La nouvelle des attentats terroristes du 13 novembre a créé une nouvelle onde de choc dans la communauté internationale. Pour quelques jours ou quelques semaines, nous allons en parler et les médias vont trouver toutes sortes d'angles d'analyse de la situation parce que tout le monde cherche à comprendre comment de telles horreurs sont possibles. Parler et analyser nous donnent l'impression d'avoir un peu de contrôle sur la situation. Chercher à comprendre nous distrait de ce qui est présent en nous à un niveau plus profond : la peur. Le sentiment qu'on n'est en sécurité nulle part. Qu'on peut être frappé n'importe où n'importe quand! Qu'il n'y a pas de justice « cosmique » : les méchants peuvent être frappés, mais les gentils aussi, de même que les enfants, les personnes âgées, tout le monde en fait. Nous sommes tous potentiellement en danger quand on y pense et cette pensée est terrifiante!
Pourtant, c'est la réalité de nos vies de façon quotidienne : même sans attentat terroriste, nous pouvons tomber malades n'importe quand. Bien sûr, nous pouvons tout faire pour prévenir la maladie : prendre soin de nous, bien manger, respirer, prendre nos vitamines, méditer, faire du yoga pour évacuer le stress, rien ne nous donne une garantie que la maladie ne va pas frapper. De même, nous ne pouvons nous mettre complètement à l'abri des accidents.
Dans ces conditions, comment faire pour ne pas sombrer dans le découragement et la peur? En mobilisant notre courage, le courage de vivre dans le respect de soi-même, de notre corps, des autres et de notre environnement, le courage d'aimer et de poser des actions concrètes en ce sens, le courage de vivre selon des valeurs plus élevées que celles de notre culture, qui nous considère comme des « consommateurs », et pour qui notre valeur se situe au niveau de notre compte de banque.
Trouvons le courage de redevenir de vrais êtres humains, dans le sens qu'on donne à ce mot lorsqu'on dit de quelqu'un qu'il est tellement « humain », c'est-à-dire qu'il a un cœur chaleureux et compatissant. Refusons de devenir des sous-humains, des humains privés de leur plus belle qualité, celle du cœur.
Cela peut paraître poétique, ou comme disait John Lennon : « you may say I'm a dreamer, but I'm not the only one » (vous pouvez dire que je suis un rêveur, mais je ne suis pas le seul). Cependant, il devient évident que nous devons commencer à faire de vrais changements, à introduire dans la vie quotidienne l'amour et le respect, autant pour nos semblables que pour la nature et les animaux. Dans notre corps physique, quand le cœur arrête de battre, nous mourons. De façon plus subtile, quand nous arrêtons d'aimer, nous mourons aussi.
Les terroristes veulent nous entraîner dans la terreur : il est difficile d'aimer quand on est dans la peur. Mais je crois que ce sont dans ces moments où c'est plus important que jamais.
Personnellement, je choisis cette voie : j'aime partout où je peux : ma famille, mes amis, mes animaux, mon corps, ma maison, la nature... la Vie!
Et ce qui me rend joyeuse, c'est de voir autour de moi un grand nombre de gens qui font le même choix!