Je
n'apprends rien à personne quand j'écris que les gens de la culture ont été
durement ébranlés par la pandémie, et surtout par les annonces récentes du
gouvernement Legault et Trudeau. Même si des mesures compensatoires restent à
prévoir dans les prochains jours, la reprise à une quasi-normalité, si tant
attendue en arts et culture, risque de s'éterniser davantage.
C'est
pour cette raison que j'adresse en premier lieu mes bons mots de la Nouvelle
année aux artistes, aux organismes et aux travailleurs culturels. Ils méritent
toute notre considération, quand on sait qu'il faut du temps pour bâtir à la
fois la pertinence de son art et sa juste notoriété dans le domaine culturel.
Comme
je le maintiens depuis plusieurs mois à titre d'animatrice et de présidente du
Conseil de la culture de l'Estrie, je suis toujours enthousiaste à l'idée de
baisser le masque et de lever le coude pour applaudir les bons coups de ceux et
de celles qui, par leur pratique et productions diverses, nous font du bien.
Ils nous font du bien, ne serait-ce que parce qu'ils nous proposent des oeuvres
de beauté, lesquelles peuvent mettre un baume à l'âme, peuvent
questionner nos valeurs, déstabiliser nos habitudes, voire stimuler notre
mieux-vivre-ensemble...
La
remise au mois de décembre de bourses aux artistes de la Ville de Sherbrooke,
et celle des prix de l'Apéro culturel du Conseil de la culture de l'Estrie, par
exemple, ont fait la lumière sur l'excellence de nos artistes, de nos
organismes et travailleurs culturels dans différentes sphères disciplinaires.
Nombreux et diversifiés, ils osent, puis transmettent leur perception ou
compréhension du monde. Non seulement ils expriment un brin de folie, un soupçon
d'audace, une bouffée de fraîcheur mais surtout leur désir de franchir le
miroir d'Alice (aux pays des merveilles) derrière lequel se niche la dure
réalité du financement.
Malgré
les hauts et les bas, liés intimement à la machine économique, nous invitons
aujourd'hui les bailleurs de fond, les partenaires, les élu.es, anciens et
nouveaux, à poursuivre la lente mais essentielle reconnaissance des arts et de
la culture. Dans la foulée de l'année
pandémique 2021, c'est notre voeu le plus cher. Il nous semble d'ailleurs le
plus approprié en ces temps qui imposeront sans nul doute des choix
stratégiques et difficiles.
Pour
moi, perso, c'est plus qu'une tape dans le dos, plus qu'un bec sur la joue ou
qu'un petit-velours. En ce début de janvier, mois du Verseau, permettez-moi ici
d'en appeler au renforcement des acquis en matière de développement des arts et
de la culture. Permettez-moi d'en
appeler aussi au positionnement que devrait occuper ce secteur dans une potentielle
rentrée à la normale, que nous souhaitons, tous et toutes, dans les meilleurs
délais.
Aux
artistes et travailleurs de la culture, courage et le mot Cambronne pour 2022 !
Sylvie
L. Bergeron