L'histoire d'Isabelle Simpson n'est pas banale, au
contraire. Cette femme a vécu sous l'emprise
d'un proxénète durant de nombreuses années. Cherchant à s'en sortir, elle a
demandé l'aide du centre d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel
de l'Estrie (Calacs Estrie). Vivant avec
des symptômes sévères d'un choc post-traumatique, la victime peut enfin vivre
sa vie et cheminer vers une guérison.
Le Centre d'aide et de lutte contre les agressions à
caractère sexuel (CALACS) Agression Estrie souhaite mettre de l'avant
l'accomplissement d'une survivante d'exploitation sexuelle qui a obtenu une
contrainte sévère à l'emploi après plus de quatre années de démarches auprès de
l'aide sociale.
Démarche longue, mais
combien importante
Il n'est pas facile d'entreprendre des démarches pour faire
reconnaitre une contrainte sévère du à ce choc post-traumatique. 4 années ont été nécessaires pour qu'enfin l'aide
sociale reconnaisse la maladie d'Isabelle.
Mais force est de constater que les efforts mis dans ce dossier ont
porté fruit.
Pas une grande
collaboration
Les gens de l'aide social n'ont pas offert une grande
collaboration dans ce dossier, si finalement la réponse a été positive c'est
que le dossier était très étoffé et très complet. « C'est beaucoup de démarches et ce n'était
pas simple.» De nous dire Kelly Laramée du Calacs Estrie. « Les
communications étaient difficiles avec les gens de l'aide sociale ».
Une première
Selon la coordonnatrice de l'Action Plus de Sherbrooke, madame
Geneviève Bouchard, ce serait la première fois de sa carrière qu'elle voit une
personne souffrant d'un stress post-traumatique recevoir ce genre de contrainte
à l'emploi. « Ce qui est exceptionnel également, c'est qu'Isabelle a reçu une
lettre expliquant la décision avant même de passer à la cour, ce qui se produit
très rarement! » mentionne madame Bouchard. Les organismes impliqués dans le dossier souhaitent
que leurs actions avec madame Simpson fassent jurisprudence pour que d'autres
victimes de choc post-traumatique puissent aussi avoir ce genre de
reconnaissance de la part de l'aide sociale.
« Ayant subi de l'exploitation sexuelle, je vis avec un choc
post-traumatique depuis de nombreuses années, je n'ai pas les mots pour
exprimer à quel point je suis soulagée de finalement avoir un revenu décent qui
me permettra de me concentrer sur ma guérison », lance Isabelle Simpson,
survivante de l'industrie du sexe. Elle ajoute qu'elle serait la première
victime d'exploitation sexuelle à Sherbrooke à recevoir une contrainte sévère à
l'emploi pour ce motif. Elle espère ouvrir la voie pour les prochaines femmes à
en faire la demande.
Depuis plus de 35 ans, le Calacs Agression
Estrie vient en aide aux femmes et aux adolescentes (12 ans et plus) ayant été
victimes d'agression à caractère sexuel ainsi qu'à leurs proches. L'organisme
communautaire autonome offre des services d'aide directe, de prévention et de
sensibilisation aussi bien qu'il réalise des luttes et des actions politiques.