Je reçois régulièrement les
publications d'un site de santé naturelle qui donne des conseils divers sur
différents aspects de la santé. Un des
derniers que j'ai reçus portait le titre suivant : « L'urgence
d'attendre », titre dont je me suis
inspirée pour cette chronique.
Dans cet article, il est
question des médecins qui, lorsqu'ils ressentent un malaise, prennent le temps d'évaluer la situation
avant de se lancer sur un médicament. Ils pratiquent la vertu de la patience, ce
qui permet au corps de se guérir lui-même dans bien des cas, ou de trouver le
remède vraiment approprié.
Aujourd'hui, nous devons
retrouver cette vertu dans tous les aspects de nos vies car la norme est maintenant de se dépêcher à chaque
instant, de toujours chercher des solutions rapides à tous les problèmes qui se
présentent. Une maladie? Vite un médicament. Une émotion un peu forte? Vite,
trouvons une façon de s'en débarrasser. Nous sommes devenus extrêmement
inconfortables face à tout ce qui dérange nos vies organisées. Nous sommes très
attachés à nos habitudes, nous souhaitons que tout aille bien en tout temps et
lorsqu'une difficulté se présente, nous voulons l'éradiquer le plus vite possible
et retourner à ce que nous connaissons. Nous
faisons tout pour éviter à tout prix de regarder en face les impacts intérieurs
causés par notre situation.
Or, la vie par nature est
mouvement, et même si une partie de nous le souhaiterait, il est faux de croire
que nous pouvons tout contrôler (même avec toutes les affirmations du monde et
toute la force du mental).
Le yoga et la méditation nous
enseignent à prendre soin de nous, en nous permettant de retrouver notre
essence, notre intuition et notre patience. Les pratiques nous permettent de
ralentir notre rythme et amènent un calme intérieur apaisant. Avant d'agir,
prenons le temps d'observer ce qui se passe, de respirer et de calmer la peur
qui se manifeste lorsque tout ne va pas comme on voudrait. Apprenons à
pratiquer la patience.
Une de mes amies me
partageait le conseil d'un vieil agriculteur : « si tu veux manger
une carotte, tu plantes une graine, tu mets de la m... dessus et tu attends. Si tu es patient, tu vas manger une belle
carotte en son temps. Si tu es trop
impatient, c'est de la m... que tu vas manger! » J'ai bien ri, mais le conseil est
effectivement très sage.
Cependant, il y a deux façons
de pratiquer la patience : passivement, en niant la réalité et en espérant
que tout va s'arranger de soi-même, ou activement par l'observation et la
présence consciente. Nous développons la faculté d'attendre tout en étant
attentif à ce qui se passe. Pour reprendre l'exemple de notre carotte, nous
pouvons juste attendre, et récolter le légume après quelques semaines. Mais il
se peut que les conditions ne soient pas idéales. Par exemple s'il ne pleut pas
durant une longue période ou si la terre est très pauvre et attire de nombreux
parasites, il est possible que notre
carotte ne parvienne pas à maturité.
Attendre en conscience, par
contre, nous permet d'agir selon le besoin qui se présente, c'est-à-dire en
prenant soin de l'environnement pour que notre fameuse carotte se développe
bien.
Dans la vie, attendre en
conscience signifie observer ce qui se passe, respirer, entrer en nous et
évaluer si la situation demande une action ou pas. Nous sommes habituellement plus
confortables dans l'action. Mais lorsque la situation demande d'être patient, il
faut apprendre à respirer encore et encore pour ainsi calmer l'inconfort et
souvent la peur générés par l'inaction. Il nous faut retrouver la confiance en
la vie, cultiver notre patience et laisser émerger notre sagesse
intérieure.
C'est en nous que se trouvent
nos réponses. Encore faut-il retrouver le chemin de notre intériorité. Pour
cela, la patience et la constance sont nécessaires.