C'est avec brio que l'Orchestre symphonique de Sherbrooke (OSS) et son maestro Stéphane Laforest ont su conquérir le cœur et les papilles gustatives des quelque 1400 spectateurs, samedi dernier. On nous a transportés dans trois des plus grands mouvements de la musique classique, soit l'univers de Ludwig van Beethoven, de Wolfgang Amadeus Mozart et de Joseph Haydn. Les exquises compositions de Maxime Goulet, jeune compositeur québécois de grande renommée, ont saupoudré le concert de fraicheur et nous ont fait explorer un tout nouveau lien avec la musique.
Avant même que le concert débute, pour nous préparer à la deuxième partie, la magie opérait. M. Louis Brouillette, PH. D. en musicologie, a fait une conférence concernant le lien entre la musicalité et le sens du goût. Ses connaissances nous ont permis d'apprécier plus amplement la musique unique du compositeur québécois. Ses œuvres symphoniques portant le nom de différents chocolats se mariaient bien avec leurs gâteries homologues.
Chocolat au caramel, c'était la décadence, l'aspect langoureux et la richesse. Les instruments nous envoûtaient et nous habitaient pour traduire cet aspect plus crémeux et enveloppant. Chocolat noir, l'intense amertume se traduisait par une musicalité plus rythmée qui effleurait un sentiment de séduction. Chocolat à la menthe, un vent de fraîcheur qu'on a pu entendre à la fin du mouvement de manière plutôt concrète. Pour conclure, chocolat au café, des saveurs brésiliennes exprimées dans un rythme de samba. Ces mouvements étaient accompagnés de chocolats et amplifiaient les saveurs comme les textures. Ce fut un moment de découverte mémorable. De plus, je dois avouer que le fait qu'un artiste québécois nous subjugue par ces notions peu communes m'a tout à fait séduite.
Pour ce qui est de la première partie maintenant, j'ai un seul mot : incroyable ! Mari Kodama nous a hypnotisé par sa dextérité impeccable et son sens du rythme. Frissonnements de plaisir, ainsi nous sentions que nous appartenions à la musique. Elle a fait don de son expertise pour participer aux mouvements de Mozart. En rappel, Mme Kodama nous a offert un petit joyau en nous jouant Für Elise de Ludwig van Beethoven. Sa générosité s'est traduite par son amour de la musique classique. Je considère que j'ai eu une chance énorme de pouvoir voir une des plus grandes de la musique classique sur la scène du Centre Culturel de Sherbrooke, endroit que je côtoie depuis que je suis toute petite.
Encore une fois, l'OSS a livré une performance incroyable, mention spéciale à la violoniste Abby Walsh qui personnifiait visiblement un amour profond pour ce qu'elle fait. J'ai été hypnotisée par sa concentration et son savoir faire. Ce fut une soirée remplie de talent et de découverte. La représentation de samedi assure un avenir très prometteur pour l'OSS qui ne cesse d'impressionner ses adeptes.
Sarah-Ève Desruisseaux
La parole est aux ados