Être Québécois ce n'est pas une question de racines ou bien de liens sanguins, c'est une question de principes. Tu peux être un Québécois et être natif d'un pays étranger, à l'inverse, être né dans cette famille qu'est le Québec, mais ne pas te considérer comme un membre à part entière. Pour ma part, j'ai fait le choix de lui laisser mon cœur.
En fait, je ne crois pas que l'école doit t'enseigner à être un Québécois, cela importe peu, c'est un choix de l'être. Si je me prends pour exemple, j'ai été élevée dans un milieu où le français était privilégié, cette langue était valorisée. De par ces valeurs véhiculées, je me suis personnellement intéressée au Québec sans nécessairement avoir l'appui de mon milieu scolaire. J'ai fait le choix d'être Québécoise.
L'enseignement de certaines coutumes ne nous incite pas forcément à nous identifier au peuple, mais seulement à nous y intéresser. Ceci étant dit, je me sens Québécoise, car j'ai fait le choix de l'être. Malgré cette fameuse décision personnelle, je comprends que les allophones ne se sentent pas nécessairement interpelés par la culture québécoise. Lorsque les habitants de notre province peu instruits au niveau de l'acceptation de la diversité parlent au « nous », ils n'intègrent pas forcément les nouveaux arrivants ni la diversité. De cette manière, même si quelqu'un se sent interpelé par notre culture, le « vous » le rattrape, comme s'il représentait une menace à notre richesse.
Ce pronom de la première personne du pluriel empêche les autres de s'identifier à la nation. Ce n'est pas le manque d'éducation qui les éloigne, mais bien le manque d'ouverture. Nous devons comprendre que le Québec est une grande famille qui veut seulement ouvrir ses bras à un plus grand bassin de diversité, mais parfois il peut être très maladroit dans son approche.
Ceci étant dit, cette maladresse pousse parfois les gens à se détacher de notre richesse nationale, le français. L'américanisation peut gêner l'intérêt qu'autrui aurait potentiellement pour notre culture. Je ne veux pas affirmer qu'on doit s'éloigner des autres coutumes étrangères, absolument pas, mais nous devons nous rattacher à qui nous sommes vraiment et à ce qui nous motive fondamentalement dans la vie.
Au final, je crois que la loi 101 n'a pas su universaliser le terme «Québécois». Elle nous a en partie éloignés. Le choix de s'intéresser et de se rattacher à la culture québécoise nous appartient. Est-ce que le français cessera enfin de nous éloigner les uns des autres ?
Sarah-Eve Desruisseaux,
La parole est aux ados