Petit matin musique... avec en tête une St Valentin annoncée, qui cependant sera une fête de l'amour de moi à moi cette année, c'est décidé!
« Je suis seule » « Un peu plus haut, un peu plus loin » de Ginette Reno ainsi que « La solitude » de Georges Moustaki... se succède sur mon CD Mix du Cœur.
Je plonge dans le bilan de mes amours passés... de ma solitude convalescente... Mes réflexions m'amènent au fait qu'on naît seul et dans nos familles tout comme dans nos cours d'école, notre expérience est somme toute bien solitaire. Combien d'entre nous portons depuis l'aurore de nos vies, ce sentiment d'être bien unique en son genre. Si rien n'est plus vraisemblable, quoi de plus souffrant dans l'enfance. Quand je regarde le chemin parcouru, je réalise que je suis seule à avoir vécu une histoire pourtant partagée par une foule, mais dont le récit ne ressemble en rien à celui de ceux qui me côtoyaient. Nos perspectives sont bien les fondements des enfermements au sein de nos mécanismes de survie tout comme du sens intime d'où émergent nos profondeurs. Et jamais ces camarades n'auraient pu imaginer le sens que mon âme donnait déjà à l'existence.
Et que dire de la solitude de tant d'âmes dans leur vie en duo... vivre au quotidien avec quelqu'un qui ne vibre pas les mêmes fréquences, les élans en similitude, ne grimpe pas les mêmes sommets; coexister avec un partenaire ou le partage est utopique, irrecevable... Ne pouvoir partager la beauté et l'émerveillement de l'altitude... et sentir que je monte, je monte... que c'est beau... que si seulement tu voyais ce que je vois au fond là-bas... je ne peux plus te tenir la main sans descendre, sans tomber... Tu m'échappes le cœur brisé, rêvant que le désir de me rejoindre au prochain détour t'aiguillonne... Ou, que tu abandonnes, choisissant une relation facile, complaisante, qui ne te tirera plus vers le haut... Et pourtant mon âme voit ton âme, mon amour est sans condition face à cette sensibilité qui nous a unies, mais qui ne sait se déployer...
L'isolement à deux, mêlée du désir de partage, ces attentes qui ne servent à rien sinon qu'à créer de la déception, se heurtant au mur du son, aux limites de l'autre dans son libre arbitre comme dans le seuil de ses possibles. Oui, ce constat de lâcher-prise avec ses conséquences est de ces grands tourments humains menant aux catacombes de toutes les peurs, peines et colères enfermées profondément en soi. Au-delà des grandes noirceurs à la limite des mots, des sentiments médusés, l'émergence lumineuse tend la main.
Le devoir qui incombe à chacun d'être heureux et de porter aux plus hauts sommets SA propre lumière doit prévaloir et pallier en communion universelle à la félicité de l'offrande individuelle. L'acceptation de sa solitude existentielle basée, oui, sur le partage, mais sur le devoir individuel de rayonner tout en déployant à chaque pas le meilleur de soi. Voilà l'amour de soi qui pourra créer des partages fugaces ou tenaces le long de la route. Le bonheur, la joie n'est pas un état civil, c'est un état de choix intérieur, qui se doit d'être profondément ancré dans le sacré de son Être pour ensuite s'amplifier dans le partage mutuel.