Quelle importance accordons-nous à la prévention dans la promotion de la santé au Québec? Réponse : très peu, et selon toute évidence, trop peu. Car en dépit des nombreuses études qui démontrent l'indéniable rentabilité des investissements en prévention, l'enveloppe qui lui est consacrée ne représente que 2 % du budget du Ministère de la Santé et des Services sociaux.
Les exemples probants sont pourtant nombreux, particulièrement aux deux extrémités de la courbe démographique. En petite enfance, par exemple, la recherche démontre que chaque dollar investi en prévention rapporte entre 2 $ et 16 $. Et chez les aînés, des données indiquent qu'en investissant dans des programmes de prévention axés sur l'équilibre, le contrôle de la consommation de médicaments ou l'adaptation au milieu de vie, nous pouvons réduire considérablement le nombre de fractures et les coûts d'hospitalisation qui les accompagnent. Et c'est sans parler des gains de qualité de vie que la prévention met à la portée de ces deux clientèles.
Heureusement, il existe des ressources - à la portée de tous - qui favorisent une approche préventive de la santé, et ce, avec supervision de professionnels.
Par exemple, certaines cliniques de santé comprennent une équipe multidisciplinaire incluant une nutritionniste, un ou une kinésiologue et d'autres professionnels compétents pour évaluer les situations, corriger certaines habitudes de vie, et ce, en prodiguant des conseils personnalisés. Le soutien et les suivis offerts facilitent les changements de comportement à prioriser. Ces évaluations permettent aussi aux personnes de se fixer des objectifs clairs et précis.
Autre exemple des plus intéressants : l'inauguration de la nouvelle clinique en évaluation de la condition physique et des habitudes de vie de l'Université de Sherbrooke, qui offre une intervention complémentaire à celle des différents intervenants en santé. Ouverte depuis le 15 février, cette clinique s'inspire notamment des protocoles recommandés par la Société canadienne de physiologie de l'exercice pour dresser le portrait de votre condition et vous proposer, au besoin, diverses avenues thérapeutiques.
Mais au-delà des chiffres et de la politique, n'oublions pas que c'est dans notre vie quotidienne que la prévention présente les plus grands avantages. Et je n'ai rien dit de la prévention en santé mentale, dont les avantages sont souvent méconnus et moins chiffrables. Nous en discuterons dans une prochaine chronique.
Ressources :
http://www.usherbrooke.ca/fasap/accueil/nouvelles/nouvelles-details/article/30914/
http://www.csss-iugs.ca/personnes-agees-ou-en-perte-d-autonomie-prevention-des-chutes