Je
fredonne souvent des airs connus. Et je m'amuse à en traduire les paroles, mais
au mot à mot. De l'anglais au français et l'inverse.
Par ce
jeu, la phrase « so this is Christmas », qui débute « Happy Xmas
(war is over) » de Lennon, devient mon titre de chronique.
Alors, voilà,
d'une vague à l'autre, du vague à l'âme, nous voilà rendus à Noël. Qu'on soit
prêts ou non!
Le temps
tient son compte irrémédiablement. Il est de même, le temps : une rigidité
annoncée, attendue; une régularité à toute épreuve. On a beau essayer de le
déjouer par nos perceptions, il continue à égrainer ses secondes sans réagir.
Qu'on le trouve court ou long, lui, il s'en fout. Il avance.
Pas de
temps à perdre...
Pendant
ce temps, tout autour, ça se polarise. Les riches, les pauvres; les vaccinés,
les non-vaccinés; les croyants, les non-croyants; les hommes et les femmes et
le fait qu'on ne devrait plus les nommer ainsi; les sans-abris et les
propriétaires qui n'ont jamais assez de pieds carrés pour vivre; la liberté
d'expression et les mots qu'on ne doit plus dire au nom de la liberté (!); le
club des bien-pensants et le club des outrés; les adhérents aux normes
sanitaires et ceux qui ont fait de la résistance à ces normes, le pilier
central de toute leur vie... Et je pourrais continuer.
Ça
existe, ça, la magie de Noël?
La
grande conciliation
Dans ma
perception des choses, le grand défi demeure la conciliation entre les libertés
individuelles et le vivre ensemble.
On rêve
d'un monde libre. D'un monde où chacun peut gambader dans sa vie, avec tout
l'espace nécessaire pour ne pas heurter l'autre.
Ça et
les Câlinours, même combat.
C'est
étrange, mais la liberté individuelle se manifeste par un repli sur soi plus
palpable que jamais. Être libre, il me semble, vient une légèreté de l'être.
Pourtant, je nous sens tout, sauf légers.
Que ce
soit pour la langue, la religion, l'orientation sexuelle, la base de notre
alimentation, les idées politiques, les origines ethniques, voilà qu'on semble
revendiquer nos libertés individuelles en adhérant à un nombre croissant de
mouvements. Chaque individu rejoint un mouvement qui regroupe d'autres
individus qui revendiquent la même chose que lui. Je comprends bien la
dynamique, mais je vois un effet pervers : c'est comme si notre société
était constituée de mouvements circulaires qui tournent sur eux-mêmes,
repoussant tout ce qui n'est pas comme eux.
Ça
fait que c'est Noël...
Je sais,
je ne devrais pas parler de Noël parce que ça exclut quiconque ne croit pas au
dieu des chrétiens.
Ça,
c'est pour le premier degré. Je ne le vois pas ainsi du tout!
Pour
moi, Noël est un temps d'arrêt. Un rare temps où on se permet de ralentir la
cadence et, même, de décorer et d'illuminer nos demeures. Un temps nécessaire
pour faire un peu d'introspection.
Noël,
pour moi, c'est ce mélange paix, de joie, de nostalgie. C'est un référent bien
plus culturel que religieux (pour moi, j'insiste). C'est un temps nécessaire.
Le temps où on réussit à ralentir le rythme, tout le monde ensemble.
Avant
que Noël ne devienne le nouveau mot en « n », je fais le souhait
qu'on en arrive à briser l'effet physique qui repousse tous les éléments qui ne
sont pas dans notre mouvement. Ça inclut les algorithmes qui imposent toujours
la même idée sur le fil des médias sociaux!
Je
souhaite plus de personnel et moins de virtuel.
Je
souhaite surtout trouver la façon de garder une ouverture à l'importance de la
collectivité dans un monde où les libertés personnelles règnent.
Finalement,
ce temps des Fêtes, je vous le souhaite heureux. Qui que vous soyez!
Clin
d'œil de la semaine
Ça existe, ça, la magie de
Noël? Ça doit bien! C'est le Père Noël qui l'affirme!