Être plus proactif dans les travaux publics, c'est l'un des souhaits de la Ville de Magog. Pour ce faire, celle-ci accueille un projet pilote de stations météo intelligentes qui permettra aux équipes d'intervenir aux bons endroits et avec la bonne stratégie.
Le projet pilote d'une durée de deux ans du réseau de stations météo intelligentes est le premier de ce type installé au Québec, dont l'hôte est la Ville de Magog. Ces stations permettent de fournir en temps réel des données météorologiques pour surveiller et entretenir le réseau routier en hiver. Depuis près d'un mois, cinq stations sont visibles dans les extrémités du territoire magogois. C'est le cas sur les chemins Roy, Norbel, Gendron, Benoît et sur la rue des Pins.
Ce projet pilote à faible coût permettra de savoir à quel endroit mettre les priorités et d'anticiper les situations. Pour la Ville, il est important d'avoir des yeux partout sur le territoire de 144 kilomètres carrés. « Nos priorités sont partout. Jusqu'à maintenant, on collabore entre autres avec le ministère des Transports et MétéoMédia. On veut adapter la technologie à nos besoins. Présentement, on a notamment comme information la température de dehors et de la chaussée, le point de rosée et l'épaisseur de la neige. On peut anticiper les tendances pour effectuer les opérations en avance. On veut être un laboratoire vivant », fait valoir le directeur des Travaux publics à la Ville de Magog, Michel R. Turcotte.
La Ville de Magog souhaite utiliser cette technologie 12 mois par année pour la gestion et l'entretien du territoire, si l'expérience est concluante. « Des ajustements sont encore nécessaires, mais on a une des stations qui est équipée d'une caméra qui donne des images en direct dans un secteur problématique en période hivernale en raison de la présence de lames de neige. Ces données nous sont transmises grâce à un tableau de bord », ajoute M. Turcotte.
Une collaboration avec Campbell Scientific Canada
Le projet pilote du réseau de stations météo intelligentes se fait en collaboration avec l'entreprise Campbell Scientific Canada, située à Edmonton, qui produit des équipements de mesures environnementales de haute précision depuis près de 35 ans.
« On voulait rendre nos technologies accessibles dans différents milieux, note Jules Paquette, directeur général chez Campbell Scientific Canada. On est en évolution et le but est de se rendre vers un indicateur et devenir plus proactif. Cette technologie est la première au monde. On a un appareil ressemblant à une caméra qui mesure la température. On veut que l'outil soit utilisé par les opérateurs. Dans ce projet, la Ville de Magog a montré un bon leadership et c'est ce qui a permis de pousser la technologie plus loin », commente M. Paquette.
L'arrivée de ce projet pilote à Magog a incité d'autres municipalités à entamer le pas et c'est le cas entre autres de Trois-Rivières, Shawinigan, Sherbrooke et Saint-Jean-sur-Richelieu. Les plateformes sont mobiles et utilisent l'énergie solaire. Éventuellement, les stations météo intelligentes pourraient avoir aussi comme fonction de mesure le niveau des cours d'eau, la quantité des précipitations, et la liste s'étire encore. L'Université de Sherbrooke collabore aussi dans ce projet pour développer un capteur pour mesurer en continu l'épaisseur de la glace.
« Nous avons tout de suite vu le potentiel pour Magog d'avoir accès à un réseau de stations météo intelligentes, explique la mairesse de Magog, Vicki-May Hamm. Nous cherchons toujours à optimiser nos façons de faire et à innover dans les services municipaux. Cet outil permettra de surveiller par exemple les inondations et réagir plus rapidement avec des alarmes ou en mesurant le niveau d'eau ou l'épaisseur de la glace », ajoute-t-elle.