Le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, Pierre Paradis, déposait le 5 juin dernier le projet de loi 54, un document visant la protection de tous les animaux en leur reconnaissant cette sensibilité qui n'en font plus des biens meubles aux yeux de la loi.
L'article 898.1 du Code civil du Québec est clair comme de l'eau de roche: «Les animaux ne sont pas des biens. Ils sont des êtres doués de sensibilité et ils ont des impératifs biologiques.»
Pour le docteur Thomas de Vette de la Clinique vétérinaire centrale de Sherbrooke, ce projet de loi est un pas dans la bonne direction.
« Cela fait longtemps que ça aurait dû être fait, commente le médecin vétérinaire. Il est dit que les animaux sont des êtres sensibles, et c'est vrai! Ils ont besoin de soins, d'attention, ils ont beaucoup d'amour à nous donner. Il revient à son propriétaire de lui apporter ce dont il a besoin en retour de cet amour inconditionnel.»
«Les gens devront finalement subir les conséquences de leurs gestes lorsqu'ils maltraitent leurs animaux et ils y penseront sûrement à deux fois avant d'ouvrir de ces usines à chiots, souligne M. de Vette. Il reste que la mentalité doit encore changer dans ce cas précis.»
La loi suffira-t-elle à enrayer des problèmes comme l'abandon des animaux?
« Ceux qui maltraitent leurs animaux ne vont habituellement pas chez le vétérinaire, c'est donc difficile pour nous de détecter les cas de négligence», d'ajouter le docteur de Vette, qui pratique la médecine vétérinaire depuis plus de 25 ans. « Il existe encore plusieurs contraintes pour les propriétaires d'animaux. Pensons seulement aux interdictions de posséder un animal dans un logement et dans les résidences pour personnes âgées.»
Un peu plus d'ouverture et de tolérance de la part des propriétaires et une plus grande responsabilisation des gens contribueraient certainement à diminuer le nombre d'abandons.
Une deuxième intervention pourrait être réalisée pour faciliter la vie de plusieurs propriétaires en levant l'interdiction d'être accompagné par son copain canin dans la plupart des parcs nationaux.
« Nous sommes privilégiés en Estrie parce que nous sommes près des frontières. Les gens peuvent aller aux États-Unis pour promener leur chien dans les parcs nationaux, de dire M. de Vette. Il y a plusieurs endroits au Québec où c'est impossible.»
Vérification faite, les animaux domestiques sont interdits dans tous les parcs nationaux gérés par la Société des établissements de plein air du Québec (SÉPAQ). Ils sont admis dans certaines réserves fauniques et certains campings, à des périodes et des conditions bien précises.
Malgré le travail qui reste à faire lorsqu'il est question du bien-être de nos compagnons, il est rassurant de constater que nous avançons dans la bonne voie!