Mario Gosselin aimait jouer au hockey. La pression ne l'étouffait pas. Il était prêt à performer et il avait du plaisir à le faire. Son rendement devant le filet lui aura permis de devenir le premier gardien des Cantonniers de Magog à être repêché dans la Ligue nationale et le premier membre de l'organisation à voir son numéro retiré dans les hauteurs de l'aréna de Magog.
L'ancien gardien de but des Cantonniers de Magog Mario Gosselin se souvient de son premier match dans la Ligue de hockey midget AAA du Québec (LHMAAAQ) en 1979-80. C'était un 6 octobre contre les Gouverneurs de Sainte-Foy. Il revenait d'une blessure au genou subi au camp d'entraînement et avait reçu 78 lancers dans la partie, dont 35 en première période. Un record qui tient toujours dans le circuit Lévesque.
« Je suis arrivé à mon premier match et on m'a dit que j'allais jouer, se rappelle celui qui avait effectué 70 arrêts. J'étais content de jouer au hockey parce que je n'avais pas eu de camp d'entrainement. Jusqu'à la toute fin, on est passé proche de gagner cette partie. Nous avions eu les devants pendant un moment. J'avais connu une bonne performance; j'avais fait beaucoup d'arrêts. J'ai joué tous les matchs à l'époque [après ma blessure]. Je ne pense pas que ça se ferait encore maintenant. »
« Quand je suis revenu dans la compétition, l'équipe se fiait à moi, ajoute-t-il. J'ai eu une bonne année. J'étais comme le joueur de franchise. Quand tu as 16 ans, tu ne penses pas à ça. Je voulais juste jouer au hockey. »
En 1979-80, Mario Gosselin et ses coéquipiers avaient été éliminés en demi-finale par les mêmes Gouverneurs de Sainte-Foy. Malgré tout, l'aventure avait été bien plaisante pour celui qui est originaire de Thetford Mines et qui détient le record du plus grand nombre de parties jouées en une saison avec l'équipe, soit 37.
« Nous avons eu une très bonne année pour une équipe d'expansion, admet le principal intéressé. Nous étions dans le peloton. C'était une nouvelle ligue pour tout le monde. Nous avions une belle équipe qui frappait et qui avait des compteurs. Nous avions été très compétitifs et les résidents de Magog nous avaient bien appuyés toute l'année. C'était super agréable! »
Le grand saut
Après avoir disputé ses trois saisons suivantes dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) avec les Cataractes de Shawinigan, Mario Gosselin a été repêché par les Nordiques de Québec en 1982. Il est ainsi devenu le premier gardien des Cantonniers de Magog à atteindre la Ligue nationale de hockey (LNH).
« J'étais content d'avoir été repêché par les Nordiques au Forum de Montréal, confie celui qui a un trophée à son nom dans la LHMAAAQ, remis à l'équipe avec la meilleure moyenne défensive. J'étais un partisan de cette équipe. Le président des Cantonniers, Clément Fillion, avait promis de retirer le chandail de son premier joueur qui jouerait dans la Ligue nationale. Quand j'ai été repêché, c'est mon chandail qui a été retiré [à Magog]. »
« Dans ma tête, j'allais jouer au hockey pour gagner ma vie, c'était sûr! Ce n'était même pas une option, remarque l'ancien numéro 2 des Cantonniers. Je n'avais aucune idée de tout le cheminement que ça allait prendre pour en arriver là. Tu ne penses pas à ça, tu joues au hockey. Plus tard, quand tu regardes en arrière, tu es content que ça se soit passé comme ça. Je n'ai jamais senti que le hockey était un travail. »
Mario Gosselin a disputé un total de 241 parties dans la LNH avec les Nordiques de Québec, les Kings de Los Angeles et les Whalers d'Hartford. Son passage avec les Cantonniers lui aura permis de rapidement développer son autonomie.
« C'est une belle école de vie les Cantonniers, assure l'ancien gardien de la LNH. À 16 ans, je suis parti de Thetford Mines et je vivais avec la famille Gaouette à Magog. Elle me laissait beaucoup d'autonomie. Ça m'a donné une belle occasion de me préparer à tous les changements qui allaient se produire dans ma vie. »
Le mentorat
Le hockey occupe encore beaucoup le quotidien de Mario Gosselin, même s'il a pris sa retraite de la LNH dans les années 90. Il travaille avec les jeunes gardiens but dans les écoles et les associations de hockey mineur, entre autres.
Cependant, il ne suit plus du tout ce qui se passe dans le monde du hockey. « J'ai décroché après la retraite, note-t-il. Mes quatre enfants ont joué, ils se sont amusés et je les ai suivis. Maintenant, quand je vais à l'aréna, c'est pour m'occuper des gardiens de but. Je n'ai pas d'intérêt à regarder le hockey comme tel. J'ai mis un gros clou à travers mes jambières et ç'a été bel et bien terminé. »
La carrière de Mario Gosselin lui aura permis de vivre plusieurs bons moments. Notamment, la rivalité entre les Canadiens de Montréal et les Nordiques de Québec. «J'étais dans le cœur de cette rivalité, souligne-t-il. C'est moi qui gardais les buts à ce moment-là. Ç'a été la plus grosse rivalité dans le milieu des années 80. Je l'ai vécu intensément.»
« Le hockey a été une belle façon de vivre ma vie et nous a permis de voir, à ma femme et moi, beaucoup de choses et de rencontrer beaucoup gens. Ce sport m'a permis de vivre de belles expériences. »