D'un rapport humain à un glissement de doigt sur un appareil électronique, l'amour n'est plus ce qu'il était. D'un « x » dans la case « veux-tu être ma petite amie ? » à une photo nue, notre perception de l'amour aveuglée par la peur d'être seul nous possède. Ça oui ! Maintenant, le besoin urgent d'être « matché » nous envahi, un peu comme s'il était impossible de rencontrer une personne qui te donne le droit d'être parfaitement imparfait.
Nous sommes tous, jeunes et moins jeunes, à la quête de signes qui nous donneraient l'opportunité d'espérer que les gens changent à un moment dans leur vie ; à la quête de conduites dignes de mention ; à la quête d'une relation voguant sur des vagues éperdument passionnées ; à la quête d'un être irréprochable sous toutes ses coutures. Si vous me permettez, chaque forme d'amour est propre aux personnes qui l'incarnent. J'ai nul besoin de vous faire la leçon à ce sujet, vous le vivez bien comme vous le voulez. D'ailleurs, j'ai foi en l'amour, le vrai. Il est primordial de le mettre sur un piédestal.
Ceci dit, l'amour 2.0, que devons-nous en penser ? Est-ce une forme de mise à jour ? Après une période « x » de temps, faites la mise à jour pour retrouver la passion, faites ensuite la mise à jour pour vous empêcher d'aller voir ailleurs ou encore pour vous assurer que votre douce moitié soit bel et bien la bonne. Pourquoi ne pas arrêter de nous projeter dans le futur et nous laisser la chance de nous faufiler entre le temps et les sentiments ?
Je n'accuse personne d'agir ainsi, car c'est bien tentant d'avoir tout dans l'immédiat. En fait, notre société programmée au quart de tour nous rend alléchante l'idée d'être comblé. Je vous l'accorde, de nos jours, la ferveur est une denrée en voie d'extinction ensevelie sous de multiples couches de cicatrices nous stigmatisant par la peur du rejet.
Notre génération s'éloigne graduellement des objectifs de vie standardisés, mais est-ce que l'amour 2.0 est réellement ce dont on doit aspirer ? En fait, la clé serait de souhaiter d'être réellement heureux. Le but n'est pas l'acharnement amoureux ni la virtualisation de tous nos sentiments, mais bien de s'ouvrir à l'autre sans attentes démesurées en nous donnant la chance de vivre quelque chose de beau.
Étouffons tranquillement cette hantise qu'est le rejet pour permettre à nos barrières de se laisser tomber. Il serait magnifique de voir les gens s'épanouir dans leur amour sans avoir peur de vivre pleinement. Que ce soit par Internet ou par un regard, « love is love » .
Sarah-Eve Desruisseaux