je sélectionne une liste musicale pour mettre de l'ordre dans tout ça!
Il me
revient en tête le rapport du GIEC (Le Groupe d'experts intergouvernemental sur
l'évolution du climat qui est l'organe international chargé d'analyser
scientifiquement les changements climatiques). On parle bien plus de dernière
chance que d'avertissement pour plus tard.
Pour
moi, les changements climatiques sont réels et, surtout, leur accélération
jamais vue est directement liée à l'activité des humains sur terre. Point
barre, dirait l'autre!
Et je me
dis que la saison des « oui, mais »
est terminée. En fait, qu'elle doit se terminer! Par exemple, pour moi, continuer
de subventionner l'industrie pétrolière tout en posant deux ou trois petits
gestes à côté, c'est futile. « Oui, mais, François, tu ne vois
pas l'importance économique du pétrole ?! »
Ce que
je vois surtout, c'est que le système économique basé sur la performance
exponentielle et continue ne se peut plus. On ne fera pas d'omelettes sans
casser des œufs, j'en conviens, mais il s'avère que la fabrication de
l'omelette est vitale. Ça devrait être assez pour réagir.
Je pense
aussi que la voix de l'électeur a une valeur. Et qu'elle doit s'exprimer.
Que le
rôle de l'électeur prend de la valeur quand on prend les temps de bien voir ce
qui est proposé.
C'est
peu de travail, j'en conviens, mais ça aussi, ça devient vital.
L'enfilade
actuelle des périodes de canicule ramène au cercle vicieux ultime : il
fait chaud. Mais ce n'est pas si grave, le citoyen a une solution :
installer un système de climatisation. Et comme il y a plusieurs citoyens, la
consommation énergétique augmente, pendant que la chaleur émise par chaque
bidule de climatisation contribue à augmenter la température.
Assez
vicieux.
Ce ne
sont pas des solutions comme ça qu'il faut.
On peut
mettre plein de rapièces sur une toile de piscine. Mais un bon jour, ça ne
suffit plus.
Il
semble que le bon jour soit venu.
Clin
d'œil de la semaine
Pensons
environnement : collons le visuel des affiches des élections municipales
sur les mêmes bases que celles du fédéral!