Le Sherbrookois Charles Thiffault a passé 15 ans de sa vie comme entraîneur adjoint dans la Ligue nationale de hockey (LNH). Son désir de toujours parfaire ses connaissances lui aura permis de soulever la coupe Stanley en 1993 avec les Canadiens de Montréal.
Natif du Cap-de-la-Madeleine en Mauricie, Charles Thiffault a passé 15 ans de sa vie comme entraîneur adjoint dans la LNH avec les Nordiques de Québec, les Rangers de New York et les Canadiens de Montréal. L'homme fort sympathique n'avait pas imaginé travailler dans la meilleure ligue du monde. Il visait plutôt le circuit universitaire.
« Je n'avais jamais planifié devenir entraîneur de la LNH, remarque celui qui siège au comité du Panthéon des sports de Sherbrooke. Je voulais plutôt devenir entraîneur universitaire. C'est un peu par hasard que je suis allé dans la Ligue nationale, mais j'ai vraiment aimé ça. »
Diplômé de l'Université d'Ottawa en éducation physique en 1960, le Sherbrookois en a fait du chemin pour devenir entraîneur adjoint dans trois équipes professionnelles. Il n'était pas rare de le voir suivre à l'époque des formations de hockey à différents endroits dans le monde pour parfaire son approche. Ses passages à l'Université de Sherbrooke et l'Université Laval lui auront permis de faire ses classes comme entraîneur au hockey avant que les Nordiques de Québec lui accordent sa première chance dans la LNH.
« En 1980-81, j'avais demandé une année sabbatique pour parfaire mes connaissances, se souvient-il. Je suis même allé en Europe. Les Nordiques m'ont demandé de faire le camp des recrues durant une semaine et de m'occuper du conditionnement physique. De fil en aiguille, on m'a demandé si j'étais prêt à devenir l'adjoint de Michel Bergeron. »
Après son séjour à Québec, Charles Thiffault est allé rejoindre Michel Bergeron à New York avec les Rangers durant deux saisons avant de prendre la direction de l'Italie pour diriger une équipe là-bas. C'est en 1990 qu'il a fait son entrée chez les Canadiens de Montréal, formation avec laquelle il a remporté la coupe Stanley trois ans plus tard avant de quitter l'équipe en 1996.
Une conquête bien spéciale
Charles Thiffault n'a jamais eu comme seul objectif de remporter la coupe Stanley avec une équipe de la Ligue nationale, même s'il était conscient que c'était le trophée suprême et que tout le monde en rêvait. « Quand tu fais partie d'une équipe, tu es un maillon de la chaîne, remarque celui qui a été entraîneur adjoint avec Jacques Laperrière. Tu ne peux pas dire tout seul que tu vas aller chercher la coupe. Tu es là-dedans et tu essaies de faire de ton mieux pour faire progresser l'équipe. Si ça arrive, tant mieux. »
Heureux d'avoir pu soulever la coupe Stanley en 1993, Charles Thiffault se rappelle que Jacques Demers, à son arrivée comme entraîneur-chef, avait voulu surprendre le monde du hockey. «Il a dit aux joueurs, on va choquer le monde. On va faire quelque chose de spécial. Il leur a donné confiance. L'année s'est déroulée, on a quand même connu une bonne saison, mais on n'avait pas une équipe si extraordinaire que ça. C'était une bonne équipe, mais un moment donné, on est arrivé en séries et ç'a été une équipe soudée. Tout le monde jouait pour les autres. On a eu un peu de chance en gagnant 10 matchs sur 11 en prolongation. Je pense que ça a fait une différence.»
Au fil des années, Charles Thiffault a accumulé plusieurs bagages de hockey, ce qui lui a permis de se démarquer. Sa rencontre avec un entraîneur de l'équipe nationale en Tchécoslovaquie lui aura entre autres permis d'amener en Amérique du Nord de nouvelles idées pour le jeu de puissance. « J'étais un maniaque du hockey et j'ai toujours essayé de me perfectionner, indique l'homme à la mémoire impressionnante. J'avais une formation théorique et pratique à la fois. Quand je suis arrivé dans la Ligue nationale, c'était un peu le début des entraîneurs adjoints. Ça toujours bien été avec les joueurs. Je pense qu'on a quand même réussi de belles choses. »
Une cérémonie commémorative
Retraité du hockey depuis 1999 après notamment un passage chez les Huskies de Rouyn-Noranda dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), Charles Thiffault a pu replonger dans ses souvenirs de la conquête de la coupe Stanley de 1993 lors du match inaugural des Canadiens de Montréal cette saison. Un hommage qui lui a d'ailleurs fait bien plaisir.
« Ç'a été pas mal agréable parce que tu revois tous les anciens joueurs et les dirigeants, raconte-t-il. On s'est rappelé des souvenirs. Dans le temps de l'année de la coupe, tout le monde jouait pour tout le monde. On faisait partie de ce mouvement-là. Se revoir après 25 ans, ça fait un petit quelque chose. C'était bien organisé. Il y a eu la présentation au public et après ça on a été dans deux loges. Je n'ai pas trop regardé le match parce qu'on échangeait avec un et l'autre. Ç'a été une belle formule. Que le Canadien prenne le temps de souligner ça, ç'a été agréable. On va garder de bons souvenirs de ça. »
Aujourd'hui, Charles Thiffault est détaché du hockey puisqu'il a passé sa vie dans ce sport. Il ne le regarde plus assidûment. « Je suis ça à distance, confie-t-il. Quand il y a des matchs, je vais pitonner et je vais aller voir le pointage. J'ai vraiment coupé avec le hockey. Maintenant, je suis vraiment un mordu de football. »
Dans ses temps libres, Charles Thiffault s'implique avec le Panthéon du sport de Sherbrooke, joue au golf et voyage. La santé est bonne et cet homme toujours souriant se garde actif comme il l'a fait durant toute sa vie.