Définissions les termes. Le burlesque, nous dit le
dictionnaire, veut dire quelque chose de saugrenu, de grotesque. Quelque chose
qui allie l'irrationnel échevelé à la caricature à une sorte d'absurde.
L'Amérique à laquelle fait allusion ce titre c'est celle de Donald Trump. L'Amérique
rétablie dans sa grandeur comme le disait son slogan Make America Great Again (MAGA). Cette Amérique trumpienne a livré
un triste spectacle d'elle-même, une représentation livrée le 6 janvier
dernier dans laquelle son personnage principal, le clown en chef de Make America Great Again, Donald Trump a
perdu toute sa dignité. Dans ce cas précis, le burlesque c'est la perte de
dignité du personnage, son ridicule, quand il chute se cogne dans un poteau ou
qu'il reçoit un pot de peinture sur la tête. Le 6 janvier dernier, Donald
Trump a vu sa rhétorique guerrière et mensongère contre le résultat d'une
élection qu'il a perdue tournée contre lui tel un boomerang faisant du 45e président
des États-Unis d'Amérique non seulement le pire de tous les présidents, mais en
même temps le meilleur des losers entre tous. Retour sur l'avenir des
États-Unis d'Amérique au lendemain d'un coup d'État manqué...
Rappel des faits
Depuis le résultat de l'élection du 3 novembre dont les
résultats n'ont été connus que le 7 novembre, le président actuel des
États-Unis, Donald J. Trump, n'a cessé de revendiquer la victoire en accusant
les démocrates de lui avoir volé l'élection. Il a alors entrepris son long et
inutile combat contre la volonté majoritaire des électeurs américains en
faisant appel aux tribunaux, à des pressions envers les élus républicains
d'États stratégiques et en contestant même des résultats indiscutables en Géorgie
et en Arizona pourtant gouvernés par ses amis et alliés politiques. Malgré le
refus de la Cour Suprême des États-Unis d'Amérique d'invalider le résultat de
l'élection et de le déclarer gagnant, Donald Trump a maintenu le cap sur sa
volonté de refuser le choix des
électeurs démocratiquement exprimés et a finalement fait appel à la violence de
ses partisans pour venir interrompre le processus constitutionnel de la
certification du vote par le Congrès. Après avoir convié sa horde de voyous à
Washington le 6 janvier et avoir bien chauffé la foule par ses propos
incendiaires, Donald Trump, ce vaillant lâche, s'est réfugié dans le confort
douillet de la Maison-Blanche et assister par la voie de son téléviseur au
déchaînement de sa horde sauvage contre les élus du Congrès. Sans preuve
aucune, on peut même imaginer que le président n'est pas étranger au
relâchement observé quant aux mesures de sécurité autour de cet événement au
Capitol. Lui qui avait été si prompt à faire appel à l'armée pour libérer un
parc pour une séance de photos avec une bible devant une église aux abords de
la Maison-Blanche a résisté aussi longtemps qu'il a pu à faire appel à la garde
nationale pour rétablir l'ordre au Capitol. Il voulait probablement protéger
ses partisans. Le mal fut fait. Des scènes disgracieuses ont désacralisé ce
haut lieu de la démocratie et cinq personnes sont décédés dont un agent du Capitol.
Un gâchis monumental qui est sans précédent dans une démocratie libérale de la
part de celui qui a le devoir de protéger la sécurité de tous les Américains et
respecter la constitution. Donald Trump a tenté un coup d'État, mais son
incompétence l'a transformé en des scènes disgracieuses relevant plus du
carnaval que d'un véritable coup de force par des hordes d'innocents partisans
au sens de gens dénués de la raison. Voilà où en est l'Amérique de Trump en ce
13 janvier 2021. Un gâchis...
Faut-il sanctionner Trump ?
Au regard des faits, il est clair que le président actuel,
le 45e de l'histoire, mérite d'être sanctionné pour sédition et
haute trahison. C'est d'ailleurs ce que veulent les démocrates qui ont
entrepris une mesure de destitution (impeachment) pour éjecter Trump de
la présidence même s'il ne reste que moins de deux semaines à son mandat. C'est
dire la crainte qu'il inspire eu égard à son équilibre mental. Les républicains
ne sont pas friands de voir déferler cette vague de colère contre Trump et ils
sont encore trop nombreux à justifier les actions de ce président qui a agi
comme le pire des voyous depuis son accession à la présidence il y a maintenant
près de quatre ans. Cela en dit long sur l'état du parti républicain et aussi sur
l'extrême polarisation de la société américaine. Trump a de nombreux supporters
encore parmi l'électorat américain. Il y en aura plusieurs qui verront dans la
volonté des élus démocrates de le destituer une manœuvre politique. Pourtant,
ce que Trump et sa minorité de têtes brûlées ont fait le 6 janvier dernier
est totalement inacceptable. J'aimerais bien voir la réaction de ces mêmes
républicains si ces actions avaient été commises par une population
afro-américaine en colère. Cela aurait tourné au bain de sang et les démocrates
auraient été portés au pilori. Voilà une société profondément raciste si d'aucuns
souhaitent voir ce qu'est la présence de discrimination systémique dans une
société.
Tout cela était prévisible, de nombreux républicains ont
aujourd'hui du sang sur les mains et cela a commencé par celles et ceux qui ont
toléré que le président et ses amis contestent sous de fausses représentations
le résultat des élections du 3 novembre dernier. Je ne sais pas ce que
réserve l'avenir, mais je souhaite que les États-Unis d'Amérique et leurs
représentants au Congrès et au Sénat aient un sursaut de dignité et qu'ils agissent
de concert et unanimement contre Donald J. Trump, ce bandit qui ne recule
devant rien pour satisfaire ses désirs. Les républicains ont une responsabilité
face à l'histoire, reste à voir s'ils assumeront cette responsabilité.
Réparer le gâchis...
Au lendemain de la guerre contre l'Irak et de
la faillite des mesures de dérèglementation du monde financier et bancaire du
règne de George W. Bush, il a fallu tout le talent et la détermination du 44e président
élu Barack Obama pour remettre le pays sur ses rails. On peut dire qu'il a
réussi cette mission même s'il a été incapable de résoudre en deux mandats tous
les problèmes de violence, de racisme et d'inégalités sociales aux États-Unis.
L'ironie de l'histoire c'est que c'est son vice-président, le digne, honorable
et décent homme, Joe Biden qui se retrouve à réparer l'incroyable gâchis que
lui laisse Donald Trump. Une pandémie sans contrôle avec un nombre effarant de
décès quotidien, une économie réduite à sa plus simple expression et un pays
divisé contre lui-même. Malgré sa bienveillance, Joe Biden aura fort à faire
pour rebâtir l'Amérique sur de nouvelles bases. Au moins, ce qui est rassurant
c'est que dans moins d'une semaine, la représentation du spectacle du clown
Donald J. Trump et son Amérique burlesque seront bel et bien terminées...