Dans ma
dernière chronique, j'ai pris le temps de commencer mon top 10 des raisons
physiologiques de bouger. Maintenant, prenons le temps d'élargir nos horizons
et parler un peu de santé mentale car oui, l'activité physique est
monstrueusement efficace pour améliorer la santé mentale. Ce top 10 est tiré
d'une formation de près de 3 heures qui est disponible en
ligne ici pour les professionnels de la santé et les curieux(ses) de
nature.
Considérant
que plus de 15 000 personnes attendent de pouvoir voir un(e) psychologue au
Québec et que 86% des psychologues notent une augmentation significative de la
détresse chez leurs patients, cet article n'est pas un luxe !
6- Une randonnée contre la dépression
Avez-vous déjà entendu
parler du trouble dépressif caractérisé ? C'est le jargon médical pour parler
de dépression et la dépression, ça touche beaucoup de personnes. Saviez-vous
que l'aérobie, comme allez jogger, faire du vélo ou de la randonnée peut avoir
un effet similaire ou supérieur à certains anti-dépresseurs largement prescrits
comme la Sertraline ? Évidemment, je ne dis pas ici de laisser tomber
votre médication mais bien de considérer dans votre plan de traitement cet
atout qui est gratuit et efficace.
7- Si ça brûle, c'est bon signe
Restons dans la même ligne
de pensée pour dire que même si l'aérobie est très efficace, quelque chose
d'autre semble encore plus efficace ! L'entraînement en anaérobie, soit tous
les efforts où il y a production importante d'acide lactique, pourraient
permettre de diminuer deux fois plus les symptômes de dépression. En résumé, si
les cuisses brûlent un peu durant votre partie de soccer ou votre entraînement
au gym, c'est bon signe. Au-delà de la dépression, ces efforts pourraient même
améliorer le contrôle perçu sur l'anxiété et l'inquiétude générale.
8- Se stresser pour être moins stressé
Savez-vous quoi que le
corps perçoit l'activité physique comme un stress ? Et oui, nous qui pensions
nous faire du bien, c'est raté ! Et bien non, c'est tout le contraire. Le
stress qu'on impose au corps durant l'effort est traité très différemment des
stress quotidiens liés au ‘métro, boulot, dodo'. En fait, augmenter sa
condition physique de seulement 12% permet de réduire les réactions somatiques avant, pendant et après
une situation stressante, la perception du stress, le temps de récupération
et la récupération physique suivant un stress. Aussi bizarre que ça
paresse, il faut se stresser parfois pour être moins stresser souvent.
9- Un peu de musculation
L'entraînement en
musculation aussi peu nous remonter le moral. Pas besoin de devenir culturiste.
En fait, les résultats sur la prévention et le traitement de la dépression sont
là peu importe le volume total d'entraînement, l'amélioration ou non de la
force et votre état de santé général. Incroyable n'est-ce pas ? Santé Canada
recommande de pratiquer au moins 2 séances par semaine d'entraînement en
résistance. Si vous ne savez pas par où commencer, contactez-nous chez Kin
Impact pour prendre rendez-vous avec un de nos kinésiologues et avoir un plan
pour la maison, l'extérieur ou le gym. Ce sera plus simple, plus efficace et
surtout, plus sécuritaire.
10-
Qu'en est-il
des autres activités ?
Nous avons
déjà parlé de presque toutes les activités dans cette chronique. Il ne reste
que les activités de flexibilité, coordination et équilibre comme le yoga, le
tai chi et quelques autres exemples. Ces activités peuvent avoir des impacts
intéressants sur la santé mentale. Le yoga, par exemple, améliore les symptômes
de dépression à court terme. Ces résultats ne semblent pas transférables à
l'anxiété mais une pratique régulière pourrait avoir un effet intéressant sur
la santé mentale générale. Ceci dit, je serais d'avis que vous pratiquiez ce
type d'activité en complément avec des activités d'intensité variées et de
l'entraînement en résistance. Ce faisant, vous aurez toute la palette de
couleurs des bénéfices pour votre santé physique ET mentale.
Voilà qui
complète le top 10 des raisons métaboliques et mentales de pratiquer de
l'activité physique. Évidemment, la liste pourrait continuer et la raison numéro
1 qui prévaut restera le plaisir. Si vous aimez bouger et/ou que vous aimez
l'énergie, la concentration, le calme, le focus et la santé que l'activité
physique vous amène, vous ne décrocherez pas.
Vous avez
d'autres raisons de bouger ? Laissez-nous un commentaire !
Pierre-Olivier Pinard B.Sc. CFMP DESS
Références :
Working out the worries: A randomized controlled trial
of high intensity interval training in generalized anxiety disorder
Jens Plag 1, Paul Schmidt-Hellinger 2
High Intensity Interval training (HIIT) for people
with severe mental illness: A systematic review & meta-analysis of
intervention studies- considering diverse approaches for mental and physical
recovery
Nicole Korman 1, Michael Armour
Can high-intensity interval training improve mental
health outcomes in the general population and those with physical illnesses? A
systematic review and meta-analysis
Exercise, Yoga, and Tai Chi for Treatment of Major
Depressive Disorder in Outpatient Settings: A Systematic Review and Meta-Analysis
Ashok Seshadri 1 2 3 4, Akuh
Adaji 2
A randomized controlled trial on the
psychophysiological effects of physical exercise and Tai-chi in patients with
chronic schizophrenia
Rainbow T H Ho 1, Ted C
T Fong 2
Prediction of treatment outcomes to exercise in
patients with nonremitted major depressive disorder
Chad D Rethorst 1, Charles
C South 1, A
John Rush 2
Aerobic exercise for adult patients with major
depressive disorder in mental health services: A systematic review and
meta-analysis
Ioannis D. Morres,Antonis Hatzigeorgiadis,
Blumenthal, J. A., M. A. Babyak, K. A. Moore, W. E.
Craighead, S. Herman, P. Khatri, R. Waugh, M. A. Napolitano, L. M.
Forman et M. Appelbaum (1999). « Effects of exercise training on older
patients with major depression », Archives of Internal
Medicine, vol. 159, n° 19, p. 2349-2356.
Hughes, S. L., R. B. Seymour, R. T. Campbell, N.
Whitelaw et T. Bazzarre (2009). « Best-practice physical activity programs for
older adults: findings
from the National Impact Study », American Journal of
Public Health, vol. 99, n° 2, p. 362-68.