On conseille toujours de commencer à apprendre à jouer d’un instrument de musique le plus tôt possible dans l’enfance même s’il est tout à fait possible de commencer à l’âge adulte. Nos capacités d’apprentissage seraient-elles différentes selon notre âge ?
L’important, c’est la régularité
Les professeurs de musique le clament, l’important dans l’apprentissage d’un instrument est la régularité et la persévérance. Rien ne sert de se précipiter, en jouant un peu chaque jour, tout se met en place de la même façon que chez les enfants. À 8 ans comme à 40, les résultats dépendront donc de la passion pour l’instrument, mais aussi de la rigueur. Certes, il est quand même plus facile d’apprendre quand on est très jeune du fait d’une plus grande plasticité du cerveau. Mais heureusement, celui-ci garde avec l’âge sa capacité à se remodeler, rien n’est figé. On peut donc apprendre toute notre vie fort heureusement, que ce soit la musique ou les langues vivantes ! En revanche, avec l’arrêt de la pratique, les modifications du cerveau disparaissent, c’est pourquoi il est essentiel de s’entraîner tous les jours, ce que font d’ailleurs les artistes.
Le choix du répertoire joue aussi, surtout quand on a des moyens limités, de l’arthrose aux doigts par exemple après 60 ans. La partition sera plus accessible techniquement.
La pédagogie au cœur des apprentissages
Le plaisir d’apprendre est la clé. On mettra donc en œuvre des pédagogies différentes selon l’âge. S’adapter aux goûts musicaux des adultes ou choisir des morceaux très connus est un bon moyen d’éveiller chez eux l’envie de jouer.
L’expérience montre aussi que les adultes ont moins d’a priori dans le choix des instruments que les enfants qui feront appel davantage à leur intuition. D’ailleurs, de nombreuses écoles de musique proposent aux enfants une séance de découverte avant de les inscrire à un cours de violon, de piano, de guitare ou de flûte, le top 4 des instruments de musique. La découverte des instruments chez les adultes est même souvent un moteur de motivation, plus que le répertoire lui-même.
Enfin, l’approche psychologique est déterminante. Les adultes ont du mal à faire tomber les barrières, ils se mettent davantage la pression que les enfants. La peur d’échouer, de faire des erreurs les inhibe, ils se remettent beaucoup en question. L’enseignant devra donc user de beaucoup de psychologie pour leur apprendre à dédramatiser.