Psychologue de profession et chanteuse depuis les 25 dernières années, Danielle Carpentier a découvert le travail « Souffle et voix », élaboré par le Belge Serge Wilfart, en 1998. À partir de ce moment, sa relation avec elle-même ainsi qu'avec ses clients est en constante évolution. Elle a décidé de se consacrer à cette méthode dans sa vie professionnelle, constatant les bienfaits que cela engendrait sur sa propre personne, et sur les autres. En 2000, elle fonde le centre L'Arc en Voix, centre qui favorise l'épanouissement personnel et l'harmonisation de l'être en utilisant la respiration, la voix et le chant comme leviers de changement en profondeur. Elle donne des ateliers de groupe et des séances individuelles, à ceux et celles qui désirent prendre contact avec leurs voix dans une perspective de bien-être global. Elle offrira d'ailleurs aux intéressés un atelier « découverte » le 3 septembre prochain, de 19 h à 21 h, au Centre Mariannhill situé au 2075 chemin Sainte-Catherine, près de l'Université. Même si l'atelier est gratuit, il est recommandé de s'inscrire au préalable.
Unique en son genre, le Centre L'Arc en Voix permet un travail personnalisé ou en groupe, pour les besoins des personnes qui souhaitent approfondir leur expressivité par le biais du souffle et de la voix. Cette méthode agit directement sur les tensions et les blocages du corps, qui freinent ou empêchent l'expression juste du plein potentiel de chacun. Les stages et les ateliers se donnent principalement dans la région de l'Estrie, mais il est possible d'en organiser un sur demande. Depuis plusieurs années, Madame Carpentier offre des stages en France chaque année, notamment à Grenoble, à Val de Loire et dans le sud de la Provence. En effet, son expérience de plus de 15 ans lui a permis d'élargir son enseignement par-delà les frontières du Québec. Elle continue toujours à prendre des formations en Europe chaque année, pour enrichir et améliorer constamment sa pratique.
« Ce n'est pas à priori un travail musical qui vise à développer une esthétique de la voix, défini par des critères sociaux. Je ne me considère pas comme un professeur de chant, même si je chante depuis de nombreuses années. Le parallèle que je fais avec mon travail est le suivant : un professeur de violon va t'enseigner à tirer le meilleur parti de ton violon avec une bonne technique afin que tu puisses sortir le meilleur son possible. Moi, je travaille sur le violon. Je vais faire en sorte que le violon devienne toujours plus vibrant, plus résonnant, plus vivant, qu'il respire en lui-même, au-delà de la technique que la personne effectuera. Cela amènera naturellement un chant qui nous touchera profondément, parce que l'âme vit à l'intérieur. Il y aura donc quelque chose de plus généreux, qui n'est pas du tout de l'ordre de fabriquer un son, mais qui touche à quelque chose de beaucoup plus grand... », affirme Madame Carpentier.
À ce sujet, Isabelle Monsarrat, participante lors d'un atelier en mai 2015, professeur de violon et fondatrice des Cordes de l'Estrie, s'accorde pour dire que la méthode Souffle et Voix, permet sans aucun doute d'accorder « nos cordes de violon intérieures », permettant ainsi que la musique puisse respirer davantage. « Le violon et la voix sont des instruments qui sont très proches, parce qu'on fait vibrer des cordes. Personnellement, j'ai découvert une voix en moi que je ne connaissais pas. Je chante dans le contexte de mon travail puisque je suis professeur de violon, mais ça m'a vraiment permis de me connecter à mon intériorité en faisant travailler "mes cordes de violon intérieures" », mentionne-t-elle. Depuis cet atelier, Madame Monsarrat utilise des éléments qu'elle a appris de cette méthode pour enseigner à ses élèves, par rapport à la respiration, plus spécifiquement. « Les élèves sont très participatifs, et ce sera bien utile pour eux d'apprendre à découvrir leur instrument vocal, en plus du violon. Cela en fera des musiciens plus riches », renchérit Madame Monsarrat.
Travaillant uniquement en tant que psychologue à ses débuts, Danielle Carpentier a décidé de migrer, petit à petit, vers la méthode « Souffle et Voix » en grande partie. Sa formation en éducation physique lui a permis d'avoir une bonne base en ce qui a trait à l'anatomie. « Avant, le travail était plus physique et on travaillait beaucoup avec les postures, maintenant ce n'est plus le cas. On ne cherche pas un beau son, on cherche un son qui est plus vivant », affirme Madame Carpentier. Chaque année, ses collègues et elle-même se réunissent afin de faire évoluer la méthode, car elle crée déjà une métamorphose continuelle sur chacun d'entre eux.
Lors d'un atelier, chaque participant doit préparer une ou deux chansons qu'il aura préférablement mémorisées, afin d'être plus libre au niveau de l'interprétation. Ensuite, devant un groupe de maximum 10 élèves, chacun interprète ses chansons pour ce petit public accompagné d'une pianiste, pendant que la psychologue analyse quels exercices seraient bénéfiques pour chaque individu, en prenant soin de prendre le temps nécessaire pour chacun. « Ce que je cherche comme voix, c'est la voix qui est l'expression directe de l'âme. Cette voix va s'enrichir et va changer. Ça peut être un tout petit fil au début, mais ce n'est pas important. Ce qui est important, c'est de se demander si on nourrit cette voix-là, ce petit chemin-là, pour qu'il devienne toujours plus grand... », dit Madame Carpentier. « Ça fait partie du travail d'être un groupe parce que le travail des autres t'enrichit. Le travail de groupe est très puissant », reprend-elle.
Madame Carpentier est l'une des rares qui emploie cette technique au Québec et qui l'utilise comme elle le fait actuellement. « Au début, ce n'était pas un travail connu, alors je séparais les choses : la psychologie et la méthode "Souffle et voix" parce que je me disais que je ne maîtrisais pas suffisamment la technique. Maintenant, ce travail est reconnu par l'Ordre des psychologues du Québec, alors j'en suis bien heureuse. »
Dans les ateliers, on retrouve des gens de tous les domaines, « Monsieur et Madame tout le monde », comme on le dit si bien. Il est certain que plusieurs artistes sont attirés envers cette méthode, mais en majorité, les gens qui y viennent sont dans une démarche de bien-être personnelle, de croissance personnelle. « Au niveau de l'âge, il y a quelque chose d'intéressant qui se passe. Depuis un an et demi environ, j'ai beaucoup de jeunes personnes et j'ai beaucoup plus d'hommes », souligne Madame Carpentier.
Danielle Carpentier offre souvent des ateliers au conseil de la culture dans plusieurs régions du Québec (Mauricie, Bas-du-Fleuve, Québec, etc.). Elle en donne notamment au conseil de la culture de l'Estrie lorsqu'elle a des demandes. De plus, des gens qui s'intéressent à faire le même métier qu'elle lui demandent si elle offre des formations pour cette méthode. À cette question, elle répond : « Je ne donne pas encore de formations... » Un jour viendra peut-être, pour ceux qui pourraient souhaiter pratiquer ce merveilleux métier, qui est d'aider les gens à trouver leur voix
« L'amour est dans la voix avant d'être avoué par le regard. »